Vent, froid, pluie, neige et crêpes.

Comme l’année dernière à la même période, nous nous retrouvons pris dans une tempête en pointillés. On alterne entre 2 ou 3 jours de pluie continue assortie de fortes bourrasques d’un vent glacial avec une ou deux journées de temps clément et de timide soleil. Le temps de rejoindre l’école à pied cette semaine avec son père, Louise a du se changer intégralement tant les « light showers » annoncées ont été plus que conséquentes. Surtout, il fait froid. Notre petite maisonnée mal isolée en prend un coup. Alors pour se réchauffer, on fait des crêpes que l’on mange en regardant, à l’horizon, une fine pellicule de neige couvrir très temporairement certains pics de Marin County. Car oui, il neige. Même sur Twin Peaks, au coeur de la ville, la neige est tombée.

On s’enferme et on reste au chaud. Vendredi soir, avec deux copines, j’ai pu aller tester ma voix au Sing A Long du film Bohemian Rhapsody au Castro Theater. Comme pour La Petite Sirène que nous avions vu l’année dernière, le concept est simple : permettre au public de pousser la chansonnette, d’intervenir, de lancer des pétards pour faire éclater sa joie. Un film participatif en somme ! Passer un biopic sur Freddy Mercury en plein dans le Castro, il n’en faut pas plus pour attirer les foules. La file d’attente s’étire sur des centaines de mètres et, un peu partout, des Freddy de différentes époques, avec Ray Ban, moustache et jean délavé qui va bien, patientent tranquillement. C’est ça San Francisco. On ne vient pas juste voir un film. On vient vivre le film. Nous ressortons sans voix (dans tous les sens du terme). Le film est époustouflant, l’acteur est incroyable et quant aux chansons … on les connait par coeur.

Louise a pu également assister à sa première représentation théâtrale. Le théâtre du Lycée proposait pour la première fois une pièce à destination des enfants : Mais où est passé le professeur Dino ? On a sauté sur les places avec un collègue et une autre me confie ses enfants pour la représentation. Tous ensemble, on rentre dans l’univers d’un éminent paléontologue accompagné de Victor, son assistant, et on se lance dans une enquête passionnante pour retrouver le professeur. Machine à remonter le temps, voyages dans de nombreux pays, énigmes, participation (cris) du public, chansons entrainantes… Les enfants sont ravis !

Aujourd’hui, nous avions prévu d’aller nous balader dans un musée mais… le beau temps étant finalement de la partie, on a traversé la Baie pour aller voir ce qu’il y a de l’autre côté. C’est Oakland que nous avons choisi pour passer une petite journée. En 35mn de route, nous arrivons sur les quais d’où Jack London voyait partir les bateaux. Enfant chéri d’Oakland, il a usé ses pantalons sur les fauteuils au cuir élimés du bar First and Last Chance Saloon qui a ouvert ses portes à la fin du XIXe siècle et qui se tient toujours fièrement sur les quais. Y rentrer, c’est comme pénétrer dans une capsule temporelle. Les murs sont couverts de journaux, de photographies jaunies et cornées par plus d’un siècle d’affichage. On ne voit pas le plafond, puisqu’y sont suspendus des centaines de couvre-chefs. La seule horloge est arrêtée depuis 1906 à l’heure exacte où l’énorme tremblement de terre a ravagé toute la Baie. C’est ici, dit-on, que London a travaillé entre autre à son succès mondial, L’Appel de la Forêt.

Juste à côté du Saloon, la cabine que London occupait dans le Yukon, lorsqu’il décida de rejoindre l’appel d’air que suscitait alors le Gold Rush du Klondike. Quatre murs, une paillasse et quelques biens simples. La cabine, retrouvée et identifiée au début du siècle, a été intégralement démontée et remontée ici, à Oakland. C’est assez émouvant ! Et puis très clairement, cela nous rappelle de beaux souvenirs de lectures d’enfance… donne envie d’aller voir de quoi il retourne là-haut dans le Nord !

On remonte Broadway et on découvre avec stupéfaction la richesse architecturale d’Oakland : le long de cette rue de Downtown, se succèdent d’impressionnants bâtiments Art-Déco tous plus originaux les uns que les autres. En un clin d’oeil, on se retrouve plongés dans l’univers années 1920 de Gastby la Magnifique… version Pacifique. Là, le Cathedral Building. Plus loin, le Paramount Theater intégralement recouvert d’une mosaïque gigantesque. Ici un bâtiment en céramique bleue. Celui-ci est vert. Il y a des moulures partout, des détails incroyables sur les façades. Il n’y a qu’a lever les yeux.

Et puis il y a le Fox Theatre, improbable et grandiose chateau mauresque encadré de ses palmiers. La balade prend 1h et vaut le coup d’oeil. Que de trésors architecturaux.

Pour ce qui est du reste, Oakland est une ville en devenir. De nombreuses friches industrielles et des tentes sous les ponts témoignent de temps difficiles. Mais l’activité est là, l’art se développe et la ville est dynamique. Elle est aussi bien plus diverse que Marin County. Cela fait du bien. A la recherche d’une boulangerie française que l’on ne trouvera jamais, on fait un détour près du Lac Merritt. Un petit oasis autour duquel joggers et familles, maisons cossues et appartements modestes, petites boutiques rétro et épiceries se côtoient agréablement. Avant de reprendre la I-580 direction la maison, les yeux de Martin Luther King Jr. nous observent. Encore une de ces nombreuses fresques que nous avons pu voir dans la ville.

Bonne semaine à tous !

C, G, L&L

Quelques réponses à vos commentaires :

@Zaza : Merci Zaza : ) Louise fait de plus en plus de « têtes »: ) Impossible d’avoir une photo normale !
@Noémie : Tu as vu ce teasing incroyable ? Non, rien trouvé sur le flea market… peut-être le prochain ! On a rien en tête de très précis en même temps ! Pas de soucis pour emmener Victor au Musée à notre retour ! Et merci pour le compliment ; ) On avait en effet emmené Louise à la Réunion ! Elle avait 3 mois… on commence à se spécialiser dans l’immersion insulaire effectivement ! Pour la journée en amoureux, oui cela devait faire… au moins 9 ou 10 mois ! En ce qui concerne Stanford, je crois que les frais de scolarité dépassent quelque peu les frais pour mon lycée… on est à 24.000 dollars l’année ici, pour Stanford cela doit aller chercher dans les 40.000… !
@Seb : Merci cousin ! Promis, je te trouve de belles gommettes et on fait l’activité ensemble en rentrant : ) Je t’embrasse ainsi que ta chérie !

One thought on “Vent, froid, pluie, neige et crêpes.

  1. Alors moi, ce qui m’interpelle dans ces séances ciné « participatives », c’est le niveau sonore que vous devez avoir dans la salle ?! Est-ce que tout ce bruit généré par les spectateurs, surtout au niveau des chansons, ne gêne pas à force ? Est-ce qu’avoir un voisin qui braille Queen en chantant faux ne gâche pas la vraie chanson ?!! (voilà, je fais ma rabat-joie !! Mais c’est une réelle interrogation !!)

    Oakland a l’air bien sympa 🙂

    Questions existentielles pour finir : avez-vous une VRAIE poêle à crêpes ?! Est-ce Guy qui les fait ?!

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