Les semaines qui s’écoulent le font avec le rythme lent, trop lent des au revoir. Les visages s’éloignent et déjà quelques premières larmes perlent. L’atmosphère qui semble seulement nous entourer nous est étrange, indéfinissable. On rentre en France à la fois avec plaisir et avec appréhension. Va-t-on retrouver nos repères, nos amis ? Va-t-on se réhabituer à la France, nous qui n’y avons pas mis le pied une seule fois en deux ans ? Surtout, nous quittons des gens qui progressivement se sont intégrés naturellement dans notre quotidien. La semaine est ponctuée de repas à la maison pour se dire des au revoir qui sonnent comme des adieux. On reçoit d’abord Fatima et ses enfants Aliyah et Adam. Guy a été le tuteur des enfants pendant un an. Fatima, c’est une fille de Savigny le Temple dans le 77, qui a débarqué à la fin des années 80 en Californie et qui n’en est plus jamais repartie. Guy et elle se sont liés d’amitié. On partage un repas ensemble et puis Aliyah nous sert fort dans ses bras. La même semaine, on organise un repas avec des amis pour célébrer une fois de plus – mais ensemble cette fois-ci – les 1 an de Lucie. Et puis on reçoit enfin Corinne (amie d’amie) avec son mari et leur fille. Mike est immédiatement adopté par Louise et surtout Lucie qui ne quitte plus ses bras. On se demande si on va se revoir, on se promet un goûter fin juillet.

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On profite de cette semaine également pour faire la visite de contrôle des 1 an de Lucie. L’occasion également pour dire au revoir à Hélène, notre pédiatre depuis 1 an et demi. On ne repassera plus à Novato (à moins que l’une des deux filles ne profite de la fin de l’année pour nous sortir une petite gastro de derrière les fagots, un rhume qui colle ou une toux caverneuse).

Nathalie – notre ancienne propriétaire – nous accueille gentiment là-haut à Terra Linda dans ce qui a été notre petite maisonnette pour une année. On fait un petit tour, on prend une petit photo souvenir et on file profiter de la piscine une dernière fois. Que de souvenirs émergent. On se souvient avec émotion du 28 mai 2018, la dernière fois que je profitais de la piscine. Je me baignais avec mon énorme ventre et les voisins me demandaient quand le terme était prévu. « Maintenant normalement ! » répondais-je en riant.

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Et puis dimanche, avec Nathalie (une copine qui quitte aussi SF) on organise dans le Golden Gate Park un pot de départ et de fin d’année. Il reste quelques jours de cours mais l’heure est déjà aux au-revoirs voire aux adieux. Ce n’est pas si simple et une fois de plus, nous sommes surpris par les émotions qui nous étreignent au moment de serrer dans ses bras les personnes que nous ne reverrons peut-être jamais.

Puis vient le tour des élèves. Les 1ères n’ont plus cours depuis mi Mai mais un petit groupe d’irréductibles continue de venir. A la sortie que j’ai organisée vendredi 14, au « cours » de lundi et mercredi pour le dernier jour. « On ne vient que pour vous madame ! ». « Comment va t-on faire sans vous ? » me dit Juliette, les larmes aux yeux tandis qu’une autre s’effondre. Les larmes, c’est contagieux. Ces aurevoirs sont une vraie souffrance. On sait qu’on ne se reverra sans doute pas. Les 2ndes me réservent une jolie surprise le lendemain et m’offrent un carnet avec de beaux messages, les 6èmes et les 5èmes me couvrent de cadeaux et les 4ème, de câlins et de larmes. C’est dur. Et puis pour être franche, ça fait même un peu (beaucoup) mal. Et je ne vous parle pas des 10kg pris en 2 jours puisqu’à chaque nouvelle heure, un nouveau « potluck » a été organisé par les élèves. Le pire, c’est le lendemain. Après la soirée organisée par le lycée pour la fin d’année, retour une dernière fois sur le campus d’Ortega. Réunion, déjeuner puis… vient le temps de ramasser ses affaires. Je rends mon ordinateur et je me lance. « Voilà. C’est fini ». Les larmes coulent à flot. Je vois ces visages, je sens ces bras qui m’étreignent et j’entends les mots doux glissés au creux de mes oreilles.  » Tu reviens. On est là. Ta fille est d’ici, tu es obligée de revenir ». « On bougera pas nous Céline. Tu viens chez nous ». « On se reverra. On est comme des jumeaux séparés à la naissance. On se retrouvera. Ici, à Paris ou à Cardoland ». « Je t’aime fort ».  » A demain » (pour ne pas dire au revoir). « Ne pleure pas. On se revoit ». Les mains m’étreignent, les embrassades appuyées me font chaud au coeur et contribuent à me faire pleurer un peu plus. Je respire, je les regarde une dernière fois puis, les yeux rougis… je m’en vais en leur souriant.

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Et aujourd’hui ? Je suis groggy. Un peu comme si j’avais été sur un ring de boxe pendant 2 ans et que j’en sortais enfin. Voilà, nos 2 années sont déjà passées. J’ai l’impression d’avoir eu 1000 vies. Triste et un peu désœuvrée, je retrouve vite la chaleur de notre maison. Chez nous là-bas sur la colline, face au Mont Tam. On remplit les malles, on décroche les photos, on remballe notre vie dans nos valises. On ne part pas tout de suite. On va faire quelques étapes avant… On vous raconte la suite dimanche prochain.

C, G, L&L

Quelques réponses à vos commentaires:
@Nelly Merci Nelly ! On t’embrasse !
@Fabienne : Le compte à rebours est lancé… !
@Valérie: Merci merci ! On vous retrouve bientôt !
@Ludmilla : Le prochain Triathlon, tu viendras l’encourager avec moi allez hop 🙂
@Colette : Merci Colette ! Il est très content d’avoir pu faire cette course et pas peu fier du résultat… On vous embrasse !
@Fred, Mel, Camill et Léa : Merci beaucoup ! Le garage sale s’est finalement transformé en vente morceau par morceau sur Nextdoor (leboncoin d’ici). Un boulot monstre ! Et pour le panier à chien de Lucie… on sait ce qu’il nous reste à lui offrir !
@Fanny : Oui cette photo des 12 mois, c’est tellement elle. Une RA-LEUSE.
@Cousin Seb : Oui 800 dollars… une fortune ! Bon mais la course était unique et l’encadrement au top. Encore heureux tu me diras… !