De l’expatriation à l’adaptation – Louise à l’école

Louise fait des progrès incroyables. J’écris ces lignes alors qu’elle tanne son père pour jouer au base-ball. Sophie, une prof d’espagnol qui a quitté le lycée et est allée s’installer à Madagascar, nous a laissé plusieurs caisses de jouets. Une vraie petite caverne d’Alibaba dans lequel on a trouvé un gant de base-ball. Rose évidemment. Et maintenant, elle demande une batte.
 
C’est drôle de voir sa progéniture adopter une nouvelle culture de façon si naturelle. Elle nous épate. Depuis son entrée à l’école, elle a développé un vocabulaire de plus en plus riche en anglais. Louise a deux maîtresses. Christine en français et Shawna en anglais. Elle est tout aussi fan des deux mais ce sont ses apprentissages en anglais qui nous ont le plus marqués.
 
Au palmarès de ses apprentissages :

  • Come over here
  • Sit Down
  • Stop moving
  • No cry
  • Finished !
  • Don’t climb
  • This one
  • On the other side
  • Okay let’s go !
  • Eat properly
  • Purple, orange, green, yellow, red
  • Today is Tuesday ! Today is Monday !
  • Itsy bitsy spider…
  • Hi !
  • Goodbye !
  • Thank you !
  • Tomorrow
  • It’s too bad
Bon. On est d’accord, on est à des années lumières du bilinguisme. D’ailleurs soyons clairs : elle ne sera pas bilingue. C’est ce que tout le monde nous avait dit avant notre départ : « Pour Louise c’est super, elle va devenir bilingue ! » Oui mais Louise est à l’école française. Alors certes ses copines sont américaines et elle a 5h d’anglais par semaine mais on est loin de l’immersion totale. Tout juste aura-t-elle fait son oreille. Mais on se dit que le temps que nous allons passer ici ne sera pas suffisant pour marquer définitivement sa langue et son oreille. Alors pourquoi ne pas l’avoir mise dans le public ? Et bien parce que le public commence à 5ans ici. Et Guy ne sentait pas de faire toute l’éducation de Louise à la maison. Allez savoir pourquoi. Il est tout de même un peu timoré cet homme là.

 En attendant, la petite prend le rythme et se paie le luxe de faire parfois la sieste désormais. Surtout en fin de semaine quand elle arrive « au bout du scotch » comme dirait Mél. Et nous aussi on s’adapte. On a pris notre parti de savoir qu’elle mange son repas de midi à 10h30/11h. D’ailleurs, il nous est arrivés un mardi de se poser tous les deux à 10h45 au restaurant chinois. Pour le midi oui. Pour notre défense, on était pas les seuls. Il y avait plein d’autres personnes à table. Et le soir, on dîne à 18h30. Normal ! Bref, on s’adapte !

À l’école, le programme est riche, ils ont beaucoup d’activités et les parents sont invités à participer aussi souvent que possible. Des mamans et des papas viennent ainsi raconter des histoires le vendredi, de l’aide est demandée à la bibliothèque et… On participe au goûter ! On a reçu un mail un jour de la maîtresse de Louise nous donnant une liste des semaines de l’année et nous assignant une période. On a ainsi écopé d’une semaine de goûter à fournir : 19 élèves fois 5 jours. C’est que cela nous est revenu à plus de 100$ tout de même. Après avoir beaucoup râlé (entre nous évidemment), on se dit que pourquoi pas. C’est participatif. Comme dans toute école j’imagine, ils développent grandement la sensibilité culturelle. Des œuvres d’art géantes sont ainsi régulièrement réalisées de façon conjointe par les enfants de la classe et exposées dans le hall. Nous avons eu une première rencontre avec les maîtresses et Louise est décrite comme une petite fille à l’écoute, sérieuse et très observatrice. Ainsi, si elle participe activement à toutes les activités, elle se réserve parfois le droit d’observer uniquement. On apprend donc que la demoiselle a passé 2 ou 3 cours de motricité , assise sur le banc à regarder les autres. Une fois rassurée, elle s’est mise à y participer pleinement.

