Carnet de voyage à Hawaii – épisode 2

Je profite de mon retour d’1 semaine à sillonner le sud des Etats-Unis pour vous faire parvenir mon dernier billet concernant Hawaii, avant que le temps n’efface nos sensations, nos impressions et nos miettes de souvenirs…

Après Big Island, nous avons pris un vol de 45mn pour rejoindre Oahu.
Les gens de Big Island l’appellent « La ville ». Et pour cause, les 3/4 des hawaïens sont en fait habitants d’Oahu. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le contraste avec Big Island est rude. C’est bien simple, dès l’arrivée à l’aéroport, au terme de 40mn de vol, on a l’impression de débarquer à Los Angeles. L’aéroport est vaste, les highways à deux fois cinq voies s’entremêlent sur deux étages et il y a de nombreuses routes, de nombreux échangeurs. Au loin, se dessine le profil typique des downtowns américains : des buildings immenses face au front de mer. Si l’on doutait quelque peu de l’endroit où nous avions atteri à Big Island, Oahu ne nous laisse aucun doute. On roule vers l’Est sur la commune de Kapolei qui se révèlera être une banlieue tranquille et chic d’Honolulu. On prend nos marques, les filles découvrent leur nouvelle chambre et leurs nouveaux lits pour quelques nuits, farfouillent partout et jouent avec tout ce qu’elles trouvent. On trouve un mixeur dans les placards – de quoi continuer à faire purées et compotes pour Lucie qui découvrira le taro avec bonheur -, et il y à une machine à laver. Exit la lessive à la main. C’est le grand confort. Sur Big Island, les filles jouaient avec des cailloux et un balai (oui parce que les jouets qu’on a trimballé avec nous, elles n’en veulent plus. Classique). Ici il y a une piscine, un playground. Et juste à côté de la maison, un supermarché où acheter des produits frais sans y laisser un rein. Effectivement, on se sent revenus « en ville » !

Le temps de s’acclimater, on vise l’objet de notre visite à Oahu : Pearl Harbor. Il était hors de question de ne pas aller y faire un saut évidemment. Le mémorial, à 20 min de chez nous, est construit autour de l’épave de l’USS Arizona. Un des nombreux navires de guerre qui ont été coulés par les Japonais, un peu avant 8h00, un 7 décembre il y a près de 80 ans. Le bateau est resté là où il a touché le fond, emportant avec lui plus de 1000 marines. C’est donc tout à la fois un Mémorial et un lieu de sépulture. Le Mémorial est construit autour d’une promenade qui donne un panorama sur le port, et de plusieurs musées qui mettent plutôt bien en scène l’avant Pearl Harbor, l’attaque et plus rapidement l’après. Le musée est assez neutre et bien fait. On ne cache pas par exemple le fait qu’immédiatement après l’attaque, F. D. Roosevelt a signé un ordre décidant la déportation de tous les japonais américains dans l’Etat d’Hawaii et de Californie, internés de force dans des camps (dont Manzanar que nous avons visité il y a bientôt 2 ans) en bafouant au passage leurs droits constitutionnels en tant que citoyens américains.

