Islande #7 – A l’Ouest, on rejoue Les Oiseaux d’Hitchcock.

Chers tous,

Nous voici donc dans les fjords de l’Ouest depuis 3 jours !

Le Routard nous promettait les plus beaux itinéraires d’Islande, des paysages grandioses, des plages paradisiaques. Nous avons voulu aller vérifier par nous mêmes ! Les fjords de l’Ouest sont gigantesques et à l’écart de la route circulaire 1. Ils sont donc logiquement un peu moins fréquentés que certaines zones (comme le lac Myvatn). Une partie des fjords n’est pas du tout accessible : il n’y a pas de route, pas même une piste F qui permettrait à un gros tout-terrain d’aller se perdre là-haut dans le nord. Certaines zones ne sont donc accessibles qu’en bateau. Comme le temps vient à manquer (cela fait déjà 3 semaines que nous sommes ici), il a fallu choisir. Nous avons donc mis le cap sur Patreksfjordur, une « grosse » ville de 650 habitants, totalement accessible en Clio rouge. La ville n’est pas désagréable et là aussi on a le sentiment d’être arrivés « au bout du monde ». De fait, on est au bout du bout. Le plus à l’Ouest de l’Europe.

On profite de notre arrivée tardive de fin d’après-midi pour permettre à Louise d’aller se dégourdir les jambes sur un toboggan avant de prendre nos quartiers dans notre résa AirBnB.

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On tourne un peu avant de trouver et on finit par tomber sur une petite bicoque blanche avec un gros panneau publicitaire « Westfjords aventures ». On sonne, on toque, on appelle. Pas de réponse. On finit même par se demander si c’est bien là. La maison est ouverte, je lance un « Hello ? » encourageant. Rien. On finit par avoir Maria au téléphone, qui gère l’AirBnB. Elle nous dit que c’est ouvert, qu’on peut s’installer et que notre chambre est la grande à l’étage. C’est dingue cette ville. La maison est ouverte aux 4 vents, il y a du mobilier, des ordinateurs et tout un tas de trucs et personne ne songe à fermer à clé. Fantastique ! Alors, comme si on était chez nous, on entre, on s’installe, on remplit le frigo, on prend nos douches. Le grand confort ! On est rejoints le soir même par un couple de français avec leur petite fille, Toni. Ils nous avouent ne pas vraiment avoir vu Maria non plus. Bon et bien si c’est comme ça, sans complexes alors ! Quand le couple de français sera parti le lendemain, on aura du coup l’impression d’avoir fait une super affaire : réserver une petite chambre et se retrouver avec toute une baraque rien que pour nous !

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Accessoirement, il y a dans le salon un centre d’information sur la région : alors qu’on discute, des jeunes entrent et nous demandent tout un tas de renseignements sur le coin. J’ai beau dire que je ne vis pas ici, je me retrouve à prendre un plan sur le présentoir pour leur montrer où on se trouve et leur indiquer les éventuels arrêts de bus pour aller dans le Snaeffelsnes (rebelote le lendemain avec des anglais qui me voient entrer dans la maison. Je dis que je ne suis que guest et ce n’est pas grave, l’individu enchaine en mode « vous nous conseillez quoi dans le coin ? ») Il faudrait peut-être que je me reconvertisse…

Pour notre première journée, nous sommes allés directement voir notre objectif principal: la plage de Raudisandur. Une plage aux tons surnaturels paraît-il. Nos co-sleepers nous informent qu’il y a des phoques que l’on peut voir et nous indiquent la partie de la plage la plus à même d’accueillir lesdites bébêtes. On file de bon matin et le chemin est une succession de « Aaah » et de « Oooh » en tous genres, suivis immanquablement d’un « attends, arrête la voiture il faut que je prenne une photo ! ».

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Moins verts et hauts que les fjords de l’Est, ceux de l’Ouest n’en sont pas moins splendides. Le temps est de la partie et après une succession de virages en épingle à cheveux dans les hauteurs (avec moi en passagère stressée côté « vide intersidéral » qui crie à Guy « serre à gauche, seeeeerre à gauuuuuuuche, on va tomber bordel ! ») avec des passages particulièrement vertigineux, on tombe sur ça.

