Stanford

Cher tous,

Il peut paraître étonnant d’aller visiter une université si on a pas prévu d’aller y faire ses études ou d’y inscrire ses enfants. Tout le monde ici m’a parlé de la beauté du campus de Stanford alors on ne se fait pas prier. On roule vers le sud en longeant l’énorme faille de San Andreas, accueillant pour l’occasion des nuées de brouillard évanescent, et en 1h, nous sommes arrivés sur le campus. Les universités ici n’ont que peu de choses à voir avec les nôtres en France. Ce sont presque des petites cités Etats, avec leurs us et coutumes, leurs installations propres, leurs uniformes, leurs codes. Des petites villes à part entière. Fondée fin XIXe par le couple Stanford, celle que l’on surnomme « La Ferme » accueille près de 17.000 étudiants. Alors bon, ce n’est qu’une broutille à côté des 55.000 étudiants de la Sorbonne, elle même fondée fin XIIIe siècle mais on décide tout de même d’aller y faire un tour.

Stanford caracole en tête des meilleures universités au monde : elle est 2ème selon de très sérieux classements, juste derrière Harvard. Des têtes couronnées, des hommes d’Etat, des entrepreneurs, les fondateurs d’Intel, de Dolby, de Yahoo, de HP, de Google et d’autres sont passés par là. John Steinbeck, Herbert Hoover  ou encore Sigourney Weaver ou John McEnroe dont les performances tennistiques sont affichées à proximité des terrains. C’est un peu la pépinière des meilleurs chercheurs au monde dans le domaine de l’informatique, de la biologie ou encore de la physique. On se gare sur un parking vide – il est 10h – et on rentre dans un visitor center un peu miteux, accueillis par 2 étudiants qui semblent presque étonnés de nous voir. Une carte en main, on repère les endroits à visiter.

Vue depuis la Hoover Tower

Du haut de la Hoover Tower – plus haut bâtiment entre San Francisco et San Jose -, on contemple Stanford dont l’unité architecturale est plaisante. Ces toits aux tons ocres recouverts de tuiles lui donnent un côté provençal qui nous plait immédiatement. La vue est dégagée, on peut presque apercevoir notre ville tout là-bas dans le brouillard. Il fait beau, il n’y a pas grand monde sur le campus et les quelques personnes qui sont là ont l’air de fourmis.

On se dirige vers le centre historique de Stanford, le coeur de l’université. Enrobés par un écrin de verdure, les murs de pierre du centre sont impressionnants de classicisme : patios, colonnades, cours carrées, parterres de gazon impeccablement coupé et perspectives. C’est franchement très joli. Au fond, la Memorial Church dont le mosaïques dorées à l’or fin brillent de mille feux, et de part et d’autres, des coursives abritées. Et puis là, dans un angle, les Bourgeois de Calais de Rodin. C’est calme et serein. On se demande d’ailleurs quelle peut être l’ambiance un jour de semaine.

A mesure que l’on s’approche de midi, le coeur de Stanford prend vie. On se dirige vers les restaurants (on est loin, très loin de mon restaurant universitaire ou de notre charrette à sandwichs où je mangeais avec Isma nos sandwichs au pain dur) et on découvre qu’ici, en plein milieu du campus, il y a Starbucks, Panda Express et tout un tas d’autres petites enseignes qui proposent des choses incroyables à manger. On fait un tour au bookstore qui étale un merchandising digne de toute grande université américaine. On emprunte des ruelles réservées aux vélos et piétons, les étudiants qui vivent sur place sont de sortie et lisent à l’ombre des arbres, patientent près d’une guérite pour boire un verre, déambulent tranquillement. Pas une seule voiture ne circule, il y a une ambiance studieuse  et une vraie quiétude qui donne envie de refaire des études. On file voir les installations sportives, mais on a accès qu’aux stades et piscines d’entrainement. Le « petit » stade universitaire de Stanford est en fait une installation qui peut contenir 80.000 personnes. Il y a des guérites pour acheter des tickets, d’énormes spots pour éclairer le terrain. Rien à voir avec nos petits terrains d’université. Ici, on est déjà dans le monde professionnel.

