« Nos bagages cabossés étaient de nouveau empilés sur le trottoir ; nous avions encore bien du chemin à faire. Mais qu’importait, la route, c’est la vie » (Jack Kerouac, Sur la route, chapitre V)
De la poussière, des vieux bus, l’espoir d’une vie nouvelle, des allers-retours incessants, des heures à faire du stop, des déceptions, des rencontres pleines de promesses, la côte est puis la côte ouest, et au milieu, des milliers de kilomètres parcourus à l’arrière d’un pick-up, en voiture, à pied.
Sur la Route, c’est la quintessence du voyage. De ceux qu’on aimerait vivre, et qu’on vivra.
A la lecture de l’ouvrage, on a qu’une envie : rejoindre Sal, Dean, Marylou, errer à Salt Lake City, s’étourdir de Jazz, parcourir le Mississippi aux premières lueurs du jour, arriver en pleine nuit à Frisco et passer, extatiques, la frontière du Mexique. Le récit diffuse des sons, des odeurs, toute une atmosphère caractéristique des années 1950 qui nous plonge avec délice dans l’Amérique de la Beat generation.
Tandis que les milliers de miles de bitume défilent, Sal navigue entre l’est et l’ouest, entre ses amis « Pour le meilleur et pour le pire ». Ed, Galatea, Camille, Terry, Carlo, Roy, Tim et bien d’autres gravitent tous autour de lui tandis qu’il se cherche une place dans cette société en pleine effervescence.
Errances tout à la fois prodigieuses et banales, épopées fantastiques teintées toutefois de mélancolie et de nostalgie, les voyages de Sal (derrière lequel l’on devine aisément Jack Kerouac) mettent l’envie de voyage à rude épreuve. Il ressort de cette lecture, un sentiment de liberté insatiable.
Sur la route porte bien son nom. De rencontre avec des ethnies inconnues ou de découverte de vestiges oubliés depuis des siècles il n’est absolument pas question. Certains seront sûrement déçus. Et pourtant, c’est un des récits de voyage les plus extraordinaires et inattendus qu’il soit. C’est l’immensité américaine qui se déroule sous nos yeux, au diapason des miles de macadam brûlant. Une aventure pure.
Encore un récit qui nous a poussé avec délice sur la route…
Et vous, y a t-il des livres qui vous ont poussé au départ ?
Céline