Ananas express

Et voilà, elle est arrivée, et elle est bien là. On n’en voulait pas mais c’était inexorable : la saison des conseils de classe, des rencontres parents-profs, des réunions tard le soir et de l’inénarrable car désormais traditionnel casse-tête du « qui pour récupérer Louise ? ». On jongle comme on peut entre mes nécessités de service et l’épée de Damoclès Décathlonienne. Je suis donc coincée à la maison, un tas de copies à gauche, les bulletins à droite. Il faut rentrer les notes, les appréciations, s’occuper de Parcoursup (la nouvelle plateforme pour le post bac, mais-qui-en-fait-a-la-même-tête-que-la-précédente), préparer les réunions et rencontrer des parents en masse.

Je corrige à tour de bras et je rentre mes appréciations, Guy travaille ce dimanche (pour son plus grand bonheur) et pour couronner le tout, il a fait un temps exécrable ces derniers jours. Vent glacial, torrents de pluie, brouillard à couper au couteau, humidité persistante et violentes chutes de neige à 3h d’ici (Tahoe) : bienvenue dans l’univers du « Pineapple Express » (littéralement, l’ananas express) ! En écoutant machinalement la radio et alors que je me réjouissais du temps magnifique qu’il faisait sur la Baie le week-end dernier, le commentateur annonce l’arrivée du Pineapple. En France, vous avez eu le Paris-Moscou, nous on a l’Ananas express (ça sonne tout de suite un peu plus exotique). Il s’agit d’un phénomène météorologique en provenance des eaux hawaïennes qui frappe la côte Pacifique américaine à peu près à cette période de l’année et qui a pour conséquence le port obligatoire du K-Way de rando flashy, de chaussures fermées, la frisure inexorable des cheveux dument lissés le matin et la goutte au nez. Les accidents se multiplient sur la 101. Les gens roulent à tombeau ouvert en faisant comme si la notion de « distance de sécurité » était optionnelle  et alors que le bitume glisse. Ils sont nombreux à finir dans le décor, générant évidemment des embouteillages monstres le matin, comme le soir. Bref. Que du plaisir.

En tout cas, quand il ne se gamelle pas dans les rails glissants du tramway, ce temps donne à Guy du travail et tout en rencontrant le monde entier dans le « micro »Décathlon de Market Street, il vend à la pelle des vestes imperméables et autres k-way pour touristes.

Je me réchauffe comme je peux en classe. Avec les 6e, une partie du programme invite à travailler sur les espaces géographiques contraignants et nous incite très fortement à utiliser des témoignages d’habitants pour donner corps aux territoires étudiés. Je choisi évidemment de monter toute une étude de cas sur la Réunion, passe la chanson Mon île de Jacqueline Farreyol en guise d’introduction (qui évoque les contraintes et particularités de l’île)  et comme il faut un témoin… j’ai enregistré l’année dernière mon père, en créole, qui raconte « La Réunion longtemps » et évoque le cyclone Jenny en 1962. Les élèves sont ravis et je dois dire que moi aussi.

Pris par le temps et les embouteillages le soir, on a du mettre sur pied il y a quelques temps une nouvelle organisation pour les repas de la semaine. Ainsi, le dimanche, on cuisine 3 gros repas d’avance que l’on congèle pour les soirs « les plus compliqués » où on est trop justes niveau timing (je m’inspire en cela de Marion qui m’avait raconté faire cela régulièrement !) : les mardi, mercredi et jeudi. Hop, un gratin rapidement fait, une blanquette qui a eu le temps de mijoter et une quiche et une purée de patates douces mis en boite et gelés pour être ressortis plus tard cette semaine. Pas facile de s’y tenir, mais c’est une aide substantielle en semaine. Et puis il y a toujours  la Lunch Box de Louise (raison numéro 1 pour laquelle Guy ne regrettera pas de rentrer) pour laquelle on essaie d’être toujours plus inventifs (repas froid). On fait donc aussi le dimanche des gâteaux pour changer du traditionnel sandwich au Nocciolata (oui, on a trouvé du Nocciolata !) pour ses goûters du matin et… parfois, nous sommes de tournée de goûters pour toute la classe. Bref, les week-ends peuvent potentiellement être chargés !

Je fais donc (beaucoup beaucoup) plus court cette semaine. Pas de découverte pour nous malheureusement ce week-end ! Mais on compte bien se replonger dans nos explorations hebdomadaires la semaine prochaine…

C, G & L

 Quelques réponses à vos commentaires…

@ Catherine S. : Merci pour ces petits mots Catherine 🙂 La photographie de Louise devant le Sunset de Liechstenstein… tu as raison je n’avais même pas fait attention aux rayures sur le pull et l’oeuvre !

@ Gaelle Cesb’ : Ca marche d’enfer n’empêche ces petites chasses aux œuvres dans les musées à chaque fois ! Ça permet d’aller s’y balader en famille et d’intéresser même les petits monstres 🙂 Je transmets la bise aux Schav’ !

@ Evelyne : Oui tu as vu tout cet argent dépensé…

@ Céline : Évidemment je n’ai pu QUE penser à toi devant certaines oeuvres (notamment la Fontaine de Duchamps tiens !)

@ Séb : Je ne connais pas trop le système après alors est-ce que ce ne sont que les écoles privées qui font ce genre de levées de fonds… à voir !

@ Jojo : mon stock de gommettes assorti d’un quizz final est déjà prêt, tu penses bien !!

3 thoughts on “Ananas express

  1. Coucou 🙂
    Ça fait toujours autant plaisir de lire vos aventures! J’adoooooooooore 😀
    Bon courage pour cette nouvelle semaine.
    Plein de bisous à tous les 3

  2. Oh la classe cette interview de tonton René ! Ils ont l’un des meilleurs cours du monde :p
    Est-ce qu’il est possible de voir l’interview ? 😀

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *