Les petites galères, l’attente et les papiers…

   Les démarches, les allers retours à San Francisco pour rien, les prunes parce qu’on s’est garés au mauvais endroit (paf ! 98$ ! Je précise qu’on avait pris le temps de vérifier que les roues étaient tournées du bon côté), les papiers qui manquent, les files d’attente à n’en plus finir, l’énervement, les repas qu’on a pas le temps de préparer et qui se terminent au fast food du coin (toujours pas digérés 5h plus tard), le temps qui passe à une vitesse incroyable, les crises de nerfs de la petite qui en a marre d’être trimbalée (et on la comprend, c’est pas faute d’avoir toujours sauvegardé sa sieste) les coups de fil à droite et à gauche,  les rendez-vous de 2h pas prévues qui détruisent ton organisation de la journée , les mails administratifs qui se succèdent, la fatigue, Louise qui ne jure que par maman (« Maman ? Mamaaaaaaaaaan… ? MAMAAAAAN?! » – je suis sûre que vous ressentez la saturation), le décalage horaire qui n’est plus totalement là mais un peu quand même… Les premiers pas de l’expatriation ne sont pas de tout repos, je vous le dis.

 

Je ne vais pas dire que c’est la galère mais ce n’est pas une partie de plaisir et c’est éreintant. Physiquement mais aussi moralement. On a quand même un peu hâte de s’en sortir. De passer à autre chose. Les américains ont le chic pour rendre toute démarche administrative particulièrement obtuse, compliquée. Avec tout un tas de formulaires différents à remplir. Nous qui pensions qu’en France c’était un peu pénible, je pense qu’on tient des champions.

Nous avons ouvert un compte en banque chez Bank of the West. On a halluciné de l’accueil. Un grand « Hiiiiii ! How ARE youuu ? Nice to meet you ! I am Alexis what’s your name ?! ». Et pis hop, on nous emmène au comptoir des boissons Starbucks (gratuites évidemment), on nous fait asseoir, des coloriages sont donnés à Louise (une dame rentre avec ses chiens, hop des friandises leur sont offertes) et on engage la conversation. Au milieu des cheking saving accounts, overdraft products et autres deposit account disclosure sur lesquels on essaie de se concentrer, Alexis engage une conversation disons… »informelle » (du point de vue américain, vous allez tout de suite comprendre). Passé le très classique « qu’est-ce qui vous emmène à San Rafael ? », on attaque dans le sérieux: « Alors comment vous vous êtes rencontrés ?! », « Et au fait,  vous envisagez d’autres enfants ? », « Mais dites-moi, d’où vient cette blondeur sur la tête de votre fille ? »…  Et moi de sortir une photo de ma bouille à 3 ans à la banquière pour montrer que « si si, on se ressemble ». C’est qu’on se prend vite au jeu. C’est ce qu’on appelle du « small talk« . Une conversation informelle, vraiment, qui n’engage à strictement rien. De la pure politesse en somme. Mais ça rend le rendez-vous sympa au moins. Au bout de 2h, notre compte est ouvert et on peut enfin payer avec nos premiers chèques.

Face à la fatigue de l’enfant (et la nôtre), on a décidé de faire deux équipes : une qui fait les démarches et l’autre qui s’occupe de Louise, fait la grâce matinée, va à la piscine, bronze, mange des glaces et joue à la balle. Bon. J’ai perdu. Pas à la courte paille mais presque. À moi le DMV et la sécurité sociale. 