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LA plage. Il est vrai que si le sable n’est pas rouge (Raudi signifie rouge et sandur, sable), il est d’une teinte particulièrement orangée, que nous n’avions jamais vu avant. Du bleu, du vert, de l’orange. Encore une palette de couleurs folles ici.

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Il n’est pas loin de 11h, on se met en quête des phoques… qui ont tous déserté l’immense plage, sauf 2 qui se prélassent tranquillement de l’autre côté de la lagune.  On s’amuse dans le sable de longs moments puis l’heure du pique-nique sonne déjà. Et là, alors qu’on remonte tranquillement la plage… je me sens d’un coup d’un seul dans la peau de Mélanie Daniels sur sa barque au début des Oiseaux. Deux ou trois sternes arctiques décrivent des cercles au dessus de nos têtes en piaillant à qui mieux-mieux puis… piquent d’un coup pour nous empaler la cervelle (si si je vous jure). Sans m’aplatir au sol non plus, je me baisse d’un coup pour en éviter une. Guy se paie ma tronche alors que j’en évite encore une autre. On nous attaque !

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Je m’éloigne sur le côté (abandonnant lâchement le reste de l’équipe), en évite encore une autre puis pense à ma fille perchée sur les épaules de son père et… je dégaine le parapluie. On finit de remonter la plage à l’abri, mais en entendant toujours les Angry Birds piailler comme des fous au dessus de nous (j’entends encore leurs cris qui ressemblent vaguement à un coassement bien aigu). Et pour cause : nous passons à proximité d’une zone de nidification. Enfin à proximité… il y avait au moins 10m entre nous et les nids ! C’est que ces oiseaux prennent une sacrée marge. La sterne est fourbe. Je vous le dis moi. Et un peu vicieuse aussi.

On reprend la voiture pour faire le tour de l’immense plage qui doit avoisiner les 10km. Le vent souffle et on trouve où abriter notre réchaud dans un champ. Enfin tranquilles. Enfin non… un passager clandestin débarque et s’installe avec nous, berçant notre repas de ses ronflements, pour le plus grand bonheur de Louise (qui commence à tolérer les chiens).

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Et puis à quelques mètres, d’autres sternes. Diantre ! La sterne est aussi angoissante… On profite de la proximité avec la dune de sable pour aller se prélasser au soleil en regardant la voluptueuse dune de sable se perdre dans l’infini et l’intense couleur orangée contraster avec le ciel et l’océan.

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DSCF3069 (vous voyez la sterne qui tourne au-dessus de Guy ?!)

L’après midi est consacrée à la route vers l’extrémité de la péninsule. Le Latrabjarg. 14km de falaises à pic dans la mer abritant des macareux par centaines. On avance péniblement sur la piste caillouteuse qui s’étire à l’infini et il nous faut 2h pour parcourir les 45km qui nous séparent des falaises. C’est éreintant mais ça valait le coup. Les points de vue s’enchaînent et ne se ressemblent pas, arrachant à Guy des « Roooh » en cascade.

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Le Latrabjarg abrite à son extrémité une colonie de macareux, mais le vent souffle violemment et – qui plus est – vers la mer. Le danger de chuter de 100m de haut dans l’océan est réel et des panneaux rappellent partout qu’il ne faut lâcher les enfants sous aucun prétexte et s’allonger dans l’herbe pour photographier les petits dodus. Ces derniers sont à 1m de distance à peine et peu craintifs, ce qui me permet enfin de les photographier de près, allongée de tout mon long sur le duvet moelleux et mousseux du bord de la falaise. Un grand moment.

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La route du retour est longue est pour égayer tout cela, Louise nous demande régulièrement « La jungle terrible, allez, 1, 2, 3… » (à 3, on est censés commencer à chanter) et nous voilà partis à entonner Le lion est mort ce soir version Pow Wow. Vive les années 90 ! (je dois vous avouer qu’on ne se fait pas prier et qu’on rigole bien : y’en a un qui fait « wimboe wimboe » pendant que l’autre monte dans les aigus en faisant « oh wiiiiiiiiiiiiiiiiimboe ». Ne faites pas les innocents, je sais que vous savez complètement de quoi je parle). Ah et puis à force de chanter les crocodiles sur les bords du Nil qui ont disparu (oui Louise n’a pas bougé son répertoire d’un iota depuis 1 an), on se dit qu’un de ces quatre, il faudra qu’on l’y emmène, au bord du Nil.

