Washington recèle de nombreuses facettes à qui prend le temps de s’y attarder. On ne s’attendait pas, en allant vers Georgetown (un quartier de la ville, à 10min de notre hôtel), à tomber sur ça.

Des canaux, des petites maisons basses et colorées, des écluses, de la verdure, du jazz dans des arrières cours et même des biches. Georgetown, c’est l’inattendu, la surprise. RIEN à voir avec Downtown et le reste de la ville. Un vrai bonheur ! Nous devions nous y promener le temps d’1h ou 2, et nous y avons finalement passé la journée. Après un solide petit déjeuner, armés d’un guide et de bonnes chaussures de marche (faudra me rappeler que des Onitsuka Tiger ne sont PAS des chaussures de marche…), nous avons déambulé pendant des heures, battant le somptueux pavé rouge des ruelles du quartier, à la recherche de la maison des Kennedy, de l’escalier de l’Exorciste, de la plus vieille maison de Washington D.C…

 

 

Et sans rien chercher, il suffit simplement d’ouvrir les yeux pour apprécier la beauté de l’architecture et l’intensité des couleurs. Des petites salles de jazz semi-clandestines, des Lobstarwars (jeu de mot avec Lobster, vous aurez reconnu l’animal dessiné…) et une superbe boutique de vélo qui fait tomber Guy en pâmoison… On finit par tomber sur le Potomac et devant nous, s’étalent le complexe du Watergate (qu’on a reconnu parce qu’on connaît par coeur Forrest Gump…), Roosevelt Island, et l’État de Virginie.

Pour éliminer la pizza et le coca (on est obèses on vous dit), rien de tel que de louer des vélos pour remonter une partie du Mount Vernon Trail (qui mène jusqu’à la demeure de Washington quelques 15km plus au sud).

Direction ? Le cimetière d’Arlington et le 9/11 Memorial. La promenade est au début bucolique et nous mène assez facilement vers le Cimetière en 10mn. On dépose les vélos et on découvre avec intérêt l’étendue hallucinante du cimetière. Des tombes « as far as the eye can see ». Littéralement à perte de vue.

C’est impressionnant et étourdissant tout à la fois. On ne peut évidemment pas tout voir et comme depuis le début de la semaine on a du faire 198km à pied (SANS chaussures de marches pour certain(e)s…), je vous avoue qu’on en a plein les bottes. Quand je pense que quelqu’un m’a dit avant le départ « Oh oui Washington, c’est tout petit, on peut tout faire à pied… » (je crois que c’est la même qui m’a dit que « nooon mais Washington en 2/3 jours, c’est plié »)… BREF. Donc on décide surtout d’aller voir la tombe des Kennedy pour commencer. Quand JFK a été assassiné, il a évidemment été décidé que sa dépouille reposerait dans ce qui est aujourd’hui le plus vaste cimetière mémoriel des Etats-Unis (plus de 400.000 sépultures).

C’est Jackie qui alluma la flamme éternelle qui brûle sans discontinuer. Deux de leurs enfants morts nés sont également enterrés là et Jackie les a rejoint en 1994. C’est très paisible et émouvant à la fois. JFK. Une histoire que je connais depuis toute petite (merci à mon frère qui, le mercredi après midi quand je voulais regarder un film, me donnait le choix SOIT entre Les Incorruptibles, SOIT Le retour du Jedi, SOIT JFK d’Oliver Stone). Cela fait un drôle d’effet de se trouver « là ». C’est tout le sel du voyage. Se trouver « là où ». La tombe du soldat inconnu est notre étape suivante et puis on déambule dans une partie des allées sans but précis. Après avoir traversé 4 autoroutes et autant de voies secondaires, on arrive à rejoindre non sans encombre le 9/11 Memorial à la mémoire des victimes des attentats (un avion avec 59 personnes à bord s’est écrasé sur le Pentagone). On refait tout le chemin dans l’autre sens pour observer l’immense statue à la mémoire d’Iwo Jima immortalisant la photographie prise par Joe Rosenthal au sommet du Mont Suribachi (fin de la guerre du Pacifique). Il est déjà 18h, l’heure de rendre les vélos après 12 petits kilomètres urbain.

