Une semaine, une découverte !

La semaine qui vient de se dérouler a été d’une richesse absolument incroyable. On se demande si ça va s’arrêter un jour ! (je me doute que oui)

Le weekend dernier, nous avons démarré notre petit challenge « une semaine, une découverte« . On a décidé, aussi longtemps qu’on le pourrait, de consacrer une journée par semaine à une découverte en famille. Bon, on a un peu triché la semaine dernière puisque c’était Labor Day (fête du travail, le 4 septembre) et nous sommes allés dans deux endroits différents. Nous en avons d’abord profité pour emmener Louise à l’aquarium de San Francisco. Comme la fois précédente, pour éviter le péage et le parking prohibitif, nous avons pris les vélos. En 30min on est sur les quais en longeant la baie. Et comme on a trouvé des places moins chères pour l’aquarium, on a fait au total un économie d’au moins 40$. Encore un bon plan ! Louise était ravie d’observer la faune sous marine de la baie, mais guère rassurée par les requins dans les tunnels.

 

  

Le Pacifique depuis la Porte d’Or

On apprend par la même occasion que le bâtiment qui abrite l’aquarium est un des plus aboutis en terme de protection antisismique. Et la guide de plaisanter « si il y a un tremblement de terre, c’est ici qu’il faut venir ! ».

Le lendemain, direction un nouveau quartier de San Francisco : The Mission. C’est le quartier latino de la ville et en une journée, on a vraiment eu la sensation de quitter les Etats-Unis pour se retrouver dans les faubourgs de Mexico. Par ici la visite !

Promenade #3 : The Mission

Durée –  1 journée

Distance – 10 km

Des taqueria au coin de chaque rue, des références aztèques, des masques de lutteurs, des églises catholiques et surtout des murales partout. Ce quartier est une incroyable explosion de couleurs, de saveurs et d’odeurs. On est conquis. Ici, les visages ont changés. Il y a de la musique entrainante qui s’échappe des fenêtres ouvertes et des odeurs de tacos qui flottent dans l’air. Surtout, ici on parle davantage espagnol qu’anglais et Guy ne sait dans quelle langue commander guacamole et burritos à midi. On traine nos guêtres dans deux rues particulièrement réputées pour leurs murales. Voici la suite de notre « top 365 » de San Francisco.

16.  Clarion Street et Balmy Street

Dans Clarion Street, l’odeur d’urine (et… serait-ce du vomi ? On ne sait dire) nous pique les narines, les bas-côtés sont jonchés de détritus et il n’y a pas foule. Bref, ça ne vend pas du rêve. On fait monter Louise en poussette histoire qu’elle n’aille pas se vautrer dans la fange (ou dans les seringues ?) et on avance. Au fur et à mesure de notre progression cependant, l’atmosphère (olfactive et visuelle) s’éclaircit et on peut observer des peintures absolument fantastiques.

Balmy Street est beaucoup plus propre et policée.  Il y a plus de 3.000 Murales à San Francisco et toutes sont concentrées dans le quartier. Il existe même un collectif fondé dans les années 70 pour pousser les habitants à en réaliser toujours plus. Beaucoup de femmes ont peint dans les années 70 et toutes portent un message, souvent politique (les exilés fuyant la violence du Nicaragua, la pression foncière liée à la Silicon Valley, la gentrification de nombreux quartiers et donc leur « blanchiment »…). On dénonce, on expose, on dit, on provoque. On passe toute une partie de la journée à aller de murales en murales. Certaines sont très touchantes et reflètent une réalité faite de souffrance, de privation et de déracinement. Toutes en tout cas nous touchent et on prend le temps de les regarder, de comprendre. Il y a une certaine colère, en tout cas une émotion et une passion derrière ces peintures.

17. Les burritos d’El buen Sabor

Les taqueria sont légions dans le quartier, vous l’aurez compris. On note deux / trois noms en faisant quelques recherches puis on décide de tester El Buen Sabor, un genre de petite cantine qui paie pas de mine. On a pas été déçus. Non contents d’être très bon marchés (on s’en sort pour une vingtaine de dollars à trois), les burritos sont bons et le guacamole à tomber. Louise mange avec appétit et on sort de là tous les trois un peu beaucoup plus lourds qu’à l’arrivée. C’est notre premier burrito dans le coin et quelque chose me dit que ce n’est pas le dernier !

18. Mission Dolores

Au fur et à mesure de nos pérégrinations, on tombe sur la très touchante chapelle Mission Dolores. Construite en 1776, c’est le plus vieux bâtiment de la ville, resté intact malgré les tremblements de terre. L’intérieur est très touchant et on y trouve même la tombe de Moraga, LE fondateur de la mission de San Francisco de Asis (Saint François d’Assise) au XVIIIe. A l’extérieur se trouve une cimetière incroyable datant du milieu du XIXe siècle. On s’y promène et on découvre, en lisant les pierres tombales,  de nombreux irlandais enterrés là, morts plutôt jeunes (la trentaine, voire la quarantaine) en plein Gold Rush. Derrière chaque nom se cache une histoire que l’on aurait envie de connaître. Avec Mission Dolores, on fait un fantastique bond dans le temps qui nous renvoie aux années 1830-1840, ce qui achève d’aiguiser notre curiosité pour l’Histoire de la ville.

 

 

19. Hipster Hill à Mission Dolores Park

Alors là, on est venus pour la vue incroyable sur Downtown et pour observer les locaux. C’est un spectacle sans équivalent et on passe un bon moment, assis sur un banc, à regarder tout cela. Des gens qui dansent, des couples enlacés, des patriotes en salopette, des gens hypers organisés qui font griller des saucisses au barbecue, des vendeurs de glaces ou de boisson, des enfants qui courent partout peuplent le parc. Tout un petit microcosme fascinant. L’occasion pour nous de nous rappeler une des raisons pour lesquelles on a choisi cette ville. C’est une ville libre. Une ville où tout le monde peut s’aimer sans que personne n’y trouve rien à redire. C’est la ville de l’amour. Pour tous. Et ça, ça fait vraiment chaud au cœur.

20. La borne incendie en or

En faisant le tour du parc, on tombe sur une borne incendie toute dorée et son histoire est étonnante: c’est la seule borne  incendie du quartier à laquelle les pompiers ont pu se raccorder après le grande tremblement de terre de 1906. Alors que la ville était ravagée par les flammes (les canalisations étant rompues un peu partout), The Mission a pu être sauvée grâce à elle. Du coup, tous les ans, le 18 avril à 5h12 (heure du début du tremblement de terre), le chef de la caserne de pompier voisine vient remettre un coup de peinture dorée sur celle que l’on surnomme affectueusement « Little Giant ».

On termine notre tour de Mission en faisant un vœu dans un arbre à vœux, et en faisant surtout des tours de balançoire et de toboggan géant. Le parc pour enfant, le playground, c’est souvent la guerre. De nombreux enfants rois sont laissés sans surveillance et marchent sur les autres, bousculent, balancent tout et n’importe quoi sur la tête de celui qui passe.

Les mômes n’ont pas froid aux yeux et même en voyant un adulte descendre le toboggan, ils n’hésitent pas à remonter ledit toboggan pour se mettre en travers. J’ai ainsi vu un papa gentiment enguirlander un môme qui balançait un rocher contre une structure, générant plein d’éclats hyper dangereux (et le rocher sur le pied, je ne vous explique pas). J’ai moi même du – également gentiment – demander à une petite de se pousser pour laisser descendre les enfants et cesser d’occuper pour elle seule le toboggan. Il parait que la parentalité est très différente ici. Il paraît qu’on ne dit jamais non à un enfant. Je commence à me dire qu’on va finir par  nous regarder de travers.

Notre semaine en quelques mots

Mes collègues m’avaient prévenus des juillet : « Tu es professeur principal de 6ème ?!  On les emmène en field trip début septembre, tu vas voir ça va être génial ! ». Je dois avouer que j’appréhendais totalement. Et donc, le 6 septembre nous avons donc effectivement décollé à 8h30 depuis le lycée, avec 70 petits bonhommes/ bonhommettes de 10 à 11 ans super excités. Quant à moi je pars dans une atmosphère étrange : les nouvelles ne sont pas toujours bonnes depuis la France.  Mais il faut s’occuper des élèves alors on embarque toute notre joyeuse troupe et au bout d’1h30 de bus, nous arrivons au camp de Boulder Creek, perdu dans une magnifique forêt de Redwoods. Dès le départ les élèves ont des activités prévues : tir à l’arc, escalade et « disc golf ». Un genre de freesbee qu’on lance de panier en panier en faisant une course d’orientation dans la forêt. Les élèves sont chouettes et jouent ensemble dans une joyeuse ambiance. Le must de la journée reste le feu de camp que les élèves ont adoré.  J’ai surtout pu me plier à une tradition 100% américaine : les S’mores (contraction de Some more –> il paraît qu’on ne peut pas s’en contenter d’un seul). On va chercher un bâton dans la forêt. On plante un marshmallow dessus qu’on fait griller au feu. « Si c’est un peu cramé c’est meilleur ! » m’assure une joyeuse bande de filles. Pendant que le marshmallow est encore chaud on le case entre deux Graham crackers AVEC un énorme carré de chocolat. Sur le papier ça a l’air gras et trop sucré. En vrai, c’est gras et trop sucré.  Mais mon dieu ce que c’est bon ! Les élèves sont adorables et viennent me demander si j’ai aimé mon tout premier S’mores. Ils font ça depuis qu’ils sont petits, ils ont peine à croire que j’en ai jamais mangé.

