B comme Box

Chers tous,

Il parait qu’il y a plusieurs phases dans l’expatriation. La première phase, qui dure quelques semaines où tout est beau, tout est neuf et tout est sauvage, libre continent sans grillage (sic). Puis la phase suivante pendant laquelle on prend conscience des différences, où le quotidien pèse et où la désorientation règne en maître. C’est une phase pendant laquelle les gens nous manquent, des éléments nous semblent incongrus, des aspects précis de la société d’accueil commencent à être critiqués. A la lune de miel des premières semaines tintée d’euphorie, succède alors la période de déception et de difficile acceptation des différences. Le choc culturel est alors à son paroxysme et l’adaptation est plus complexe. Et bien chers lecteurs, nous sommes en plein dedans. Ne vous inquiétez pas pour autant. La dépression  ne nous guette pas, mais il serait faux de vous dire que l’expatriation se boit comme du petit lait et que tout est parfaitement lisse.

Ainsi, en ce moment, on vit ici au nouveau rythme de Louise. C’est-à-dire pas de sieste (puisque celle-ci se déroule de 12h30 à 13h30, j’aime autant vous dire qu’elle n’a pas le temps de s’endormir) et un grignotage quotidien auquel on est pas du tout vraiment habitués. La petite est levée à 7h, petit déjeuner et hop direction l’école. Puis à 10h30, ils ont un premier « snack » que l’on nous a demandé de prévoir assez conséquent. On nous a bien précisé : compotes, gâteaux et de quoi boire. La première fois, nous avons donc suivi les instructions. Le résultat c’est que comme le déjeuner est 1h plus tard, Louise n’a pas touché à son repas du midi. On a donc donné un peu moins afin qu’elle mange ses fruits, légumes et petits plats consciencieusement préparés. Cela a marché un temps, jusqu’à que ses goûters nous reviennent parfois entiers (quand les enfants on terminé de manger, les maîtresses et assistantes referment les boîtes et nous laissent voir ce qui reste). On a posé des questions et la réponse a été pour le moins étonnante : « Oh, si ils le veulent, les enfants mangent leur repas du midi à 10h30 vous savez ». Grrr. Mais… ils n’ont que 3 ans me dis-je dans ma tête. Si on laissant Louise manger ce qu’elle voulait quand elle le voulait, ce serait compote de mangue et mild cheddar toute la journée à ce moment là. Puis après le déjeuner donc, la sieste démarre à 12h30 et les enfants qui ne dorment pas sont levés dès 13h30. J’ai du insister pour que Louise ne soit pas levée à 13h30 même si elle ne dort pas, mais qu’on la laisse au moins se reposer jusqu’à 14h30 comme ceux qui dorment. Bon, cela fonctionne plus ou moins bien et surtout, certains jours on oublie de ne pas la lever. A 14h30, les enfants ont leur goûter de nouveau puis à 15h15/20 on vient la récupérer.

Comme elle n’a pas dormi, c’est une pile électrique que nous récupérons : rougeaude, le cheveux en vrac, susceptible et capricieuse. Notre grand combat ? Ne pas passer pour des parents indignes sur le parking quand mademoiselle se met à faire le ver de terre en poussant des petits cris de porcelet parce qu’on doit rentrer en voiture. Fermeté et sourire de circonstance évidemment. On essaie de la recoucher dès qu’on rentre à la maison pour faire une petite heure de sieste. Cela a marché les premiers jours et depuis, plus rien. Le soir, c’est donc la loterie : soit mademoiselle est disposée et cela se déroule bien, soit combat de catch. On essaie de se faire au rythme du coup : ça y est, on commence à manger à 18h30. Incroyable. Et on couche la petite pour la lever plus tôt le matin. Pour l’instant c’est fantastique : ça… ne fonctionne pas du tout. C’est qu’elle résiste la bougresse. On a donc beaucoup de mal avec le rythme imposé par l’école à l’américaine et en même temps, on a pas vraiment le choix. Les américains snackent régulièrement, mangent tôt le midi et très très tôt le soir (aux alentours de 17h30). Il va falloir s’adapter.

