On suivra les étoiles et les chercheurs d’or

2 ans que nous attendions de pouvoir remettre un peu les pieds là-bas, dans cet « ailleurs » si chéri avec toute la nostalgie qu’une expérience d’expatriation (quasi) parfaite génère forcément. Nous n’avons pas ménagé notre peine. Les documents à fournir pour aller aux États-Unis sont très nombreux. « Comment ça, aller aux États-Unis ? Les frontières ne sont-elles pas fermées ? ». Ah oui c’est vrai. Mais pas pour les Américains et leurs parents proches. Merci Lucie.

On s’est lancés dans l’achat des billets au mois de Juin dès que l’Ambassade a confirmé la possibilité pour les « U.S citizens, parents and siblings* » (*ça c’est Louise) de voyager aux États-Unis. Et puis Juillet a été consacré à la paperasse. Des documents pour le Center for Disease Control, l’autorisation électronique de voyage, les documents pour United la compagnie de vol, les pass sanitaires, les résultats de tests négatifs, les passeports, le passeport US de Lucie, les documents officiels en français et en anglais prouvant que nous sommes ses parents (et qu’on peut donc l’accompagner), les déclarations sur l’honneur de ne pas présenter de symptômes.

Je ne vous cache pas que l’attente des résultats des tests RT-PCR a été pénible. « Et si ? ». On multiplie par 4 la probabilité de ne pas partir. On s’est donc auto-confinés près de 10 jours avant de partir. Je ne sais pas si cela a servi à quelque chose mais ça a eu le mérite de rassurer. Le 21 juillet, 2 jours avant le départ, les résultats tombent au compte goutte. On est soulagés puis on attend le 2ème, puis le 3ème et enfin le dernier. Négatifs. On s’essuie la sueur du front : c’est qu’il y a de l’enjeu. Lequel ? Rien de bien grave mais un peu de sous quand même. Car ces chères compagnies aériennes ont proposé des avoirs l’année dernière mais ils ont un durée déterminée et à partir du moment où on les utilise – pandémie terminée ou non, 4ème vague ou pas, tsunami du variant indien ou pas – c’est définitif et ils ne deviennent plus remboursables ni échangeables. Point.

Finalement, de tous les documents produits pour ce voyage… seuls les test négatifs moins de 72h avant le voyage seront utilisés. Les vols directs étant hors de prix, on s’embarque à Roissy pour 24h de voyage. Le stress démarre dès l’enregistrement à Paris : on contrôle nos passeports, on nous demande la raison de notre voyage. Je mets le passeport de Lucie en premier. Il y a un doute sur la possibilité d’embarquer, la femme qui s’occupe de nous va voir son responsable qui lui dit « oui oui ils voyagent avec un citoyen américain c’est bon » avec un léger accent. A Chicago, nous entrons sur le territoire américain : on descend d’avion, et on passe par les douanes américaines. Le contrôleur très sympa regarde le passeport de Lucie, puis les nôtres. Je lui demande s’il a besoin du certificat de naissance de la petite. Il me dit non, regarde nos visas liés à notre expatriation puis tamponne les passeports et nous lance un « welcome back to the USA » qui annihile définitivement les petits doutes subsistants sur notre capacité à voyager aux États-Unis.

On à du mal à y croire. On fait un dernier vol Chicago-San Francisco puis nous arrivons en pilote automatique. On hume les odeurs familières et le regard se perd dans l’évanescence de la montagne de brouillard qui fond sur la ville. Nos regards s’embrument franchement quand, à la sortie du General Mac Douglas tunnel, la voiture lancée à 55mph déboule sur le Golden Gate Bridge. On est incrédules. On est de retour. Comme si on rentrait à la maison.

On fredonne les mêmes chansons sur The Breeze, on entend les mêmes voix sur KCBS. On se souvient de nos petits passages à l’écart des foules, des heures auxquelles il faut arriver pour profiter des vues seuls au monde ou presque, des routes à emprunter… Nos petits plaisirs sont comme un chapelet de madeleines suspendus à nos souvenirs. On joue aux touristes et on retourne à Battery Spencer pour voir le pont, sur Baker Beach, voir les bisons, manger chez Bubba et voir Alcatraz, avaler une glace sous la Fontaine offerte par le Chili à la ville de Sausalito, on emmène les filles au playground où Lucie a fait ses premiers pas, on voit les amis en masse. Rien n’a changé et on joue même à reprendre les mêmes photos. Pour le plaisir et pour les souvenirs.

On laisse passer deux ou trois jours de « nostalgie » puis on se remet à cocher des cases dans notre « to do list » des petites choses qu’on a pas eu le temps de faire il y a deux ans. Pour l’heure, place aux amis et aux burgers. Et après, on suivra les étoiles et les chercheurs d’or !

A bientôt pour la suite de nos aventures (plus courtes cette fois-ci) en Californie.

C, G, L & L

5 thoughts on “On suivra les étoiles et les chercheurs d’or

  1. Coucou a vous 4.
    Quel plaisir de retrouver le récit de vos expéditions et de voir vos photos. Profitez de votre séjour et je vous envoie des gros bisous. J’espère a bientôt

  2. Retrouvailles avec SF ! 🤩 Belles balades à venir, j’ai hâte de lire la suite ! Bisous à vous quatre ! 😘😘😘😘

  3. Franchement c’est tellement agréable de lire vos récits, que vous seriez en voyage à Montreuil, je serais quand même heureux de lire ces lignes 🙂
    Par contre y’a une petite erreur mathématique dans ton texte, la probabilité qu’au moins un de vous soit positif, c’est pas 4x la probabilité pour une personne d’être positif. Oh le relou 🙂

    Profitez à fond, j’attends avec impatience la suite de vos aventures.

  4. Cool ! C’est reparti pour des aventures 😁
    Je ne sais pas comment est la situation sanitaire en Californie mais j’espère que votre périple ne sera pas trop entravé.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *