Joshua Tree National Park et Big Sur

Chers tous,

Nous avons quitté la Baie pour aller nous promener un peu plus au Sud, du côté de Los Angeles. Les voyages en voiture revêtent pour nous une importance toute particulière. On a le sentiment d’avoir notre maison sur le dos et de vraiment parcourir un territoire, d’avancer en prenant conscience des distances. Ça a un coté un peu poétique. Notre premier road trip avec Louise nous a laissé un souvenir impérissable. Nous avions emmené notre petite bonne femme d’1 an, sur les routes cabossées d’Europe de l’Est, à la rencontre de l’histoire et – je dois l’avouer – de nous mêmes. Elle y avait alors fait ses premiers pas, faisant fondre des hordes de polonaises sur la place centrale de Cracovie. Un road trip avec une enfant, ce n’est pas simple. Il faut gérer les siestes, les repas, le repos en temps et en heure sous peine d’affronter l’inextinguible crise de pleurs. Un road trip avec 2 enfants, c’est deux fois plus de gestion. Lucie a fait son premier grand voyage cet été et nous sommes revenus avec d’incroyables souvenirs (et d’incroyables cernes) de ce périple. C’est une évidence pour nous que de prendre la voiture pour aller à la rencontre des territoires de la Californie. Quand on peut du moins. Mais je ne vous cache pas que c’est également de la fatigue. Et bien… malgré les tracasseries et la fatigue, quand les vacances de la Toussaint ont pointé le bout de leur nez, tout naturellement, nous avons entassé (la veille pour le lendemain) couches, sacs, biberons, porte-bébé, doudous, livres, vêtements miniatures, baby-cook (et bien oui, c’est tellement plus fun de faire la diversification en voyage… !) et nous mêmes (nous sommes 5) dans notre voiture tout-terrain adorée. Le signe check s’allume dès le premier virage* ? Tant pis, on verra bien jusqu’où la voiture nous mène !

*Ce n’est pas une blague, il s’est vraiment allumé à peine sorti de Sausalito…

Etape #1 – Los Angeles. Encore ?!

On commence à connaître la ville par coeur. Par coeur ? Pas vraiment finalement. Cette ville tentaculaire nous happe à chacun de nos passages et nous échouons invariablement dans les mêmes quartiers. Ceux qui nous rassurent peut-être. Cette ville me désarçonne. Au-delà des quartiers huppés de Beverly Hills, du Griffith Observatory ou du bord de mer à Santa Monica, s’étirent les autoroutes urbaines toujours encombrées, les zones industrielles englobées dans la ville, les fast-foods par milliers et les bâtiments délabrés. Il n’y a que d’en haut, à l’observatoire, que j’apprécie la ville. En bas, elle est pour moi la plus parfaite incarnation  de la jungle urbaine. Des milliers de kilomètres carrés d’asphalte saupoudrés de paillettes par endroits. Et encore. On ne fait qu’une étape ici, alors on prend ce qu’il y a de bon a prendre : on se balade à Santa Monica, près du Pier où viennent mourir d’énormes vagues et la route 66.

 

On regarde les sportifs s’agiter en se balançant nonchalamment sur les balançoire iconiques du front de mer. Et on profite de la fraîcheur incandescente du Pacifique du bout des pieds. Le temps d’un match de basket et d’embrasser une super amie venue de France et nous sommes repartis.

Etape #2 – Yucca Valley et Joshua Tree National Park

A 2h de route de Los Angeles, s’étire le parc de Joshua Tree qui est, pour nous, un mythe. Joshua Tree, c’est avant tout, LA pochette de l’album de U2. Pour mes 10 ans, j’avais eu entre autres un album de Céline Dion (oui, je sais) et mon frère avait reçu The Joshua Tree. Je me revois dans la chambre de mes parents à l’étage de notre petite maison, avec mon frère, à ouvrir nos cadeaux. J’avais regardé d’un oeil distrait l’album, et écouté d’une oreille encore plus distraite la voix de Bono que mon frère tentait alors de m’imprimer de façon définitive dans le cerveau (après m’avoir fait regarder 20 fois le Retour du Jedi, pour que ça aussi ça s’imprime). Je dois dire qu’il a plutôt bien réussi son coup. C’est sur cet album dont je fredonne toujours les airs avec passion (With or without you, Where the streets have no name…) que j’ai aperçu cet arbre qui devint mythique : l’arbre de Josué. Un genre de Yucca très photogénique qui peut atteindre 13m et vivre 200ans.  Alors oui je sais, ça ne fait pas épais comme motivation pour aller randonner. Mais nous, ça nous va. On a pris nos valises et on s’est installés dans un improbable Airbnb avec barbecue, jacuzzi (au milieu du désert, sic.), lits king size, une collection de vinyles, une guitare et un jeu de palets.

