Chers tous,

Cela fait quelques jours que nous n’avons pas posté, et pour cause ! On oublie les papiers (un peu), mais on oublie aussi – pour le moment – le tourisme. Voilà on est en train de devenir des Français expatriés en Californie. On commence, tout doucement,  à se créer un petit univers quotidien. Cela fait drôle de partir de zéro et de devoir aller à la pêche aux informations, creuser, demander, se heurter parfois à des réponses négatives, trouver autre chose.

On est allés au centre ville de San Rafael, pour s’inscrire à la bibliothèque. Une charmante public library qui sent bon le vieux livre et la poussière. Les étagères sont pleines à craquer, la moquette est élimée et les couvertures des livres, légèrement jaunies et craquelées, semblent avoir été posées il y a des décennies. Même pour les éditions les plus récentes. Guy se retourne sur lui même en se demandant « Mais on est aux États Unis… on se croirait revenus dans les années 80 ». Je dois avouer que je je ne m’en rends pas bien compte. Mais l’ambiance effectivement très vintage nous plaît bien à Louise et moi. En revanche les services numériques sont sympas. Des abonnements numériques à la pelle (hop, nous voilà abonnés au New York Times), des entrées aux musées gratuites,  des webstars, des formations personnalisées. On peut même louer un bibliothécaire. Juste pour lui poser des questions et discuter. Les bibliothécaires (qui semblent avoir été livrés en même temps que les couvertures des livres – dans les années 80), sont très sympas et s’essaient même au français.  On se fait trois cartes et on revient les bras chargés. Where the wild things are et autres histoires de dinosaurs pour Louise, et pour nous un premier livre, apparemment très connu ici qui raconte le San Francisco des années 60, en pleine montée en puissance des Black Panthers. Ça promet !

Guy s’est inscrit sur une application, Next Door, qui est un peu un genre de groupe Facebook « tu sais que tu viens de Torcy quand » mélangé avec Le bon coin et 3615 Délation. Il y a pas mal de choses là dessus. A donner, à vendre, des offres de petits boulots. Surtout à boire et à manger.  On rigole bien. Guy commence à sérieusement regarder les offres d’emploi et les petits boulots. Son permis de travail est déposé et en attendant sa validation, il envisage d’aller faire du volontariat dans une recyclerie de vélo pour se former et sociabiliser. Accueil client, remise sur pied de vieux matériel usé, accompagnement de groupes d’enfants pour des balades vélos. Il y a de quoi faire !

La ville offre pas mal d’opportunités. On se demande si on ne va pas faire prendre des cours de natation à Louise, puisqu’elle fait son adolescente rebelle et refuse qu’on lui apprenne quoi que ce soit dans l’eau (bon, j’exagère, elle progresse tout de même). Par ailleurs, on apprend également qu’il y a un marché fermier le dimanche matin qui propose des produits locaux et bios en partie. Du producteur au consommateur sans intermédiaire. Comme on lutte pas mal avec les OGM, la viande pleine d’antibiotiques et bourrée de flotte (il faudra que je fasse une vidéo) et les fruits et légumes complètement aspergés, on se dit qu’il serait bon de tenter un autre canal pour s’approvisionner. Retourner une énième fois à la banque, découvrir des chemins en vélo, s’acheter du produit anti-frizzotis pour les cheveux, se renseigner sur ce que la Community a à nous offrir. On est happés par… et bien par le quotidien tout simplement.

Sans compter que vendredi 25 était LE grand jour : le premier jour de prérentrée au lycée. Rencontre du staff, des collègues, visite des locaux, prêt de matériel (je suis rentrée avec un MacBook Air sous le bras), les clés, les salles, les emplois du temps, les papiers, les démarches de nouveau, les questions en pagaille, des réunions, des apartés, de nouveaux documents à remplir et de nouvelles pièces à apporter… la journée à été riche et pleine d’informations ! Et ce n’est que la première des 5 journées consacrées à la prérentrée. J’ai mon chaperon – Matthieu – avec moi bien heureusement. Là pour me montrer/ faire faire tout un tas de conneries et parfois pour me donner de vraies infos (mais j’avoue préférer les conneries). Génial de partager de nouveau un établissement avec lui !