Notre 5ème jour sur place a été tout aussi rempli. Nous avions pris un rendez-vous afin de visiter le Capitole. En deux temps et trois mouvements et avant qu’on ait eu le temps de comprendre ce qui se passait, on s’est retrouvés avec une étiquette collée sur la poitrine, un casque pour écouter le guide, entouré par une trentaine d’autres personnes. Ah le charme des visites guidées. On est un peu déçus de la visite parce qu’on a visité que 3 pièces et surtout…

1. Le dôme n’est pas visible de l’extérieur à cause des échafaudages donc on voulait se rattraper avec l’intérieur mais…

2. L’intérieur de la coupole est également recouvert pendant les travaux. Exit la fantastique frise et les peintures. On a au moins pu voir Dieu au sommet de la coupole (c’est-à-dire Washington donc !)

Pas de regrets, les travaux durent jusqu’en 2017. Et le guide était très sympa. Et on a appris quelques petites choses intéressantes. Et puis c’est gratuit. On profite d’une échappée pour se rendre vers la chambre des Représentants et au Sénat. A défaut d’une échappée (tous les gardes sont armés jusqu’aux dents, alors on ne fait pas les malins), il a fallu laisser, sacs, appareils photos, ceintures, chaussures (non j’exagère) aller chercher le formulaire 38A argenté (vous savez comme dans Astérix…), passer le contrôle de sécurité puis visiter le Sénat. PUIS, il a fallu redescendre, emprunter une kyrielle de couloirs, prendre le formulaire 52B bleu, tout remonter, passer les contrôles de sécurité afin de visiter la Chambre des Représentants. Mais ça valait le coup !

Un long tunnel permet ensuite d’aller directement voir la Library of Congress. Guy est aux Anges, c’est un peu son Graal (sic. Il me demande de préciser que tout ce que je dis est parfaitement faux).

On peut se plonger avec curiosité dans la collection personnelle de livres de Thomas Jefferson (tiens, les Métamorphoses d’Ovide!), scruter pendant des heures la carte de 1507 de Martin Waldseemüller (là, vous voyez ? La première mention de l’Amérique sur une carte !), admirer une Bible de Guttenberg et s’imaginer travailler pendant des heures dans la prestigieuse Lecture Room.

La pause de midi est la bienvenue et même si les food trucks à l’allure très Bangkok nous tendent les bras, on file se poser au chaud dans un des nombreux Food Courts que compte la ville.

L’après midi est consacrée au musée le plus visité au monde (du moins c’est ce qu’ils disent) : le National Air and Space Museum. Et là, on prend claque sur claque. Le Module lunaire de la mission Apollo 11 (Neil Armstrong et Buzz Aldrin), le Spirit of Saint Louis de Lindbergh, le tout premier avion des frères Wright, la combinaison de Yuri Gagarine, l’avion tout rouge d’Amelia Earhart et… un morceau de la Lune (qu’on a le droit de tripoter alors on ne se prive pas).

Je ne pensais pas mais c’est passionnant. On rigole quand même un peu quand on voit que, dans leur chronologie de la course à l’espace, ils oublient COMPLETEMENT de mentionner toutes les grandes premières réalisées par les soviétiques. Tous les artefacts et objets sont exposés comme dans un vaste hall, sans organisation chronologique, c’est complètement le désordre mais un désordre dans lequel il fait bon déambuler. On va de « oh » en « ah ». Il y a de la vieille moquette usée au sol, des vidéos hyper vintage. Tout sonne très « années 70s ». On adore*. (*On ne vous expliquera pas, sciemment, comment on s’est retrouvés à deux doigts de rendre nos nouilles après avoir voulu A-BSO-LU-MENT faire un tour dans un simulateur qui nous a scotché la tête en bas (essentiellement parce que JE ne sais pas piloter un avion de chasse. Sauf si voler en tire-bouchon, c’est piloter). Et puis en plus on a eu l’immense privilège de faire la rencontre d’un astronaute qui a eu l’occasion d’aller à plusieurs reprises sur la lune, notamment dans le cadre de la mission Apollo 14. Coup de bol totalement improbable, il prend le même avion que nous et est assis à la même rangée…On va pouvoir refaire le monde (ou la lune).

On est déçus que Barack Obama n’ait pas pris le temps de nous recevoir, mais on quitte la ville le coeur léger et l’esprit empli de moments fantastiques. Nous espérons que le récit de cette petite escapade américaine vous a plu autant que nous avons aimé la vivre ! Merci pour vos commentaires !

A bientôt pour de nouvelles aventures,

On vous souhaite à tous une excellente année 2016 (cette année, on aura la chance de vivre le passage en 2016 deux fois) !

Céline & Guy

… et Buzz, notre astronaute.