Color country

Chers tous,

Il est grand temps, avec un peu de retard, de vous compter notre Road Trip en entier… (attention, LONG post !)

Nous vous avions laissé à Hurricane, près de Zion. Région que nous avons quitté avec bonheur. Il fait du côté de Panguitch (à côté de Bryce Canyon) près de 10 degrés de moins. On respire et on dort mieux. Barbecue et fraîcheur :  le combo parfait. On a une maison beaucoup trop grande pour nous que l’on a trouvé 2 fois moins chère que sur Airbnb en farfouillant sur Internet. Et on est à 30mn du parc. Tout roule !

 

Mardi 7 août – Au pays des Hoodoos

Puisqu’il fait moins chaud et qu’on a pas besoin de partir aux aurores, on a laissé tout le monde dormir ce matin (nous compris) et on est partis à 10h30. On découvre par la même occasion qu’à force de vivre dans la climatisation permanente, certainEs d’entre nous ont attrapé un petit rhume…

Bryce est très différent de Zion. On nous prédisait des embouteillages et on a l’agréable surprise de trouver un parc, certes très visité, mais somme toute très accessible. On ne se marche pas dessus. Ici, comme au Grand Canyon, on entre avec sa voiture et on peut se contenter de faire la « Scenic drive » de 17 miles et de s’arrêter de points de vue en points de vue. Ceux ci sont absolument magiques. Bryce Canyon – qui n’est en fait pas tout à fait un canyon, voire pas du tout – présente la particularité de posséder des « Cheminées de fée », ou Hoodoos comme on les appelle ici. Ce sont les stars. De gigantesque colonnes de pierre rouge gorgées de fer, résultat de milliers d’années d’érosion, dont l’aspect fragile donne le sentiment qu’elles peuvent s’effondrer à chaque instant. Elles se comptent par milliers et là où elles se concentrent le plus, dans l’amphithéâtre de Bryce, elles donnent au paysage un aspect fantasmagorique. On dirait une ville pétrifiée appartenant aux temps anciens.

 

C’est incroyable et c’est du jamais vu pour nous. C’est d’une beauté étrange et enivrante à la fois. C’est un paysage hypnotique, fait de dentelle de pierre ou se mêlent flèches, pinacles et élégantes tourelles.  C’est totalement « cathédralesque ». Et on se dit que Gaudi a du passer dans le coin et s’en inspirer pour la Sagrada. Quant à Louise, elle est très impressionnée : « On dirait un château » dit-elle  !

Mercredi 8 août – Dans la ville silencieuse

De retour à Bryce, on file tous les 4 faire une randonnée :  Le Navajo Loop Trail. Cela consiste à descendre dans la « Silent City », cette cathédrale de pierre que nous avions vu du dessus hier. Louise est aux anges, Lucie dort et nous on ne sait plus où poser les yeux. Tout est prodigieux. Installés aux pieds de ces géants pétrifiés, on se sent singulièrement bien et insignifiants. Il fait frais et à mesure que nous descendons, nous sommes baignés d’un incroyable halo de lumière orange vif, presque surnaturel (il faut refaire tous les réglages sur l’appareil photo à chaque virage). C’est très apaisant. Et le contraste avec le bleu profond du ciel de l’Utah est indescriptible. On est soufflés.

Le temps de prendre un pique nique et de faire un hug à Craig (collègue américain du Lycée) et Manon (la prof de Philo), on repart vers Panguitch se reposer au frais.

Jeudi 9 et vendredi 10 – Barbecue chez les pionniers

En voiture direction notre prochaine étape du Color Country : la ville de Loa à quelques kilomètres de Capitol Reef. Ce parc – que nous ne comptions pas faire a l’origine mais dont les Schav nous ont vanté les mérites – fait partie des « Mighty Five ». Les 5 grands parcs « must see » de l’Utah.  On ne sait rien de lui et tant mieux. On découvrira tout sur place. Guy nous a trouvé un petit Airbnb très particulier : une cabane de pionnier en bois, qui date de la fin du XIXe siècle.