Puis il faut envoyer les filles à la douche (pas une mince affaire, certaines rechignent), les faire se brosser les dents et progressivement les calmer avant l’extinction des feux. Ça discute garçons, coupe de cheveux , longueur de shorts et ça glousse dans tous les sens. Une petite dessine mon portrait manga en quelques minutes et vient donc squatter mon lit. Une journée et je suis déjà sur les genoux !

  

Le lendemain est consacré à du team building, du toboggan géant et une après midi piscine. Pour couronner ce petit séjour un talent show est organisé et je dois m’avouer impressionnée par les talents de mise en scène de ces petits 6e ! Certains font des démonstrations de Taekwondo, d’autres jouent au magicien, d’autres encore créent en direct du « dentifrice d’éléphant ». Le tout rythmé par les MCs (Master of ceremony) qui chauffent la foule, racontent des blagues et font les pitres. Quel talent !

Pendant ce temps, l’école se poursuit pour Louise à un rythme qui nous laisse un peu pantois (mais on va s’y faire). Je ne vous fais pas un topo sur la crise quotidienne le soir, les pleurs, les râleries et le roulage au sol (le tout, en culotte, transpirante et les cheveux collés au visage) ? Bien. Surtout, Guy entame sa vie d’expatrié. Il est allé présenter sa candidature de bénévole à la recyclerie de vélos de San Rafael. Le but ? Rencontrer des gens, apprendre, avoir une vie sociale. Une fois que le staff s’est rendu compte qu’il n’était pas en « community service » (en gros, pas un repris de justice qui doit des heures à la communauté), on a cessé de lui faire nettoyer des trucs et un canadien l’a pris en charge pour lui faire faire le tour de le maison en lui expliquant ce qu’il aurait à faire. Au programme pour le moment ? Démonter les vélos qui arrivent, donnés par des gens qui souhaitent se débarrasser. Alors là, dis comme ça, démonter des vélos, ce n’est pas un truc qui me passionne, mais je peux vous dire que Guy est aux anges. Démonter, remonter, rebooster et tout remettre « comme neuf » pour re vendre et donc financer une petite association locale qui offre des voyages en vélos aux enfants défavorisés du coin (Trips for Kids). Voilà un beau projet. On ne sait pas encore si cela débouchera sur une embauche dans quelques mois. Et ce n’est pas forcément le but. Mais en attendant, Guy a fait la rencontre de Brian, le manager et de ce fameux canadien anglophone fan de culture française.

Ah et avant de vous quitter, il me faut rajouter un n°21 à notre top 365.

21. Le Sing Along The Little Mermaid

Aujourd’hui, on est allés dans un des plus vieux cinémas du  Castro (un autre quartier dont on reparlera dans quelques semaines) pour voir un Sing along show. Le Sing along, c’est un concept bête comme choux mais fantastique : une projection de film type comédie musicale ou Disney avec… les sous-titres pour chanter. Ça a été une expérience carrément incroyable. Louise était à la fois déboussolée et morte de rire et quant à nous, on était pliés. On a choisi un Sing along La petite sirène. Dès l’entrée, on est accueillis par une Arielle bien en chair qui nous tend des paquets surprises. Dedans il y a des bâtons lumineux, des couronnes, des confettis-pétards et de quoi faire des bulles. Un pianiste joue Sous l’océan pour faire patienter la foule.

 

 

Puis un défilé démarre. Oui, parce que aux Sing Along shows, il vaut mieux venir déguisés. Des enfants adorables défilent sur scène et puis c’est autour des adultes. On vote à l’applaudimètre pour le meilleur déguisement, qui remporte des places de cinéma. Personne ne se prend au sérieux et c’est ainsi un monsieur – le roi Triton –  totalement moulé dans un pantalon en sky à écailles vertes qui gagne.

Puis les consignes sont données avant que la projection ne démarre. On est ainsi invités à crier des « ooooh » et des « aaah » quand Arielle et Eric apparaissent à l’écran, à siffler dès qu’Ursula parle, à crier « Don’t do it ! » quand une mauvaise décision va être prise et évidemment, à entonner les chansons à tue-tête grâce aux sous-titres.  Le film démarre et c’est le FESTIVAL. On a ri pendant 1h20, fait des bulles, balancé des confettis, agité nos bâtons lumineux et hurlé « Unnnnder the seaaaa, under the seaaaa ». Le tout avec nos couronnes sur la tête. Un excellent moment doublé d’un décor de toute beauté : le cinéma, classé monument historique, a été construit en 1922 et est resté dans son jus, style baroque colonial espagnol. Quand je pense qu’ils font des Sing Along Grease. C’est sûr, on va y revenir.

Si vous êtes arrivés jusqu’en bas, je vous félicite ! J’ai été particulièrement loquace, je vais tenter (j’ai dit tenter) de faire bien plus court la fois prochaine. Merci à tous pour vos messages, mails, textos et commentaires. On est, vous le savez, ravis de vous savoir si nombreux à nous lire.

On vous embrasse, bon dimanche !

C, G & L

 Quelques réponses à vos commentaires –
 
@Cécile – Oui c’était une rentrée sur les chapeaux de roue ! J’espère que tout s’est bien déroulé pour toi et les enfants 😉
@ Gaëlle-copine-collègue – Alors cette rentrée pour la petite Camille ? Ça a été ? Je ne sais pas encore si j’assure, je n’ai fait que deux jours de cours… Avoir des 6ème en tout cas me fait plaisir et me change un peu de mes services de section euro/ terminale !
@Evelyne -Je suis ravie que tu aies aimé ce dernier post ! C’est vrai que la semaine a été trépidante… on va démarrer une semaine normale à partir de lundi! Plein de bisous à toi et Claude
@ Isma – Très chère Isma… j’attends avec impatience de tes nouvelles !
@ Manue – Louise est rentrée au lycée, elle est donc dans une école primaire francophone ! Mais elle a l’équivalent de 5 à 6h d’anglais par semaine. Il s’agit d’apprendre aux petits américains à parler correctement anglais (ce sont des enfants de 3 ans alors ils ne maîtrisent pas encore bien leur langue maternelle)et du coup… Louise en profite. A l’inverse, ils ont aussi des cours de français.
@ Mandin et Charron – Vous avez vu ce rythme incroyable ? Bon, maintenant que le fieltrip est passé, ça devrait se tasser 🙂
@Sabine et Hugues – Comment ça, il fait moche sur l’île ? On a hâte de vous revoir, qui sait, dans le coin !
@ Seb – Non c’était en degré celsius ! 43° celsisus. En Farenheit, ça ferait pas très chaud (8° celsius)… !

10 thoughts on “Une semaine, une découverte !

  1. Nooooon !!!! Ne fais pas plus court la fois prochaine ! Encore, encore, encore ! :)))))
    PS : Je suis dèg qu’il n’y ait pas de Sing Along à Paris !
    PS 2 : Courage avec les crises de Louise le soir, je sais ce que c’est, alors je compatis !
    PS 3 : Tu dis que les nouvelles ne sont pas très bonnes depuis la France… Rien de grave j’espère… 🙁
    Gros bisous

  2. Coucou à vous 3, une belle semaine encore pour vous. Et je sais que tout n’est pas beau à voir aux EU, mais il y a de très belles découvertes et on en prend pleins les yeux. J’ai aussi de mauvais souvenirs du comportement des gosses. Qui m’avait , dans un parc d’attraction fait tomber sa glace dans le dos. Pas un mot d’excuse . .. Et moi vénère car belle tâche et mal à l’aise pour le restant de la journée.
    Je vous souhaite une très bonne semaine et vous envoie des gros bisous. A dimanche prochain

  3. Le Sing along show est un concept qu’ il faudrait imposer en France!
    (Au fait, tu me donneras la recette du dentifrice d’éléphant ? )Bises.☺

  4. Ta collègue-copine c’est la CESBRON mais c’est pas grave, la rentrée de Maïwenn s’est bien passée comme celle de Camille, j’espère. Bisous à tous au passage

  5. Ça donne toujours plus envie d’y aller 😮

    Par contre, je suis moyen convaincu qu’il ne faut pas dire non à un enfant ^^ » L’adolescence va leur être extrêmement difficile (et l’âge adulte n’en parlons pas).

  6. Un spectacle vivant avec Ariel, mon rêve absolu en 1989
    Merci de nous faire vivre avec autant d’intensité vos aventures 🙂

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