Dimanche, nous avons continué à explorer la région. Nous avions pour ambition d’aller barboter dans un hot pot. Il y en a quelques uns de « secrets » dans le coin. On fait route vers le premier et à sa vue (rempli d’algues), on fait demi tour. On arrive au suivant, le bassin est vide. Echec total, on poursuit notre chemin vers un fjord censé abriter une série de monstres. Des panneaux nous disent de prendre garde, certainement installés par le petit monsieur qui consacre à la légende tout un musée et a même installé des caméras sous l’eau, se targuant d’avoir rencontré un des monstres dans sa jeunesse…

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Vous pouvez compter sur Louise pour avoir une fois de plus aperçu le monstre au loin après avoir scruté la surface de l’eau, yeux plissés et grande concentration à la clé. On déambule dans les environs de Dynjandi, une très belle cascade au joli panache qui déverse des flots ininterrompus d’eau du haut de ses 100m.

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Et la boucle est bouclée. Nous n’aurons pas eu le plaisir de faire le tour complet des fjords de l’Ouest mais nous avons bien roulé dans le coin et on est ravis de ce que l’on a vu.

On se met en route pour notre dernière étape : Reykjavik. Nous allons passer nos 4 dernières nuits dans la capitale, profiter de celle-ci et de ce que sa région a à offrir. 

On vous raconte nos péripéties dans 2/3 jours !

Merci pour vos petits mots, on a vraiment l’impression de vous avoir dans notre sac et de vivre avec vous quelques bons moments !

Céline, Guy & Louise

Ps : Quelques réponses à vos commentaires !

@Fanny : Oui non mais ce tracto-pelle jaune…:D On était morts de rire quand on l’a vu scotcher devant ! Vous en verrez tellement vous des baleines à Tahiti ! A la fin, ce sera comme pour les islandais : voir une baleine = un non évènement:D

@ Rné : Oui la vie sauvage torcéenne risque de nous effrayer quelque peu après avoir croisé tant de monde ici !

@Sébastien : Effectivement c’est ce qui est fou ici. Un peu plus de 300.000 personnes seulement sur cette île. On est souvent seuls dans l’immensité. Et parfois, paf, au milieu de nulle part, une petite maison complètement isolée. C’est une autre vie !

@Mamie : Oui après les premiers pas en Europe de l’Est, les premières ascensions en Islande:D Ce qui n’a pas changé, c’est son répertoire musical !:p

4 thoughts on “Islande #7 – A l’Ouest, on rejoue Les Oiseaux d’Hitchcock.

  1. Les décors feraient passer les fonds d’écran MacOSX pour de pales copies ! Bref magnifique !

    Et la nature a son mot à dire dans ces contrées, les oiseaux défendent bien leur territoire !

    Bon dommage que vous n’ayez pas filmé votre petit spectacle de chant, ce devait être legendaire 😜

  2. J’ai 2 questions :
    – Où sont les photos avec les oiseaux sur la tête, les votre??
    – Et comme Seb, où est la vidéo / prise de son de vos chants en voiture??
    (on sent que c’est la fin du voyage, le blog manque de piquant… lol).

    Sans rire, profitez bien de ces derniers jours et on profitera bien de notre dernier week-end avec vous ;-)))
    Des bisous!!

  3. Je viens de me faire la récap’ : c’est grandiose, je kiffe! les orgues basaltiques, les macareux, et les baleeeeeeeiiiiines, WOOOOOOOW!
    Vive le tracto-pelle aussi bien sûr : Louise subjuguée, c’était à hurler de rire.
    y’a que pour la température que je ne vous envie pas.. 😉
    Bisous

  4. Malgré vos réservations « de dernières minutes », vous avez réussi à vous trouver de magnifiques endroits pour vous poser ! Entre les petites cabanes au milieu d’immenses espaces, la ferme dans un fjord, le gîte chez l’habitant et la guest house sans la présence de la propriétaire, avec en prime une balançoire pour Loulou (et Guy!!!), vous avez assuré ! Petite question : ces plages magnifiques et ces eaux cristallines n’ont pas tenté notre Breton préféré ? Et la prochaine fois, prévoyez un appareil photo pour Loulou, elle vous prouvera peut-être qu’elle a vu des monstres dans les fjords 🤓 Bisous et à bientôt !

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