La famille Peterson y vivait, à 6, au tournant du siècle. Puis elle a été totalement réhabilitée, raccordée à l’eau et à l’électricité dans les années 40 et laissée plus ou moins (cuisine et salle de bain) dans son jus. C’est très charmant à l’intérieur. Petit mais confortable. La propriétaire nous accueille et nous raconte l’histoire de la cabane. Dans une des chambres, trône une élégante et très ancienne paire de chaussures de femmes en cuir, à lacets et talons hauts. Je lui demande ce qu’elles font là  et elle m’explique que ce sont des chaussures retrouvées sous la maison par son mari lorsqu’il a du refaire une partie de la plomberie. C’est assez émouvant : ce sont manifestement des chaussures datant du XIXe et je me prend à imaginer la femme qui les portait, qui est arrivée ici à l’issue d’un long voyage avec mari et enfants pour s’installer définitivement dans ces contrées reculées (oui je sais, j’ai beaucoup trop d’imagination). On arrive dans l’heure du midi et on décide à l’unanimité que le lendemain sera un jour off : grasse matinée, barbecue, siestes et concours de tours en Legos.

Samedi 11 – Pétroglyphes et Apple Pie

Capitol Reef nous tend les bras. On démarre tôt pour profiter du parc à la fraiche une fois de plus. Ici, faute de temps, on décide de se la couler douce : on va faire toute la route panoramique du parc en voiture et s’arrêter de points de vue en points de vue. Le Capitol Reef tient son nom de cet énorme dôme qui a fait penser a ceux qui l’ont vu la première fois au Capitole de Washington. Quant au Reef, il s’étire le long de cette énorme coupe géologique, affleurement rocheux gigantesque sur lequel nous marchons. Le parc, contrairement à ses puissants voisins, est bien moins fréquenté et a un côté forcement plus agréable.

 

 

Au creux de son énorme  vallée – et alors que nous sommes dans une zone aride – une oasis se verdure se niche. Des vergers à perte de vue s’étirent, où l’on peut cueillir des fruits gratuitement. On dirait un jardin d’Eden !

Nous sommes arrivés à Fruita, au coeur d’une ancienne colonie Mormone installée dans le Reef depuis la fin du XIXe siècle.  La petite école, seul bâtiment public de la communauté est toujours la et se tient fièrement au pied des parois de granite. La Gifford House perpétue une tradition séculaire : comme avant, on peut toujours acheter ici des homemade pies. On ne se fait pas prier (surtout Guy) et on passe en acheter 2 : une tarte fraise-rhubarbe et une traditionnelle tarte aux pommes. C’est dans surprise un REGAL. Surtout dégustées bien au frais sous les arbres des vergers.

 

 

Un peu plus loin, les parois de la vallée nous réservent une surprise de taille, constituant pour moi, prof. d’histoire, le point d’orgue de la visite : des pétroglyphes ont été tracés là par des communautés indiennes ancêtres des Hopi, des Pueblos et Paiute. « Ceux qui vivaient il y a longtemps » (Hitsasinom ou Wee Noonts) avaient déjà peuplé cette oasis et les datations permettent d’établir autour de 300 de notre ère les premières installations. Puis autour de 1300, plus de traces de vie jusqu’à l’arrivée des Mormons à la fin du XIXe siècle. Les dessins sont d’une fragile beauté et d’une naïveté touchante.

Vous pouvez compter sur Guy pour immédiatement reconnaître des extraterrestres et compter le nombre de doigts des bonhommes à l’allure – il est vrai – étrange. Les archéologues, qui ont rebaptisé ces premiers habitants « Fremont Culture » (du nom de la rivière qui coule ici), estiment qu’il s’agit là d’une bibliothèque servant de support pour les mythes et légendes transmis de générations en générations oralement. On pourrait rester des heures à ergoter sur la signification de ces dessins si ce n’était les 40° en plein soleil et la rivière de sueur qui nous coule dans le dos.

Dimanche 12 – En route pour Moab

Il n’y a que 2h30 de route qui séparent Moab, capitale des loisirs de plein air de l’Utah, de Loa. Ce qui n’empêche pas le paysage de changer drastiquement et les températures d’augmenter de façon radicale. La route est belle. On longe des canyons, d’énormes monuments de pierre, des plaines à perte de vue, des empreintes de dinosaures (si si), des montagnes polychromes. Ce coin de l’Utah est incroyable et est un ravissement permanent pour les yeux. Nous logeons pour 5 nuits dans une petite maison en adobe au sud de Moab, à 20 min de l’entrée du parc qui nous attire ici : Arches National Park. On prend nos quartiers et on découvre une maison très sympathique : terrasse, jardin, barbecue, chambres à l’étage, deux salles de bain et piscine à 30 secondes de marche. On va se plaire ici c’est certain !

 

 

Lundi 13 août – Des arches, des arches !

Il fait une chaleur incroyable dès le matin. A 7h30, tout le monde est sur le pont et on se lance avec joie vers le Parc. Le site des Parc nationaux a été très clair : Arches (prononcer « Archiz ») est un des parcs de l’Utah les plus courus, il y a donc souvent en été des embouteillages (et pour preuve, ils publient sur leur site une horrible photographie de longues files d’attente dans le parc). Ça donne envie… ! On arrive à l’entrée du parc à 8h pile et on est assez contents de nous. On est pas seuls, mais point de bouchons sur la route. Ça valait le coup de se lever tôt. Arches National Park est réputé – comme son nom l’indique – pour ses incroyables arches naturelles sculptées par le vent et l’eau. C’est ici que l’on en trouve la plus grande concentration au monde (plus de 2000). Délicates, parfois très fines,  elles sont le fruit d’une érosion pluriséculaire et sont toutes fascinantes. On se dirige vers l’extrémité du parc pour randonner vers une première arche naturelle : Landscape Arch. Surprise, le parking est déjà presque plein. La randonnée se fait en 1h A/R. On pénètre dans un paysage que je peine à décrire : un groupe de formation de pierres toutes arrondies, comme polies par le vent et le sable. C’est beau et très silencieux et ça nous fait penser à l’incroyable Kata Tjuta en Australie. On croise une biche, quelques randonneurs et, les pieds dans le sable, on peut contempler l’incroyable arche. Une arche de pierre si fine que l’on se demande comment celle-ci tient encore. En 1991, il y a d’ailleurs eu un éboulement ici, affinant encore plus le profil de l’arche.

 

Un peu plus loin se trouvent Skyline arch et Sand Dune Arch. La deuxième fascine Louise : elle est installée dans un bac à sable géant ! Pendant que l’on discute avec des habitants du coin, Louise joue à cache-cache dans les formations rocheuses.

Le couple d’habitants de Moab nous apprend qu’il y a une vingtaine d’années, l’arche était quasiment enterrée dans le sable. « Mais où est passé tout le sable ?! » demande-t-on alors. « Oh vous savez, le vent souffle fort ici et puis… chaque visiteur en rapporte un sacré paquet dans ses chaussures ! ». On confirme. On passe rapidement au point de vue sur Delicate Arch, arche iconique du Parc. La randonnée de 5km n’est pas envisageable : il est déjà 11h45 et le soleil tape fort. Il est préférable de se mettre à l’abri. On se demande d’ailleurs comment les gens peuvent tenir une journée entière dans ces conditions.

Le programme de l’après midi et de la soirée est simple : sieste, goûter, piscine, barbecue  !

Mardi 14  – Day off (bein quoi ? Ce sont quand même les vacances non ?)

Mercredi 15 – Chasse aux dinosaures

A Moab, on est tout au sud d’une région surnommée « Dinosaur Diamond ». C’est dans ce petit coin de l’Utah qu’ont été retrouvés des quantités astronomiques de fossiles et d’empreintes de dinosaures. Moi qui aurait adoré devenir paléontologue, je ne peux laisser passer une telle occasion. J’ai laissé trainer mes oreilles et entendu dire qu’on pouvait aller se promener le long d’empreintes de dinosaures toujours très visibles, 120 millions d’années après que leurs propriétaires les aient laissées. On met Louise au parfum (« tu veux voir des pas de dinosaures ? des vrais ?« ) et j’invente rapidement des petits jeux pour qu’elle comprenne ce que l’on va voir et s’y intéresse. Dans le jardin, j’arrose la terre pour en faire de la boue et on joue à laisser nos empreintes comme les dinosaures, et on regarde comment elles se déforment.

Puis, on dessine grossièrement l’empreinte du dinosaure Louise (le Louisosaure) sur une feuille et on va chercher sur internet certaines des empreintes que l’on est susceptibles de voir, qu’on dessine dans son cahier pour pouvoir les emporter sur le terrain. Stegosaure, Camarasaure, Allosaure… le compte est bon. On sélectionne des reconstitutions de dinosaures qu’on enregistre sur le téléphone pour voir à quoi ressemblaient ceux qui ont laissé des traces. La chasse peut commencer. Le « dinosaur tracks field »est tout petit mais très très émouvant. Là, il y a 120 millions d’années, dans ce qui était alors un marécage, des dizaines de dinosaures sont passés, ont chassé… Ces pas sont de si fragiles et inestimés témoignages de temps Ô combien révolus. Louise identifie fièrement les pas d’un Iguanodon et on regarde avec émotion (si si) ces fragiles traces s’étendre sous nos yeux.

Plus loin sur la route, on peut voir des os de grands Sauropodes  encore pris dans la roche. Vertèbres, os des pâtes, de la queue… c’est dingue !

 

Après cette immersion grandeur nature et pour de vrai dans le monde de la Paléontologie, on se requinque dans un diner puis on donne à Louise une après-midi d’émotions : on l’emmène au Moab Giants Museum, un musée pour enfants dédié aux dinosaures. On en apprend plus sur les empreintes vues le matin et on fait une grande promenade (à dos de bébé dinosaure pour Louise) à travers un champs de dinosaures reconstitués : uniquement les espèces identifiées localement, associés aux empreintes que l’on peut voir dans le coin. Louise a bien compris qu’il y avait une différence majeure entre carnivores et herbivores et en apprentie paléontologue, déterre même quelques ossements ! Pour finir en beauté (et dans des hurlements de terreur),  on entre dans l’aquarium 5D où, à l’aide de lunettes 3D, on peut observer d’énormes dinosaures préhistoriques se mouvoir sous l’eau… et attaquer notre sous-marin ! Bilan de la journée ? « C’était une chouette journée papa et maman ! Sauf le requin à la fin, ça non, j’irai plus dans l’océan Pacifique… » (Louise).

 

Jeudi 16 août – A l’ombre des géants

Nous avions eu la sagesse il y a deux jours de ne faire qu’une première partie du parc Arches et nous allons donc découvrir la 2e partie aujourd’hui. Les points de vue de North et South windows nous coupent le souffle. Tout est beau,  grandiose et délicatement orangé. On ne résiste pas à la tentation de se faire tirer le portrait sous l’arche. Les paysages sont sublimes, on pourrait rester des heures à regarder ces fragiles rochers en équilibre, des arches gigantesques et ces fines tourelles se tenir fièrement au creux du désert. On a beaucoup aimé Zion, adoré Bryce… Arches les surpasse tous. C’est encore un paysage inédit et à bien y réfléchir, on se rend compte que l’Utah est un état absolument incroyable, peut-être même incontournable  !

Vendredi 17 – Le Colorado

A 2h de Moab, se tient un site dont j’ai entendu parler depuis que je suis toute petite. Mes parents avaient acheté chez France Loisirs (oui, ça date), le livre des plus grandes énigmes. Il y a un peu à boire et à manger dedans et on passe de façon chronologique, des Romanov au Loch Ness en passant par le Yéti, le triangle des Bermudes et la mort d’Hitler. Et puis il y a eux. Le mystère de la disparition des Anasazis. Ils ont quitté, sans que l’on ne sache pourquoi, leurs habitations semi-troglodytiques au XIVe siècle en laissant tout sur place et nul ne sait ce qu’ils sont devenus.

« Regaaaarde Guy, Mesa Verde est à 2h de Moab !  C’est énorme il faut qu’on y aille !  » (tout cela dit avec un débit incroyable et un ton sur-aigu pendant la préparation du road trip). Il n’en faut pas plus pour convaincre Guy. Ainsi donc, ce 17 juillet nous posons nos valises à Dolores, une petite bourgade à 30mn du parc.

Dolores est une petite ville perdue au milieu des champs et des montagnes. On a vu un peu de pays depuis 3 semaines et on a l’impression de côtoyer de « vraies » personnes. Pas forcément plus authentiques mais disons plus simples que celles que nous côtoyons à San Francisco. A l’instar de ce monsieur de 80 ans, Big J comme il se fait appeler, sonotone aux oreilles et dents manquantes, qui vient nous aborder devant chez nous. « Vous venez d’où ?  » nous demande-t-il tout sourire, avec un accent incroyable, dans sa salopette bleu de travail reluisante. Il nous raconte sa vie, s’émerveille de voir nos filles (mon bébé a 57 ans cette année nous dit-il, rieur), nous parle du coin, des Anasazis et finit par nous citer de mémoire des poèmes de Edgar A. Guest. Il est incroyablement attachant et on discuterait des heures avec lui. Mais il a fort à faire :  il met en vente sa tondeuse devant chez lui, puis a un mariage l’après midi même. On a plus discuté avec Big J qu’avec Mike et Jessica, nos voisins de Terra Linda. Incroyable.