Nous avons « acheté » une nouvelle voiture (en réalité, on l’a, on roule avec, on a les papiers mais nous n’avons pas encore payé « l’ancien propriétaire », c’est-à-dire Matthieu !). Il faut donc naturellement l’enregistrer. D’où le rendez-vous en DMV. On m’avait prévenue, il faut y aller tôt, avant même l’horaire d’ouverture pour être sûre de ne pas y passer 4h. J’y suis donc arrivée à 7h35. Je suis ravie, il n’y a que 4 personnes devant moi. Il n’est pas 7h40 quand, en jetant un coup d’œil en arrière, je me rends compte que la file compte désormais une quarantaine de personnes (vous imaginez mon sourire de contentement ?). A 8h01, le DMV ouvre et tout le monde s’y engouffre. C’est un joyeux désordre. J’ai une première entrevue avec une première dame qui me tend un ticket, le B003 et me demande d’aller attendre de nouveau. Puis une énorme dame un peu mal aimable m’appelle et commence à me demander papiers sur papiers. Devant mon sourire insistant, elle finira par me décrocher un sourire également. Après m’avoir soulagée de 407$. Oui oui. 407$, juste pour le transfert de nom. Il n’est que 8h30 quand je sors du DMV alors, sentant que la chance est avec moi, j’enchaîne sur la sécurité sociale. Même principe, on a un premier rendez-vous, puis  un deuxième pour faire les papiers. La salle est pleine à craquer, un garde armé fait le tour, les gens se succèdent et à la Social Security TV (SSTV) se succèdent des informations diverses et variées. J’ai ainsi pu apprendre, alors que je me tournais les pouces, quels étaient les prénoms les plus donnés aux Etats-Unis en 2017, comment calculer son plan de retraite et que faire si un employeur oublie de déclarer tel ou tel truc. Le tout dans une ambiance tamisée au néon. Autant dire que je n’ai pas vu passer les 2 heures (humour). Si tout va bien, je deviendrai un peu américaine d’ici quelques semaines : j’aurai mon social security number !

Nos malles ont été récupérées comme prévu et l’ouverture a été un vrai petit Noël pour tous les trois. On a retrouvé des affaires enterrées depuis 1 mois, qui nous manquaient pas mal. On a retrouvé pas mal de photos. Nos amis, notre famille. On colle tout ça sur nos murs et… ça y est, on est chez nous. Quant à Louise, une fois qu’elle a vu ses jouets, elle est retournée jouer… avec une vieille couverture. Les enfants quoi.

Je profite de ce post pour vous parler de notre maison. Installée au fond d’une impasse, notre petite maison de plein pied donne sur des espaces verts et immédiatement à proximité, une rivière qui serpente dans des marais, et qui débouche sur la baie. Les promenades autour sont très agréables et on se plait déjà énormément ici. La maison fait partie d’une sorte de petite résidence très verte, avec piscine et vue imprenable sur les montagnes. C’est très calme. Le loyer est excessivement cher (3000$) lorsque l’on compare celui-ci à nos référents français. Mais pour la région, on est largement gagnants. On n’aurait guère pu trouver moins cher à San Francisco. Ou alors il aurait fallu sacrifier une chambre. En tout cas, on aurait eu plus petit, en appartement, sans lave-linge, certainement plus bruyant. Et avec le fog. Et sans la piscine évidemment. Nous avons donc une maisonnette très joliment meublée avec un salon – salle à manger et une cuisine hyper fonctionnelle, une buanderie (lave-linge et sèche-linge : LE LUXE ULTIME ICI), deux grandes chambres avec placards énormes intégrés, une petite salle de bain et un patio extérieur plein sud.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’heure n’est pas encore au tourisme comme vous l’avez, je l’imagine, compris. On parvient toutefois à voir le bout du tunnel et d’ici quelques jours, on va certainement pouvoir aller se promener. Une semaine demain (mercredi 16) que nous sommes arrivés déjà. On commence à prendre nos marques : on a trouvé le chemin de la piscine (qui est à 50m), le four fonctionne à plein régime, on se concocte des petits plats bien équilibrés, on teste des produits (ah, le beurre de cacahuète), on suit du regard, dans un silence incroyable, le vol des oies sauvages au-dessus des wetlands qui bordent la maison. Une semaine demain que nous sommes là. On se sent bien.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A très vite pour la suite des aventures,

C, G & L

 

A suivre dans le prochain épisode : premières visites de la ville !