Dès que Louise est couchée, se met en route une petite machine bien huilée : la confection de la Lunch Box. C’est nous qui fournissons les repas. La cantine est certes bio et bonne, mais extrêmement chère. Et puis surtout c’est : lundi-pizza, mardi-burrito – mercredi-chili, jeudi-frites… et ce, toute l’année. Alors chaque week-end, on confectionne sur le papier les lunch box de la petite, que l’on fait coïncider avec nos repas du soir (comme ça, il n’y a qu’a prélever sur le repas du soir pour la box du lendemain). Ainsi en semaine, on ne réfléchit pas, on suit « le plan » et tous les soirs on remplit sa petite Yum Box Licorne.

Figurez-vous que c’est une vraie gageure de trouver pour chaque jour de la semaine un repas différent et attractif pour petit bec exigeant. Une contrainte de taille explique nos difficultés : la lunch box doit être froide. On a tout de même réussi à produire presque 4 semaines de lunch box « à peu près » différentes. A partir de maintenant, il n’y a plus qu’à faire tourner tout ça !

Mangue, salade de riz, guacamole et tortillas / Cheddar, fraise, cake salé, crackers et tomates.

Gruyère, kiwis, quiche, salade de pâtes et pommes / Raviolis, poulet froid, concombres, fraises framboises et kiwis.

Brie, pâtes froides à la tomate, roulé de jambons et framboises / Mini pizzas, salade de concombre, fraises

Gouda, raisins, compote, tortilla au fromage frais – tomate guacamole / Sandwich fromage frais, Bretzels, avocats

Mild cheddar, jambon, quiche, pastèque et kiwi / Myrtilles, salade de riz au thon, yaourt vanille, compotes

Ratatouille froide, salade de pâtes et feta, gruyère, framboises

Bref. On s’organise.

Dimanche dernier, le lycée avait organisé un pique nique à Sausalito pour pouvoir se rencontrer entre parents et faire connaissance. Cela a été l’occasion de nouer contact avec les copains et copines de Louise. Au palmarès des meilleures copines figurent Dalhia avec une maman belge et un papa américain, Quinn, avec ses parents américains (couple mixte), Elise (papa français, maman américaine). Et d’ailleurs, Jack Pot, les parents de Quinn habitent à deux pas de chez nous et nous ont invité à partager un déjeuner à l’extérieur avec eux. Notre première invitation d’américains ! Dimanche prochain, nous avons donc rendez-vous avec la petite famille pour bruncher dans leur restaurant mexicain favori. On a hâte (oui, on vous racontera).

Hier nous avons profité du beau temps (est-il nécessaire de vous préciser que depuis le 9 août, nous n’avons vu ici des nuages qu’une seule fois ?) pour aller découvrir le centre de Sausalito, à 15min de chez nous. Une petite promenade rapide mais très agréable. Les collines se trempent les pieds dans les eaux et retiennent sur leurs pentes herbeuses des dizaines de petites maisons savamment étagées. On attend que la Porsche, la Maserati, la Cadillac vintage et autres improbables Ferrari  passent pour pouvoir traverser. On ne s’habituera jamais (le peut-on vraiment ?) à cette opulence mais ici, c’est comme ça. C’est le Saint Tropez de la Baie.

Côté mer, les maisons se tiennent fièrement sur leurs pieds, droits dans l’eau et réfléchissent la lumière du soleil. Il y a un peu d’agitation : c’est samedi, alors chacun sort son voilier, son bateau et va flâner sur l’eau au rythme d’une douce journée ensoleillée. Sausalito, c’est un must. Un petit coin franchement agréable. Et la cerise sur le gâteau ? Les Enchiladas de crabe à la Crab House Salito’s. Un indescriptible régal.

A la semaine prochaine pour la suite.

C, G & L

PS: Au programme très prochainement, du camping ! Guy a réservé sur le Mont Diablo, à 45min de route de chez nous. Et pour me montrer ce qu’il a choisi, il dégaine un article très sérieux qui explique à quel point cet endroit est parfait pour dormir. Première photo : les lieux idylliques où planter sa tente. 2ème photo: une araignée mammouth. D’une taille que je pensais totalement impossible. Et velue. De la taille d’une vache. Bon, j’exagère, d’une vachette disons. Et moi de lui dire « C’est pas sérieux ?! Quel journaliste vend une destination en fichant une photo  comme ça en première page ?! ». Trop tard. C’est réservé. Il paraît qu’elles sortent à la tombée de la nuit. J’ai donc prévu de nous enfermer dans la tente dès 16h. Histoire d’être sûrs.

 

Quelques réponses à vos commentaires :

@ Cécile : une adoption ?! Ok on te prend ! 😉

@MH: Oui tu te souviens de ce film ? C’était une chouette soirée… du coup, je l’ai de nouveau regardé. Il est vraiment pas mal du tout…

@Sébastien : Ouiiiiii j’ai pensé à toi évidemment. C’était très sympa à visiter. Pas le genre de truc où tu passes tous tes week-ends, mais une visite assez instructive finalement !

@Crys : Oui, Guy si il ne fait rien va doucement aller sur la pente de l’obésité, vous le connaissez…! Heureusement qu’il se dépense quand même un peu à côté 😉

@ Fanfan : Merci Fanfan !!! Le rythme est élevé c’est vrai, on court on court on court ! Tu ne vas pas nous reconnaître quand on repassera à Mavé 😉

@ Linda : On en a fait une avec lui !! Mais elle était trop sombre, je me suis loupée…!

@ Fanny: Merci Fanny !! Oui cette journée était sympa, je ne pensais pas que cela me plairait autant !

14 thoughts on “B comme Box

  1. Bon courage pour traverser cette phase difficile ! Mais j’imagine qu’ensuite viendra la phase d’adaptation. ☺ Bravo pour l’organisation ! Les lunch box offrent une belle palette de couleurs. C’est presque artistique. Bonne suite et merci encore de partager avec nous votre nouveau quotidien. Bises.

  2. C’est assez surprenant ce rythme alimentaire
    Courage
    Elle va finir par s’adapter
    Super elle a une copine Elise de plus 😊
    Gros bisous les loulous

  3. Moi aussi je veux une lunch box!!😉 et puis il est hors de question que vous ne gardiez pas un peu l’envie de rentrer!..On a loupé notre café! Des bises à partager!

  4. Hauts les coeurs aux artistes de la lunch box à la Andy Warhol francisé ! La demoiselle finira bien par tomber de fatigue le soir, ce n’est qu’une question de temps … Bises.

  5. Coucou à vous
    Toujours un plaisir de te lire, pas facile une petite fille qui ne dort pas !
    Ce dimanche c’était la braderie à Torcy, nous avons pensé à vous. Malheureusement il a plu une grande partie de la journée. A 15h00 nous avions tout rangé.
    Bonne continuation à très bientôt
    Bisous de nous 4
    David Gaelle Marion et Elise

  6. Coucou! Ca faisait qq temps que je n’avais pas du temps pour vous lire…
    J’ai parcouru rapidement vos posts (je suis au boulot quand même!).
    On est de tout cœur avec vous. Pas facile de vivre loin des siens. En tout cas, bon courage.
    Et en ce qui concerne Louise, c’est rigolo (ou pas!), mais on connait le même genre de scène où Léa se raidit puis se lâche en un poids mort en hurlant tout ce qu’elle peut… tout ça parce que on ne va pas dans son sens… Zen, restons zen…. On respire un bon coup et cheeeeeeeeeese tout va bien! Et là, on se dit : « pourvu que Camille ne prend pas le relais, pourvu que Camille ne prend pas le relais, pourvu que…. »
    On a rage quand on nous dit que nos filles sont adorables, mignonnes, etc… Punaise, mais qu’est-ce qu’on en bave avant!!!!
    Bref, tout ça pour dire que vous n’êtes pas des parents ingrats ! Louise a de la chance de vous avoir! C’est juste que nos enfants n’ont que 3 ans! ;o)

    Plein de bisous :o*

    PS : Moi je veux bien la manger sa lunch box!!!!!

  7. Non mais ces lunch box de folie !!!! J’en veux !!!
    Je crois que tout le monde a été impressionné ! Mais sinon les amis américains c’est génial aussi !

  8. Ils sont fous ces Américains!
    Mais ces lunchboxes sont encore plus appétissantes que celles de bubble tea ;-))))
    Bises à vous 3.

  9. Woaw ! Mais après on s’étonne du problème d’obésité ^^ » Ils mangent genre toutes les 60 minutes là bas !

    Le enchilada de crabe mais fait bien envie O_O

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