 

 

On a tout de même eu le temps, avant la prérentrée, d’aller faire faire une première randonnée à Louise. Nous sommes allés au parc Muir Woods, juste à côté de la maison (35min de voiture). Un tout petit parc qui est très accessible, y compris aux personnes à mobilité réduite et qui permet de faire des promenades de 30min, 1h, 1h30 … Objectif atteint pour ce premier essai : faire marcher Louise 30min. On envisage déjà d’y retourner très prochainement pour atteindre l’heure de randonnée… à suivre. Elle a été ravie de nous guider avec sa carte (à l’envers) à travers les Séquoias géants à feuille d’If (les redwoods). On trouve ici des arbres incroyables, qui comptent parmi les êtres vivants les plus hauts que l’on connaisse. Les arbres sont majestueux et s’étirent à l’infini, perdus dans la brume de fin de matinée encore accrochée à leurs cimes.

On a enfin profité de nos derniers moments de « vacances » pour tester notre plan « San Francisco sans payer le péage ». Le bilan est plus que positif. On a repéré un petit parking juste avant le le Golden Gate, qui sert de point de départ à une petite balade menant à un point de vue. Le matin à 9h30/10h, il n’y a pas grand monde. On s’y est donc garés, on a sorti les vélos, on est passés sous une passerelle sous le Golden Gate pour être dans le bon sens de circulation et… on a pris le pont. Circuler sur le pont à vélo est une chouette expérience. On profite des points de vue, de l’architecture et… Louise a même pu le toucher, ce qui a achevé de la combler de joie.

 

 

On se demandait pourquoi, régulièrement, on pouvait trouver des téléphones sur le pont. Des téléphones de crise avec des conseillers au bout du fil, répondant 24/7. En me documentant un peu, j’ai appris que le pont était un lieu privilégié pour les suicides. Plus de 1500 depuis 80 ans. On constate en effet en roulant, qu’il n’y a pas de barrière, rien qui n’empêche d’enjamber. Alors, pour tenter de dissuader les malheureux candidats, il y a ces téléphones. Et une bridge patrol en voiture électrique qui circule en long et … en long (en large, ce serait dangereux). 2.7km plus tard, nous voici arrivés dans San Francisco. Adieu le péage et le parking voiture ! De l’autre coté, on  tombe sur Crissy fields. Une immense étendue verte pleine de canards, de promeneurs de chiens et de joggers. On y trouve surtout Planet Granite, qui deviendra très prochainement ma salle de grimpe et Sports Basement, qui deviendra certainement notre fournisseur officiel camping/sport/et tout ce qui se fait dehors.

Tout est en train de se mettre en place. La vraie vie commence.

A très bientôt et merci à tous pour vos innombrables petits mots,

C, G & L.

PS: A partir de maintenant, un post par semaine (le dimanche certainement). C’est que je vais avoir du boulot maintenant, on arrête de rigoler !

PS: Quelques réponses à vos commentaires…

@Noémie : On espère ne pas te décevoir sur la teneur du blog ! Il y a tellement de changements, tellement de nouvelles choses que j’ai l’impression que je pourrais écrire un blog pendant des années ! N’hésite pas à me demander par mail/ messenger notre adresse postale ! Tu me demandais si tout était confus dans nos têtes. Au début, il y a 15 jours, tout à fait ! Le brouillard commence à se dissiper. On prend nos marques et le quotidien, des habitudes (c’est fou) s’installent déjà. Tu me fait rire avec « l’espace proche » –> j’ai prévu un article dessus avec une carte ! Parce que pour l’instant, notre espace proche est encore… comment dire « très proche ». On a pas vraiment exploré les alentours et si je devais dessiner une carte là maintenant, elle serait à trous ! Quant aux  tracas administratifs, on en a encore un peu, mais le plus gros est derrière 🙂

@Anne Laure : Tu sais que ça me fait drôle d’avoir quitté tout cela quand même ! la rue de Paris, Momo chez Cocci, la boulangerie… SURTOUT la boulangerie (mais, ils ne mangent pas de gâteaux ici ou quoi ?). Plein de bisous 🙂

@ Séb : Viens. Je pense qu’il doit y avoir des poussettes adulte 🙂

@Fanfan : quel plaisir de te lire Fanfan !! En direct de Mavé (Mavé pour nous tu sais, c’est toute la région :))! Merci pour ton compliment ! Alors, est-ce que Marie et Guillaume sont bien installés ? Finalement est-ce que le propriétaire à laissé les meubles ? Tu me raconteras tout ça, embrasse tout le monde et dit à jean-François d’allumer son pc ! 🙂