10 raisons pour lesquelles on aime déjà San Francisco (1 à 10)

On quitte un petit peu la monotonie des papiers pour profiter de nous, d’Elle et de la ville. San Francisco a beaucoup à offrir et nous ne savons où donner de la tête. On a bien notre guide du tour du monde et nos images plein la tête : les seventies jamais très loin, le brouillard qui enveloppe de son laiteux manteau le pont et la ville, le vent qui souffle dans les rues rectilignes, les maisons victoriennes, les couleurs pastel qui donnent le tournis. Les hippies, le vintage, un petit goût d’Europe, le militantisme, les droits des gays, l’anticonformisme, le bio, le bobo et le rebelle aux cheveux longs. C’est ce qu’on connait. Ce qu’on adore. Ce qu’on veut revoir. Mais on sait bien qu’il y a plus, bien plus que ce que nous avons déjà vu. On se lance alors, presque à cœur et corps perdu dans la ville et on se laisse guider par des images, des sons, des odeurs, des envies. La ville est immense et ne se parcourt pas vraiment à pied. Nous sommes pourtant de très bons marcheurs mais on ne parle pas de terrain plat ici. Et on n’oublie pas le petit poids de 15kg que l’on roule avec nous. On décide donc de se lancer avec entrain dans la découverte de notre nouveau terrain de jeu en choisissant un quartier à la fois. La ville compte une 30aine de quartiers très différents les uns des autres. Chacun a son âme, son histoire, ses us et coutumes, sa culture presque. En une journée, il est aisé de passer de la Russie, à la Chine en passant par l’Europe et l’Amérique Latine. On a décidé de vous livrer, pour notre première année à San Francisco, une raison par jour qui nous fait aimer la ville (bon, ce sera toujours plus ou moins par paquet. On ne va pas poster tous les jours…!). Pour notre première visite, on démarre par le très huppé Présidio, puis Seacliff, Richmond et Golden Gate Park.

Promenade #1 : Présidio, Seacliff, Richmond et Golden Gate Park

Durée – 1 journée (10h-17h)

Distance – 13 km (ça monte dur on vous dit)

1. On aime le Golden Gate Bridge. C’est un peu facile, mais c’est par là que se déroule chaque entrée dans la ville pour nous. Une porte d’Or qui nous donne l’impression qu’un tapis rouge a été déroulé juste pour nous. On ne se lasse pas de le traverser et de regarder s’étirer à l’infini ses câbles en acier rougeoyant. Tantôt enveloppé dans le brouillard, tantôt étincelant sous un soleil de plomb, il nous fascine. Ses deux tours art déco et cette couleur « orange international » font de lui le pont le plus reconnaissable au monde. Merci Irving Morrow.

2. On aime Baker Beach. C’est là que nous avons posé le pied pour notre toute première visite de la ville. Il fait frais et un peu gris ce matin-là, mais on a envie de voir l’Océan Pacifique. Le parking est désert, un homme promène 10 chiens au bout d’autant de laisses. Des jeunes jouent dans les vagues et au loin, se tient fièrement le Golden Gate. Ce pont, c’est un peu devenu ma Tour Eiffel. Mon cœur fait un bond dès que je l’aperçois. On se promène sur la plage, on joue avec les vagues, ce qui amuse follement Louise. Mine de rien, c’est le 4e océan de Louise : elle s’est baignée dans l’Océan Indien, a vu l’Atlantique, a navigué sur l’océan glacial Arctique et nous voici arrivés au Pacifique. D’un côté le pont, de l’autre, les maisons colorées du quartier Sea Cliffs. Toutes entassées les unes sur les autres, elles semblent sur le point de dégringoler. La place est belle et plutôt calme aujourd’hui. L’ambiance est fantastique. On y reviendra c’est sûr.

 

 

 

3. Plus loin se trouve China Beach, la petite sœur de Baker Beach. C’est sur cette place que des millions de migrants chinois ont campé pendant des années tout en travaillant dans les mines, les boutiques et sur le chemin de fer Transcontinental. Plus discrète, c’est une jolie petite plage de sable noir.