Samedi 18 – En pays Anasazi

La visite de ce qu’on appelle les « Cliffs Dwellings » (les habitations troglodytiques) ne se fait que sur visite guidée de rangers. Et ce afin d’éviter les embouteillages et le piétinement de ce qui est aujourd’hui classé au patrimoine mondial de l’humanité. Pour 5 $ donc (pour une fois, point de prix excessif), nous sommes embarqués par Suzie pour 1h de visite. Il faut descendre dans un étroit canyon, grimper quelques échelles et nous y voici. La vue est prodigieuse et mythique. On aperçoit les restes de ce qui a été un village de 150 à 200 personnes, les kivas (cercles de pierre maçonnées) où étaient entretenus les feux, les fenêtres, les passages. Toute une société vivait là, bien à l’abri sous l’escarpement rocheux. Il fait 35 degrés dehors mais infiniment plus frais ici.

Suzie nous raconte comment ces villages pouvaient trouver de l’eau (il n’y a aucun lac, aucune rivière ici. Il fallait utiliser l’eau qui transpirait des mesas à travers le rochers), comment Cliff Palace était une zone de commerce et d’échange, les hypothèses faites autour de la construction de ces villages (on a retrouvé aucun outil), les rites funéraires (les gens se faisaient enterrer avec leurs chiens), la vie quotidienne et… l’abandon inexpliqué de tous les villages. Ils ont tout laissé derrière eux. Poteries, biens personnels, ancêtres, histoire. Les archéologues pensent que des feux à répétition ont du les faire fuir, ou bien une très longue sécheresse. Il est peu probable que ce soit des ennemis en revanche. Il n’y a aucune trace de combats. Que sont ils devenus ?  Ou sont-ils allés ? Suzie est intarissable sur le sujet. Le mot Anasazi, découvre-t-on, est en fait un mot générique désignant « ceux qui vivaient il y a longtemps » en langue Navajo. Ce n’est pas du tout comme je l’ai toujours pensé, une tribu particulière. Ils sont en tout cas les ancêtres des Hopis, qu’eux appelaient Wee Noonts. Le mystère reste entier et entièrement fascinant.

Dimanche 19, lundi 20 et mardi 21 – Où on se disperse dans 4 Etats différents

Il nous faut 3 jours de route pour rentrer. C’est qu’à force de se dire « non mais regarde on peut aller là, c’est plus très loin » et bien on est arrivés à plus de 1000 miles de chez nous. On profite de l’Odyssée du retour pour s’arrêter au monument « Four Corners » et faire bande à part chacun dans un Etat :  moi au Nouveau Mexique, Louise en Arizona et Guy et Lucie à cheval entre le Colorado et l’Utah.

Cette jonction de 4 Etats est unique aux Etats-Unis et c’est donc une jolie curiosité. C’est bien la première et la dernière fois qu’on se disperse ainsi dans quatre Etats ! Nous sommes arrivés en territoire Navajo. C’est la Nation indienne ici. Les villes sont moins nombreuses, l’habitat éparse. L’autoroute file tout droit à travers des plaines arides et désertiques. Le GPS indique 200 miles tout droit jusqu’à notre première halte. C’est la désolation. On ne capte pas et il n’y a pas grand monde sur la route. Il fait tellement chaud dehors que la clim’ de la voiture peine à garder un semblant de fraicheur dans l’habitacle. On se dit qu’il ne ferait pas bon traîner dehors. C’est ce moment précis que choisit la voiture pour se rappeler à notre bon souvenir. Hop. Comme si de rien n’était, subrepticement, LE signal « Check » se rallume, générant des vagues d’angoisse incroyables.