Ce fut une visite somme tout sympathique qui laisse un goût de pas assez. On aurait presque aimé prendre un cours.

Et sinon ? Et sinon on est déjà en Décembre. Guy cumule les jobs et s’en amuse. Il est tour à tour papa au foyer, tuteurs d’élèves de 6ème et CM2, mécano-bénévole à la Recyclerie de San Rafael et… vendeur à Décath ! En Juillet, il avait démissionné pour s’occuper de Lucie (le coût d’une nanny ici revenait à quasiment 2000 dollars, soit plus que la paie qu’il avait en temps plein) mais avait gardé le contact avec ses anciens collègues. Tout naturellement récemment, ils lui ont proposé un contrat « at will » à Décathlon : il a donc été ré-embauché pour suppléer ses collègues dans les moments de rush et a travaillé à Thanksgiving, et quelques week-ends. S’il peut, tant mieux. S’il peut pas, tant pis. Il est ravi. On partage donc nos semaines et nos soirées au gré de nos occupations et ces 2 dernières semaines ont été intenses : occupée 5 soirs par les conseils de classe, j’ai pris le relais quand Guy avait tutorat et on a pu se croiser pour mon anniversaire. Régulièrement, Guy et Lucie, notre duo infernal pour l’année 2018-2019, partent à l’assaut des pistes de randonnée de Marin County. Ils montent littéralement au-dessus de la maison et des nuages et voient sous un autre angle la Ville et le Pont.

Les vacances de Noël approchent. Plus qu’une semaine et on va pouvoir souffler un peu.

Bonne semaine à tous,

C, G, L&L

Quelques réponses à vos commentaires :

@Seb : Si si, regarde plus haut ! le Mac and cheese… c’est pas light du tout mais c’est bon !

@M’man : Ah pardon, toi ici ? Dans mon souvenir les choux de Bruxelles sont bouillis et pâteux… c’est pour te dire !

4 thoughts on “Stanford

  1. Ah mais oui ça donne envie cette université dis donc (ça change des tours glauques de Tolbiac hihi)… On plonge dans plein de films et séries Américaines instantanément !
    Bon courage pour ces 5 derniers avant des vacances bien méritées !!! Bisous bisousss

  2. C’est joli et tellement coloré qu’on dirait que tu as pris des screenshots d’un SimCity 😮

    En tout cas, ravi que tu aies exploré cette fameuse université ! En moins provençal, ça me rappelle la fac de Lille I ! Alors, c’est pu le même budget, c’est pas les mêmes stars mais en terme de qualité d’enseignement et de recherche, je pense qu’il est sûrement bien classé en France 😀 Mais oui, ça donne trop envie de refaire des études ! L’IA est en vogue, je vais ptet y faire un tour (même si l’un des maîtres d’arme de l’IA dans le monde est un français :D)

  3. Ça fait plaisir de voir des photos pleines de soleil 🌞🌞🌞🌞
    Allez plus que qq jours avant de profiter de qq jours de congés 😄
    Plein de bisous

    PS, j’ai voulu tester les choux de Bruxelles à l’américaine… Pour le moment, ben… Je les regarde… Ils me regardent… bref c’est pas gagné 😋

  4. C’est une super idée d’être allés visiter Stanford ! Une fois de plus, on découvre avec vous des sites hors des sentiers battus du tourisme et j’adore ça. L’architecture est en effet très plaisante, ça a un petit côté Don Diego de la Vega. C’est très intéressant ce que tu dis sur les installations sportives quand on sait à quel point les jeunes sportifs sont recrutés par les universités et y décrochent des bourses, peu importent leurs résultats dans les matières générales. Tu as une idée des frais de scolarité ? Les entreprises privées et autres mécènes doivent financer à fond tous ces équipements… Autre monde, autre mœurs… Vu de l’extérieur, cela fait évidemment rêver mais je crois que je préfère notre bonne vieille université à la française, beaucoup moins élitiste 😉

    Il faudra qu’on debrieff avec Guy sur cette expérience de père au foyer, ce doit être un quotidien tellement différent de ce qu’il a vécu pour Louise !

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