Il y a à l’école un système de Day care. L’équivalent d’une garderie, le matin comme pour le soir. Sauf qu’ici, cela a un prix assez prohibitif (on s’était fait une belle frayeur en regardant les prix). Comme je suis professeur du lycée,  on bénéficie heureusement de la gratuité pour Louise. Les deux personnes en charge, Sarah et Éliane sont adorables tant et si bien qu’on a du mal à décoller l’enfant de l’afterschool quand on vient la chercher. On a même droit à quelques crises et presque roulades par terre. C’est bon signe : Louise s’épanouit tranquillement tout en entrant dans sa petite période adolescente boutonneuse. Tout va bien !

 
Au bilan, l’expatriation ne se déroule pas si mal. Voire même très bien. On avait pas mal appréhendé l’adaptation de Louise. A tord. En même temps du coup, on a grandement préparé cela depuis des mois. Notamment avec des lectures que nous recommandons si d’aventure parmi nos lecteurs se trouvent de futurs expatriés en puissance…
Un bisou c’est trop court : l’histoire de la petite Lola qui a du mal à trouver ses repères dans sa nouvelle maison et demande énormément d’attention que ses parents, forts occupés à déballer / ranger / peindre, ne peuvent lui donner. Du moins au début.
La famille Suricate déménage : une adorable histoire sur une famille nombreuse qui, à l’arrivée de triplés, se résoud à déménager. Max, lui n’est pas d’accord. Il ne veut pas quitter sa chambre, ses amis…
 
Une nouvelle maison pour la famille souris : Un livre japonais très poétique sur le départ d’une famille élargie (les grands parents font partie de la famille) à la recherche d’une nouvelle maison. Le livre fourmille de détails et les dessins sont d’une tendresse incroyable. Peu de texte et un bonheur familial tout simple.
Heureux qui comme Ulysse surtout, un fantastique album qui explique tout en simplicité toutes les étapes par lesquelles nous sommes passés avant et pendant le grand départ. Et depuis que nous sommes là.. L’auteur, installée en Thaïlande depuis des années, vient de le publier (décembre 2016) et raconte de façon très intelligente le parcours d’une famille expatriée à travers les yeux d’Ulysse, petit garçon de 4 ans à qui on annonce un beau jour qu’il va s’expatrier. La nouvelle, les cartons, les au revoir, le départ et les larmes à l’aéroport.
Puis l’excitation de l’arrivée et de la découverte, le soufflet qui se dégonfle, les manques (on commence à bien la connaître cette phase) et les premières vacances, les visites tant attendues de Papy et Mamie et l’adaptation progressive. Tout y est. C’est drôlement bien écrit, de façon simple et cela ne vise aucun pays, ce qui permet à tout un chacun de s’identifier facilement. Louise adore ce livre. Et nous aussi. Il est tellement juste !

Oh, mais la semaine est déjà entamée… on a été pris de court cette fois-ci. Désolée pour le petit retard dans le post et… à très vite pour la suite des aventures !

C, G & L

Quelques réponses à vos commentaires :

@Fanny : Comment ça je fais peur ?? Tu ne m’a pas vue sans le maquillage…
@ Manue :On revit depuis qu’on a trouvé de la pâte feuilletée au magasin. De la vraie pâte feuilletée pur beurre, des pépites de chocolat et nous voilà transportés en France ! C’est le permis américain que l’on doit repasser ici ! Guy et moi avons tous les deux le permis français mais pour conduire ici plus de 3 mois, il vaut mieux repasser son permis 🙂 Plein de bisous Manue !
@ Isma : Oui il faut voir ça, les gens sont dingues  Et bientôt… Thanksgiving !
@ Maman : Oui l’atmosphère était totalement dingue ! C’est vraiment très sympa à vivre… et encore, nous sommes restés sur Marin County ! Il parait qu’il y a des quartiers à San Francisco qui sont incroyablement décorés !

2 thoughts on “De l’expatriation à l’adaptation – Louise à l’école

  1. C’est super que Louise se soit si bien intégrée dans cette nouvelle vie. Une inquiétude en moins pour vous. Bonne continuation et à bientôt pour d’autres decouvertes. De gros bisous à vous 3

  2. Oui Evelyne, tout à fait ! C’est un sacré soulagement pour nous… elle s’est adaptée plus vite que ses parents ! 🙂

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