« Et si on tombait en rade ici, mon dieu ? On a encore 10 bouteilles d’Evian dans le coffre, ça devrait aller pour hydrater les filles jusqu’à l’arrivée d’une dépanneuse non ? Mince mais on capte pas. Punaise faudrait faire du stop avec les filles. Et si personne ne s’arrêtait ? Faudrait qu’on se sépare du coup ? Prendre un avion pour rentrer ? Rah ça va encore nous coûter une blinde… ». Tout doucement, resurgissent des scènes de l’épouvantable film La colline a des yeux que nous étions allés voir avec une amie il y a des années. Quelle horreur. Heureusement que Guy calme le jeu. On fait les idiots pour la postérité mais je vous avoue qu’on en mène pas large du tout. On finit par arriver bon an mal an à Seligman, sur la route 66. Le garage du coin ouvre demain à 8h, on ne vas pas se ronger les sangs, on verra bien ce qu’il dit. En attendant, on profite avec délice de cette petite bourgade oubliée qui a pourtant inspiré le célèbre Cars de Disney.

Le lendemain, on est tous archi-prêts et sur le pied de guerre à 7h30. On file au garage après un petit déjeuner vite avalé et mauvaise surprise… il n’y a pas de mécanicien avant 9h. On a 5h de route à faire, on ne peut pas vraiment se permettre d’attendre. Quelle poisse. Guy remonte dans la voiture, dépité, met le contact et… le signal disparait. Bon. On ne se pose pas plus de questions (en fait, si un peu quand même) et on file tout droit vers la Californie !

Nous sommes rentrés le 21 août. La période dite du « Back to school » démarre. Une nouvelle lunch box pour Louise est commandée, il me faut me pencher sur mes cours puisque je vais devoir cette année enseigner en anglais, réfléchir à l’organisation de nos semaines et de notre nouvelle vie. Et aujourd’hui, Guy a démarré une nouvelle activité !

On va profiter de nos trois derniers jours de vacances et… on vous en dit plus dimanche 2 septembre !

C, G, L&L

Quelques réponses à vos commentaires

@JC – Alala JC, merci pour ce commentaire… Effectivement tu as du passer par les mêmes étapes. 10 ans, j’ai du mal à y croire. C’est fantastique ! C’est effectivement plus une expatriation dont on parle ici pour toi, mais un vrai choix de vie en effet. On est très nostalgiques de notre petit moment purée/cordon bleu à Shanghai. On remet ça quand tu veux : )

@Ingrid : Oui cela reste une expérience très enrichissante avec ses aspects positifs et ses souvenirs un peu plus négatifs parfois. Merci pour tes compliments !

@Séb : Comment ça « la prochaine vidéo »?? ; )

@Anne-Laure : Merci Anne-Laure ! Toujours fidèle au rendez-vous… ; )

@Mel Fred Camille & Léa : Oh non, on ne voulait pas te faire verser une larme ! Cela a été une très belle année et je suis contente de voir que la vidéo lui rend hommage ! On vous embrasse tous !

@MH : Moi aussi je t’aime fort MH. On se revoit bientôt !

@Fanny : Oui l’année est passée à une vitesse absolument incroyable. Tu as bien raison, c’est une expérience intense et on est tellement contents que vous ayez pu être là !

@Fanfan ; J’adore le « E comme encoooore »! Allez, rien que pour toi, on fait une 2e année !

@Colette : Merci Colette pour ces beaux compliments ! On essaie de faire au mieux pour tout bien gérer et les choses semblent coller alors on continue sur notre lancée ! On est ravis de vous avoir embarqué avec nous dans cette expérience !

@Pierre : Mon cher Pierre, merci pour ces agréables mots. Je suis super contente que tout cela te plaise (et t’émeuves ! ) et ravie que tu nous suives… du coup, à notre retour, il va falloir quand même qu’on fasse quelque chose pour se voir ! C’est qu’il est temps le loin de la cour de récré du Mandinet ! Je t’embrasse toi et toute ta jolie petite famille !

2 thoughts on “Color country

  1. J’ai fait un excellent voyage à Color Country!!!
    C’est un périple tellement bien relaté que je n’ai plus besoin de me déplacer
    Des images magnifiques qui me rappelle plein de bons souvenirs.
    Qu’elle sera la nouvelle activité de Guy? Et, DECATHLON
    Je te souhaite une bonne rentrée
    Gros Bisous à vous quatre

  2. J’arrive avec un peu de retard ! Mais les photos sont magnifiques comme toujours même sur mon smartphone ! Bon, je vais faire le Kéké relou sur Youtube mais : « C koi ton matos? » Dit autrement « Tu utilises quoi comme appareil photo ? »

    En tout cas, moi qui pensais qu’il n’y avait pas grand chose en Utah, j’ai été servi !

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