G comme gastronomie (?!)

Gastronomie n.f : art de déguster et d’apprécier des mets. Art de faire bonne chère.

A l’heure où une française installée à San Francisco – Dominique Crenn – est la première femme à remporter 3 étoiles au Michelin aux Etats-Unis, je me pose une questions. Tiens mais, est-ce qu’il existe une « gastronomie » américaine ? Bonne question. « De toute manière aux Etats-Unis, on mange que des burgers non ? » me dit-on régulièrement. A force de me poser la question et de naviguer dans les livres de recettes et sur Internet, il faut se rendre à l’évidence. Il semblerait qu’il y ait une gastronomie américaine. Alors bien sûr on est à 1000 lieues de la richesse infinie et de l’unicité culturelle de la gastronomie française (et italienne, et thaïlandaise et…). Mais… la cuisine américaine est à l’image de sa société : diverse, multi ethnique, riche et cosmopolite. Je me suis lancé un petit challenge culinaire : repérer quelques éléments, quelques spécialités de la cuisine américaine (pas forcément des plats entiers) et essayer de les cuisiner, de me les approprier. Une façon d’embrasser la culture en quelque sorte.  Ceci étant dit, je vous arrête tout de suite : je suis loin d’être un cordon bleu, je n’ai que 30 à 40mn devant moi le soir en rentrant du boulot en gérant  avec Guy les filles, les mails du boulot, les lunch box, la vaisselle et les lessives. Donc n’allez pas vous imaginer des choses incroyables…

J’ai découvert ici une façon de cuisiner intéressante. Là où, en France, on pèse les ingrédients pour constituer sa recette et bien ici, on indique les quantités… en cups. Autant vous dire que si on a pas de cup, on est perdus ! J’ai donc fait (par inadvertance) l’acquisition de cups en verre, ainsi que des tares pour les cuillers à soupe et à café, les Tea Spoon (TSP) ou Table spoon (TBSP). Le système est en fait tout simple et tout le monde a donc dans sa cuisine ces ustensiles. Ensuite, il n’y a plus qu’a se lancer. Il faut naviguer entre les crèmes qui n’ont rien à voir avec les crèmes françaises (du coup, j’ai tendance à acheter de la crème fraiche française parce que je n’ai toujours rien compris au Heavy creams, Half-Half etc…), trouver le bon beurre qui ici a un goût rance (du coup, on achète du beurre irlandais), ne pas tomber dans le piège de l’infâme chocolat Hershey et se couper ses lardons soi-même. Passé les nombreux obstacles gastronomiques culturels, je dois dire que l’on trouve de tout ici. Absolument tout et plutôt de la très bonne qualité. On a des produits bio en masse et la région est une zone agricole marquée par les cultures maraîchères, l’élevage bovin et ovin. La zone regorge de très bons fruits et légumes et San Francisco, le petit Paris cosmopolite du Pacifique, est réputée pour son palais très développé. Vous voulez du fromage français ? De la farine de sarazin ? Des enzymes pour faire vos yaourts ? D’incroyables vins californiens ? Du boeuf à bourguignon ? De quoi faire une fondue savoyarde ? Et même de la baguette ? On trouve tout. Faut juste parfois y mettre le prix. Mais quand on est en manque vous savez…

La Pumpkin Pie

Dessert un peu traditionnel de l’automne, la Pumpkin Pie est sur toutes les tables dès le mois d’Octobre et de tous les festivals. On avait goûté au Half Moon Bay Pumpkin Festival et j’ai décidé de tester la recette moi-même. Il faut : de la purée de pumpkin, une cup de sucre, 2 oeufs, un TSP de canelle, Heavy cream (crème fraîche française), lait entier. Cuisson : 1h30. Doit rester un peu « flagellant » à l’intérieur. Cela donne une jolie tarte orangée, au goût de citrouille prononcé et sucré. C’est plutôt doux et agréable. Guy est pas fan, Louise non plus et Lucie n’a pas encore de dents (enfin juste 2, ça ne compte pas). Bon. Bein je vais devoir la manger toute seule (hop, au congélateur).

 

Le Mac and Cheese

Une première tentative de ce plat – pourtant très simple – avait été un échec cuisant l’année dernière. Et pour cause. Je n’avais pas de cups, ni de tbsp, je ne savais pas que la heavy cream que j’avais achetée était sucrée  et je n’avais pas du tout acheté le bon type de cheddar. Bref, on a fait du chemin ! Très simple et populaire auprès de tous, il s’agit de faire un roux, puis d’y ajouter le lait entier progressivement, puis les 2 cups de cheddar râpé et de napper les pates. Un régal pour le coup intégral !

La Clams Chowder

Littéralement, la potée ou chaudrée de palourdes. Pas très ragoûtant ? C’est en fait une spécialité américaine dont je vous avais déjà parlé il y a  quelques temps, alors que nous étions en périple dans le Nord verdoyant de la Californie. C’est une soupe que j’adore, qui réchauffe et tient au corps. Un peu roborative, elle est parfaite pour la saison. Il faut 1 cup de carottes émincées, de céleri, d’oignons émincés, 2 cups de pommes de terre, 1 cup de beurre, un Quart (une autre mesure : une pinte correspond à 450ml, le quart c’est deux pintes) de Half-Half (un mélange de lait entier et de crème légère), 1 cup de farine et… des palourdes. On cuit les légumes dans le jus des palourdes (il peut même s’acheter à part, en bouteille !) avec de l’eau, on réalise un roux dans une autre casserole puis on délaie la crème et on mélange le tout aux légumes une fois cuits. Les palourdes sont ajoutées à la toute fin de la cuisson, pour éviter qu’elles ne deviennent deviennent aussi dures à mâcher que du caoutchouc. Une TSP de sel, un peu de poivre et… le tour est joué. 25mn de cuisson, cela donne une soupe épaisse et généreuse. Un plébiscite chez les testeurs de moins de 5 ans et les plus de 30. Et en prime, plein de pots pour les futures lunch boxes.

 

Les Brussel sprouts.

Il y a un truc étrange ici. J’ai toujours détesté les choux de Bruxelles. Cordialement. Ou bien c’est eux qui ne m’ont jamais aimé. Je ne sais pas trop.  Je me souviens encore de ces repas d’enfants, attablés dans la cuisine de notre petite maison familiale, pendant lesquels je me demandais comment j’allais bien pouvoir venir à bout de mes deux choux. Bon et bien fait incroyable, j’en ai mangé ici et j’ai adoré. Mieux encore : j’ai même été jusqu’à en cuisiner. Les Choux de Bruxelles sont ici souvent servis avec la dinde de Thanksgiving, en accompagnement de tout un tas de choses. Et même… avec le Burger* (avec la pizza au Brocoli, le burger accompagné de choux de Bruxelles, c’est « so San Francisco »). Bref, j’ai résolu le mystère. Ici, les choux sont simplement assaisonnés de sel, poivre et d’un peu d’huile d’olive et… posés sur une plaque, passés au four jusqu’à qu’ils soient craquant à l’extérieur (les feuilles extérieures doivent avoir commencé à noircir) et tendre a l’intérieur. Exit la texture pâteuse du choux bouilli. On en redemande ! Si si, vraiment.

La cranberry sauce

Incontournable sauce accompagnant l’incontournable dinde de l’incontournable Thanksgiving est très simple à réaliser. 15 minutes suffisent pour obtenir une onctueuse sauce rouge pour accompagner les viandes blanches. Les cranberries sont cuites dans 1 cup de jus d’orange et 1 cup de sucre. On monte à ébullition jusqu’à que les cranberries fassent un bruit de pop corn (elles éclatent) et on sort du feu pour laisser refroidir. Cela donne une sauce épaisse acidulée et sucrée à la fois à napper sur la viande. Les moins de 5 ans ne sont pas fans. les plus grands le sont davantage. Mais bon, j’ai fait un problème de proportions : j’ai fait de la sauce pour un régiment de scouts. Il va falloir que je la reconvertisse !

Je n’ai guère eu le temps de tenter plus de recettes pour le moment mais j’ai une sacrée liste sous le coude. En vrac, nous sommes rentrés de dans nos quartiers après les violents incendies, avons repris les cours, dégusté la dinde pour Thanksgiving avec des collègues et amis, pris des seaux d’eau sur la tête (dehors, mais aussi dans la maison – merci le toit plat), fait le calendrier de l’avant et le micro sapin et fêté les 6 mois de Lucie.

 

Avec tout ça, la fatigue commence à se faire sentir (ça dort jamais ces petites bêtes ?).

Allez.

Plus que trois semaines avant les vacances de Noël.

C, G, L&L

Quelques réponses à vos commentaires :

@Mel, Fred, Camille et Léa : Merci pour les encouragements ! On a eu la chance d’avoir la possibilité de pouvoir partir, on s’estime heureux pour ça !

@Olivier Tiersen : Oui c’est le désastre comme tu le dis. Ce qui serre le cœur encore plus, c’est de savoir que le rythme des incendies dont nous sommes responsables s’accroît et va s’accélérer dans les prochaines années… Je t’embrasse Olivier et à bientôt pour ce café, cette expo et… ce voyage à Jérusalem !

@Séb : Merci cousin pour ces mots. La ville de San Francisco n’a jamais été menacée par les flammes fort heureusement !

@Sylvain : C’était tout à fait l’angoisse oui… ! Heureusement qu’avec ton histoire de croissant, de Chuck Norris et de martiens, tu arrives à nous faire rire même à des milliers de kilomètres !

2 thoughts on “G comme gastronomie (?!)

  1. C’est plus des plats sanfranciscains qu’américains non ? :p Tu n’as pas essayé le Mac&Cheese ? Inventé (ou plutôt importé) par ce bon vieux cher Thomas Jefferson ?

  2. Les choux de Bruxelles de ton enfance n’étaient pas « bouillis et pâteux » 😏😇, ils étaient cuits à la vapeur, puis rissolés avec des petits lardons. Simplement ton palet d’enfant ne s’habituait pas au goût particulier de ce petit 🥬 chou même si j’insistai sur le goût un peu sucré du ❣ cœur du légume 😋😊😉. Mais maintenant ton palet d’adulte reconnaît son bon goût 😍🥰! Je viens justement d’en acheter et je vais essayer ta recette ! Mille bisous à vous quatre !😘😘😘😘

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