 

 

4. On aime le bison paddock. Oui. Il y a des bisons dans la ville. Depuis 1892. Les bisons n’étaient pas en liberté ce matin. Le temps sans doute de nettoyer les auges et de faire quelques réparations dans l’immense paddock. Nous les avions vus en 2011, et Louise était impatiente de les voir. On traverse le Golden Gate Park et très vite nous voici face aux bêtes. Elles sont un peu loin mais on a tout le loisir de les observer, ruminant tranquillement à quelques pas de nous. Louise est impressionnée et essaie de trouver les points communs avec des vaches. Des cornes, 4 pattes, des sabots, un mufle. « Ah mais ils ont plein de poils comme de la laine maman ! »

5. On aime l’escalier mosaïque de Lincoln Park. Il y en plein dans la ville est celui-ci est un des moins touristiques. Nous étions quasiment seuls. Construit dans les années 1900, il a été rénové récemment par un groupe de bénévoles. L’effet est splendide. En bas des marches, un groupe de filles latinos gratte la guitare et fredonne quelques chansons. Nous on monte les escaliers 4 à 4 et on joue avec l’objectif de l’appareil photo. La vue depuis le sommet des marches du Lincoln Park est incroyable.

6. On aime Chez Louis’. Un micro diner tout au bout des rues linéaires et sans fin de Richmond District. Il est en équilibre au bord de la falaise et offre une vue incroyable sur le Pacifique. On avale salade grecque, poulet et hot-dog sur un petit comptoir face à la machine à café et au plongeur. C’est un défilé de serveurs en tablier pourpre, de commandes, de plats qui circulent et on mange dans le bruit de la vaisselle qui tinte. Le soleil inonde la pièce et un petit fond musical achève de donner à l’ensemble une ambiance sympa.

 

7. On aime l’ambiance des Sutro Baths. Un énorme complexe de bains construits par un migrant allemand, Adolph Sutro, à la fin du XIXe siècle. Les 7 piscines (dont une d’eau douce) étaient protégées par une immense verrière type Grand Palais et les bains étaient peu chers pour être accessibles à tous. Il y avait aussi ici un musée, une patinoire, un théâtre. Tout a brûlé en 1966 et tout est resté à l’abandon depuis. Dur dur de s’imaginer l’immense centre récréatif qui se tenait là. On se promène dans les ruines, on fait abstraction de l’odeur de marée et on débouche sur Ocean Beach. Au loin, d’énormes porte-conteneurs achèvent leur traversée du Pacifique et rallient le port de San Francisco.

 

 

 

 

 

 

 

8. On aime Little Russia et la Holy Virgin Cathedral. On se promène dans Richmond et très vite, une vision fantastique sur Geary Street : d’énormes bulbes recouverts d’or 24 carats se détachent sur le bleu azur, derrière les maisons colorées. C’est une énorme église orthodoxe qui cache un trésor nous rappelant (mais pas égalant) nos plus belles heures au Kremlin. Les murs sont recouverts de peintures et du sol au plafond c’est l’émerveillement. Il n’y a personne ici. Juste nous qui avançons les yeux grand ouverts et un pope qui rend hommage à quelques saints. Ça sent bon l’encens et la lumière qui perce par les vitraux donne à l’ensemble une atmosphère dorée et apaisante. Un vrai bijou.

 

9. Une visite incongrue mais tout aussi apaisante : le columbarium de San Francisco. Au bout d’une impasse résidentielle, se tient un bâtiment au dôme vert. Installé au creux d’un petit jardin, le columbarium accueille les San franciscains après leur mort, dans des petits « appartements » très émouvants. Toute l’histoire de la ville semble concentrée ici. La plus vieille date que nous trouvions est un certain Adolphe Hager né en 1825 et mort en 1912. Des couples gays, des familles entières. Toutes les époques sont représentées.