Oahu est une île bien moins reposante que Big Island. Elle est belle certes et ses plages sont incroyables mais que de monde… Nous avons retrouvé ici les heures de pointe, les bouchons. Nous sommes bien sûr allés a Waikiki voir de quoi la légende est faite. La beauté de la plage et de sa baie n’est pas usurpée. La réputation de ses vagues et de ses surfeurs n’est pas qu’un mythe. Bien installée au creux d’une baie parfaite, le plage est encadrée par un cratère d’un coté, d’énormes buildings années 60 de l’autre. Et au milieu, des centaines de personnes venues fouler du pied le sable de celle dont le nom inspire à elle seule les Sixties, les hippies, le surf et l’archipel hawaïen tout entier. C’est une plage à l’américaine par contre :  on ne peut pas se promener le long de la baie. Soit on marche sur le sable en s’enfonçant jusqu’aux genoux et slalomant entre les serviettes, soit on prend une chambre à l’hôtel pour pouvoir accéder aux terrasses (et nous qui cherchions un chemin en planches. On s’est crus à Deauville). On décide donc de se poser dans le sable pour profiter du coucher de soleil et regarder la faune locale : touristes chinois qui jouent dans les vagues (les femmes ayant pris soin d’ôter leurs collants couleur chair) et qui passent faire risette à Lucie, surfeurs au cheveux blondis par le soleil, détecteurs de métaux en quête de trésors et, sous les parasols aux couleurs des hôtels, des milliers de personnes qui bullent et bronzent. Juste derrière la plage, c’est encore un autre monde :  magasins Tesla, Quicksilver, restaurants branchés avec torches et tikis sur le trottoir, shopping Malls gigantesques, Jimmy Choo, Harry Winston, Tiffany, Cartier. Un homme au perroquet harangue la foule incessante de passants pour prendre des photos de l’animal, des surfeurs nu-pieds traversent la route, planche design sous le bras, des cyclistes s’insèrent dans la circulation, des bimbos peroxydées en mini maillot de bain attendent au passage piéton, des familles slaloment en poussette, les terrasses sont remplies de mangeurs de glaces. Un « Salut les français ! » retentit derrière nous. Un touriste solo en sac à dos qui nous a entendu discuter et nous dit venir de Paris où le temps est affreux. Tout cela au milieu du flot incessant des voitures. C’est « busy », comme on dit ici. Il y a du monde partout. Mais on se laisse vite prendre au jeu et on regarde le fascinant va et vient de tout ce petit monde dans le microcosme de Waikiki.

En faisant le tour de l’île, on se rend compte qu’à 30 min de toute cette effervescence, il y a des plages qui n’ont rien à envier à Waikiki. La quiétude en plus. Mais que font les gens tous entassés au même endroit ?  La plage de Waimanalo, tout à fait déserte, offre tout ce que l’on peut attendre d’une plage :  sable blanc, eau turquoise, petites vagues, vues magnifiques et montagnes en arrière plan ! On est pas très « plage » de manière générale mais les filles adorent alors… On viendra deux jours de suite ici, pour leur permettre de passer une heure pas trop chaude en milieu de matinée. Le temps pour Lucie de se lancer sans cesse à l’assaut des vagues façon Vaiana en engouffrant des tonnes de sable, pour moi de me faire piquer par une méduse bleue et donc d’aller voir les lifeguards (la belle astuce), pour Louise de pré-célébrer ses 5 ans et pour Guy de faire son surfeur. On profite d’Oahu pour goûter un plat local que l’on sert dans tous les camions de bord de route : coconut shrimps sauce aigre-douce et porc Kalua avec 2 boules de riz et salade de macaroni-pomme de terre à la mayonnaise. Un RE-GAL.

Honolulu ne nous aura pas marqué. Nous faisons un tour dans Downtown et Chinatown où l’on retrouve la misère des centre-villes américains, la pollution visible à vue d’œil et le monde. Seul le palais et la statue de Kamehameha retiennent toute notre attention. Nous faisons le tour de l’Île en deux jours et pouvons apprécier le grand écart qui sépare les vallées riantes de l’Est des montagnes jaunes et pelées, battues par le foehn de l’Ouest.

Surtout, on profite de nos derniers jours de vacances pour se prélasser et regarder nos filles grandir. Louise a 5 ans. Déjà ! On pré-fête à Hawaii, puis on souffle ses bougies le jour J (le 27) avant la venue des copains-copines dès le lendemain. Louise, reine du jour, est aux anges et imagine déjà, influencée par son camping-car Playmobil, nos futurs voyages…

La semaine prochaine, cela vous dit que je vous raconte la Nouvelle Orléans et Miami (c’est que j’en ai fait des choses en 1 semaine) ?

A dimanche prochain,

C, G, L&L

Quelques réponses à vos commentaires :
@Seb : Oui on s’imagine souvent un monde aride, pelé et très minéral ! Mais Hawaii peut aussi être très vert. Ceci étant dit sur Big Island, tu cherches parfois l’herbe… !

2 thoughts on “Carnet de voyage à Hawaii – épisode 2

  1. Quel récit encore une fois !
    Je ne m’en lasse pas 😊
    Et oui, temps de crotte en France… Ça donne envie de vous voir sur ces plages au sable blanc et ces eaux turquoises… Vivement les vacances 🌴🌴🌴🌴

  2. Bon anniversaire à Louise !!!
    On pense fort à vous !
    Vivement la suite, je suis accro à vos aventures !
    Gros bisous

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