 

Quelques réponses à vos commentaires :

@Cécile On espère pouvoir souffler très vite !

@David Merci, on pense pouvoir commencer à en profiter d’ici quelques jours 😉

@Evelyne, la galère est bientôt terminée ! Quoi que c’est surtout du temps, beaucoup de temps…

@Zaza, c’est le soleil de Californie qui rend rayonnant ! Je t’assure que sous les néons de la sécu, j’ai un teint de poireau…

@Olivier merci ! Tout va bien pour le moment 🙂

@Pascal, du pur Kafka, c’est exactement ça ! 🙂 Embrasse Georgette pour nous !

@Charron, tu dois absolument tester la frite de patate douce. Elles déchiiiiirent.  50mph c’est environs 80km/h !

13 thoughts on “Les petites galères, l’attente et les papiers…

  1. Bon courage pour la fin des démarches…rien que de lire j’ai mal au crâne ! 😂 Heureusement la maison est magnifique et la piscine…le summum du top ! Bisous mes loulous !

  2. Ah bah finalement on se plaint qu’en France l’administration est un lourd dédale de papiers, qu’aux US tout est plus simple mais visiblement pas du tout ! L’herbe est verte, mais c’est des OGM 😮

    En tout cas j’ai déjà très hâte de lire la suite de tes aventures. Je me demande comment sera le quotidien là bas. Après, sachant que tu es à SF, cette ville est plus progressiste que le reste du pays, ça sera probablement plus disneyland que si tu étais dans le Midwest !

  3. Bon c’est la galère des papiers mais si si il y a pire comme bureaucratie. Je parierais sur l’Inde !! 😂 Bon courage en tout cas bises à tous les 3.

  4. Bah ! Un peu de paperasse pour commencer et l’aventure ensuite ! La maison est très belle et la piscine fait vraiment envie ! Bon courage pour la suite et surtout avec super Loulou ! 😃 Vous avez le bonjour des mamies de Lille et de Mamie Rousseau qui demandent de vos nouvelles. Big bisous à vous trois !

  5. Moi, à ta place je ne m’étendrai pas trop sur le charme de votre logement…On va tous débarquer! !😂😂😂Des bises, hâte de lire la suite!

  6. Bon j’ai mrd mon message s’est effacé. Vivement que tout l’administratif soit réglé et que vous puissiez profiter de votre belle maison et je suppose que Louise doit apprécier la piscine. Gros bisous à vous 3

  7. Même aux États Unis l administration c est la galère
    Vous êtes très bien installés et la piscine va vous permettre de vous détendre après vos péripéties administratives
    À quelle date Céline prends son poste ?
    Nous attendons la suite biz à vous trois

  8. Cela fait du bien de voir que vous vous etes bien adaptes a votre nouvelle vie… pas toujours facile de se faire a la vie d’expatrie 😉 J’ai pas tout suvi, vous allez rester aux US combien de temps? Histoire que l’on mette la Californie dans nos programmes de vacances des annees a venir… On a deja Tahiti a faire avant…

    Bisous a vous !
    JC

  9. J’ai trouvé un drapeau US dans la deuxième photo.

    (C’est mon nouveau jeu)

    (Fun with flags !!!!)

    Sérieusement.

    Vous êtes en train de passer un à un différents rites de passages en quelque sorte. Tous ces petits et gros tracas administratifs vous ancrent dans votre nouveau quotidien. C’est pénible et rébarbatifs mais finalement nécessaire légalement bien sûr mais aussi pour vous faire prendre conscience encore plus concrètement que ça y est, c’est pour de vrai. Je t’entends encore il y a quelques mois au téléphone lorsque tu m’apprenais la nouvelle. ça te paraissait dans longtemps ce déménagement, hein ??!!

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