De là, 10mn nous séparent de l’entrée du parc. Au-delà d’incroyables champs d’intrigants Joshua Tree épars , le parc abrite de très belles formations rocheuses dans lesquelles nous randonnons 1h30, et un étonnant jardin de Cholla Cactus (prononcer cho-ya) aux airs duveteux, cotonneux et comfortables. En début d’après midi, on s’arrête en hauteur pour observer l’incroyable faille de San Andreas.

La faille de San Andreas

Bon. Allez, je vous montre la photo. On s’est évidemment dit « et si on refaisait la photo de U2 ? » (pas celle de la pochette mais une dans le livret). Ca n’a pas du tout la même tête mais on a bien ri.

(et la vraie ci-dessous)

Etape  #3 – Santa Barbara

Petite étape charmante sur la route du retour, Santa Barbara nous fait penser à chez nous  :  une ville coincée entre mer et montagne. La différence, ce sont ces gigantesques palmiers qui s’étirent a l’infini dans les airs et cette plage somptueuse balayée par les vagues. On ne reste qu’une après midi, le temps de se promener sur le bord de mer, de déguster une bonne glace et d’aller narguer les mouettes sur ce qui a longtemps été (au XIXe siècle), le quai en bois en eau profonde le plus grand de toute la côte Pacifique. Un chanteur fredonne Elvis (Wise men say only fools rush in, but I can’t help falling in love with you…) et la brise fait balancer la tête des palmiers. On resterait bien là des heures à écouter le cri des mouettes et à voir le soleil se rapprocher de l’horizon s’il ne commençait pas à faire frais.

Etape #4 – Big Sur

Pas vraiment une étape, cette route qui s’étire le long de la côte déchiquetée de la Californie vaut le détour. Elle longe l’océan et offre des myriades de points de vue somptueux. On croise des hordes de motards et de voyageurs qui, comme nous, ont préféré s’ajouter du temps de voiture pour admirer la route plutôt que de remonter par la traditionnelle et insipide autoroute du centre. On ne fait pas d’arrêts, on se contente de rouler (et puis on oublie pas qu’on a deux filles qui font la sieste et qui invariablement se réveillent dès que la voiture est à l’arrêt héhé) et d’admirer le paysage et ses habitants dodus.

On est dimanche soir au moment où je poste ces lignes. Le voyage est terminé, Fabien est reparti et la reprise c’est déjà demain.

Allez. Au boulot !

A la semaine prochaine pour la suite des aventures !

C, G, L&L

Quelques réponses à vos commentaires

@Noémie : je suis BLUFFEE ! je ne la connaissais pas du tout ! Bravo ma chère… il me reste à réfléchir à ce que tu as gagné : )

@Valérie : Je vais t’envoyer de quoi faire ta citrouille pour l’année prochaine ! Tu vas voir, ça va te simplifier la vie : )

@ Fanny : Oui, Halloween est un chouette moment ici, très bon enfant ! On raconte tout ça la semaine prochaine !

4 thoughts on “Joshua Tree National Park et Big Sur

  1. Toujours aussi captivants ses récits 😊 j’adore le lundi matin rien que pour ça !
    Et ces photos pleines de soleil nous réchauffent un peu… 4° dehors ce matin et pas beaucoup plus dans le bureau…. brrrrr 🐧🐧🐧

    Bon courage pour la reprise 😄
    Plein de bisous à tous les 4 😇😙

  2. Quel plaisir de te lire. Votre semaine est intense en belles découvertes. Et comme d’habitude les photos sont superbes. Bon courage pour ta reprise . Bisous à vous 4

  3. « Chez nous ». C’est parce que tous les ailleurs peuvent devenir des chez vous que vous êtes de superbes aventuriers. Profitez pour ceux qui, comme moi, ne sont pas si courageux, et qui vivent un petit bout d’aventure grâce à vous. Je t’aime fort

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