Je vous rassure tout de suite, il y a des choses qui nous plaisent moins. Tout n’est pas rose évidemment. Ainsi, le fait de devoir payer 6$ le péage urbain (le pont) pour venir à chaque fois, puis 13$ de parking (et encore, c’est un super bon plan) pour la journée (ou 98$ d’amende quand on est des bleus) fait que la journée devient rapidement chère si, en plus, on a oublié d’emporter son pique-nique. On pense donc déjà à des solutions alternatives qui nous permettront de ne pas payer le pont (et donc le parking, CQFD). Pendant cette première visite de la ville, nous sommes allés errer un peu dans le Golden Gate Park. Bon, il est certainement beaucoup trop tôt pour se prononcer mais on est moins emballés. Du moins pour le moment. Ce parc, 20% plus grand que Central Park, est un énorme poumon vert pour la ville. Oui mais. Il est entièrement traversé en long, en large et en travers par d’innombrables routes. Les voitures circulent donc et la quiétude attendue n’est pas du tout au rendez-vous.

Bon nous n’avons vu qu’une infime partie du parc, difficile donc de se prononcer. On verra à l’usage.

10. On aime Karl. On a rencontré Karl dès notre arrivée. On l’aime bien même si dans les faits, il est plutôt froid et pas hyper accueillant. On tombe sur lui dès qu’on va à San Francisco c’est drôle. Il ne vient jamais sur San Rafael.  C’est un San franciscain pur jus qui vit là depuis toujours je pense. Karl est plutôt connu ici ! Je crois même qu’on en entend parler à Paris. Un peu. En tout cas ici, il est hyper populaire et tout le monde veut savoir où est Karl. Karl ? C’est le nom que les San franciscains ont donné au brouillard. « Karl the Fog » a même un compte twitter assez drôle qu’on s’amuse à suivre. Alors oui, on aime Karl. Mais de loin.

 

 

Pour le moment, les démarches sont remisées au placard. Il ne nous reste plus grand-chose à faire. Prise d’empreintes pour moi, et quelques papiers pour Louise. Nous avons d’ailleurs obtenu une visite privée de son école ! Nous y sommes allés hier à 9h30. On nous avait dit « tu vas voir, l’école est extraordinaire. C’est la petite maison dans la prairie ». On n’a pas été déçus. Accueillie par Kylie, nous avons pu visiter tout le bâtiment des maternelles : la salle des petites sections, la bibliothèque, la salle de repos et Louise a même pu essayer les jeux dans la cour de récréation réservée aux petits.

Elle était absolument ravie et… cela se voit sur la dernière photo. Les enfants, les enfants.

Allez, on file se détendre à la piscine. Mine de rien, la rentrée c’est pour bientôt…

A très vite pour la suite et merci à tous pour vos innombrables commentaires (on rate un peu ceux sur Facebook mais on finit toujours par les voir) 🙂 On est ravis de vous savoir nombreux à nous suivre…

C, G & L

Dans le prochain épisode : De Chinatown à Angel Island, par ici la visite !

 

Quelques réponses à vos commentaires :

@Marjo – Oui nous aussi on a eu mal à la tête à force de passer des heures à remplir des papiers parfois incompréhensibles… Bisous les filles 🙂

@Dorotheé – Elle est top ! Pas très très grande, mais pour nous trois c’est vraiment parfait et super cosy 😉

@Sébastien – Tu as tout à fait raison ! Le quotidien va vraiment se mettre en place à partir de vendredi 25, lorsque je vais commencer à travailler !

@Cécile – Cette piscine est extra et en plus… elle est chauffée pile comme il faut pour affronter la petite brise nord-californienne 🙂

@Lud – Tu as vu ? Tout en contraste 🙂 Heureusement qu’on l’a celle-ci, ça permet  de décompresser 🙂

@Amandine – Je pense en effet qu’il y a pire et… tu dois en connaître un rayon sur l’Inde 🙂

@Olivier – Tu as raison… en fait, rien ne va dans cette maison. Maintenant que tu le dis, je crois que j’ai vu passer des cafards. :p

@Céline – Tu sais pourquoi on mange des brocolis… 🙂 #souvenirdewashington

@Evelyne – Louise adore la piscine ! Et nous aussi 🙂 Et puis cette bouée tortue laissée à disposition est parfaite pour jouer 🙂

@Sabine et Hugues – Je démarre à partir du 25 août ! Soit… vendredi prochain, déjà ! On va essayer d’en profiter un peu avant 🙂