Itinéraire Florence 4 jours et 3 nuits – 9 coups de coeur (Février 2015)

Antipasti à Florence et slow tourism

Ah Florence.ret4

Tout le monde nous en parle depuis des lustres.

« Florence, c’est… la quintessence de l’Art ». « Florence, j’y suis allée tellement souvent… vous allez A-DO-RER ».

« Quoi ? Vous avez été à l’Île de Pâques et jamais à Florence ? C’est un comble ! ».

Alors, poussés par la curiosité et parce qu’on aime bien la vieille pierre, la peinture de la renaissance et la pasta, on s’est dit « allez hophophop ».

On s’est envolés pour 4 jours pleins à la découverte de Florence.

Que fait-on quand on a que quelques jours pour visiter la Ville ? On cible quelques priorités. On aurait aussi pu prendre la Firenze Card qui donne droit à TOUT en 72h, mais on s’est dit « halte à l’orgie ». On va déjà se faire mal aux yeux, faudrait pas qu’on se souvienne plus de rien à force d’avoir vu, regardé, étudié, arpenté (le tout en courant parce qu’il y en a des musées !)

ret1 DSCF3092On a choisi évidemment le Duomo pour commencer : le Campanile, la Cattedrale Santa Maria del Fiore et sa cupola, et le Baptistère. Ah non, le Baptistère, on ne l’a pas fait : on a bêtement cru (ok, J’AI bêtement cru) qu’il était fermé et on ne l’a pas visité. On aura au moins pris le temps d’admirer les portes qui ont donné 27ans de travail à leur sculpteur… LE CLOU du spectacle à Florence, c’est tout de même Santa Maria Del Fiore.  On s’est hâtés et on s’est heurtés à une cathédrale toute recouverte d’un marbre polychrome vert/ blanc/ orangé très XIXème. Et de fait, la cathédrale a été intégralement recouverte au XIXème siècle. Mais quelle idée ? Bon… la déception n’a été que passagère. Puis à force de regarder, c’est finalement pas mal. L’intérieur et splendide en revanche, les fresques de la coupole sont phénoménales et la coupole en elle-même, prodige de Brunelleschi, est renversante. Renversantes sont aussi les presque 500 marches qu’il faut monter pour aller au sommet. Ça travaille le cuissot, surtout quand on a fait moins d’1h avant « l’ascension » du Campanile qui compte autant de marches. On en a semé des mamies dans les escaliers je vais vous dire (mais on est arrivés haletants et le souffle court en haut). La vue d’en haut est superbe évidemment et nos doigts gardent encore le souvenir de l’engourdissement dû à l’ouragan qui souffle là-haut. Bonnets et gants obligatoires (et mouchoir pour la goutte au nez). Prévoir tout de même 1h de visite pour la cathédrale, une autre heure pour le campanile (queue, ascensions et « waouh » compris à chaque étage) et bien 2h pour la cupola : 1h pour la queue et 1h pour l’ascension avec un « waouuuuuh » final. Sans compter qu’on passe au plus près des peintures de la coupole pendant la montée… même si on n’a théoriquement pas le droit de s’arrêter, quelle sensation folle d’admirer le Christ de 8m de haut quand il paraissait si petit vu d’en bas…

ret3Le Monastère San Marco parce qu’on voulait absolument voir les cellules des moines décorés par Fra Angelico. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on n’a pas été déçus. L’Annonciation, la Crucifixion, la Déposition, l’Ascension j’en passe et des meilleurs. Une peinture claire, rayonnante et dictée par la foi. La beauté des visages, la légèreté des coups de pinceau. La beauté des fresques de Fra Angelico ne se décrit pas, elle se vit (oui je sais, facile). On a été plus d’une fois à deux doigts du « syndrome de Stendhal », je vous le dis ! Ce qui est fantastique, c’est surtout de pouvoir admirer toutes ces fresques dans les lieux où elles ont été peintes à l’origine : les cellules des moines. Ah et puis il y a la cellule de Savonarole. Pas de fresque ici, mais le pur plaisir d’effleurer ces murs qui ont été touchés par celui qui finira brûlé en place publique. Ah, le XVème siècle. On en a des frissons.

ret8 ret5La Galerie des Offices. Évidemment. On ne peut pas faire Florence sans au moins arpenter les couloirs des Offices. Il faut mieux réserver, la file d’attente est spectaculaire. Et on n’était pas en haute saison. On a passé des heures à aller de salles en salles pour admirer la prodigieuse collection que renferme ce musée. Des Fra Angelico, des Bronzino, Raphaël, Titien, Paolo Uccello, Botticelli, Le Caravage, Mantegna, De Vinci et même un Le Greco pour le plus grand plaisir de Guy. La tête nous tourne et on ne sait plus où regarder. Pas moins de 100 salles qui recèlent toutes un petit secret, un trésor. On s’arrête de longs moments devant La Naissance de Vénus pour admirer la beauté incandescente de cette dernière et contempler la précision folle du trait de Botticelli. L’or dans les cheveux de Venus, l’envolée diaphane des voiles, le drapé des tuniques, le grain de la peau… c’est à pleurer ! Plus loin, ce sont des Fra Angelico, un morceau du triptyque de Uccello (dont une partie est conservée au Louvre), Raphaël ou encore le célèbre nain « recto-verso » de Bronzino qui retiendront toute notre attention. En bref, les Offices nous ont ruinés les pieds (déjà bien éprouvés dans la journée) mais nous on remplit des yeux de merveilles. Le petit plus : à la moitié de la visite, une terrasse est accessible et donne sur la Piazza della Signoria. De quoi prendre l’air et le soleil avant de se replonger avec délice dans la peinture. Et puis accessoirement, on peut aussi se faire éternuer dessus par un touriste alors qu’on est sous le vent.

ret6La basilique Santa Maria Del Croce. Notre coup de cœur. Il y a une kyrielle d’églises à voir à Florence. Avec Guy, on est adeptes du « slow tourism ». On est là pour peu de temps, pas la peine de courir non plus. Guy a lu plusieurs fois ce nom en parcourant l’Histoire de Florence et il a décidé que c’est elle que nous allions visiter. On a traversé toute la ville pour se retrouver devant… une façade en marbre blanc type Duomo. Ça commence bien. L’intérieur en revanche est à nul autre pareil : la charpente apparente de la nef rappelle quelques églises d’Amsterdam et de Haarlem et surtout, la basilique renferme les tombeaux de quelques illustres florentins dont Galilée ! Ce ne sont pas les tombeaux qui retiennent notre attention mais les fresques du transept et du chœur. On se croirait revenus dans nos petites églises orthodoxes du Nord de la Grèce. Une splendeur. On tombe nez à nez avec des fresques de Giotto (Saint François recevant les stigmates) et celles de nombre de ses élèves. Elles recouvrent les murs du sol au plafond. Au plafond justement, de somptueuses nuits étoilées qui nous font immédiatement penser à la décoration sombre et fourmillante du tombeau de Ramsès IV. On reste des heures à observer chaque détail de la vie du Christ. Non je mens : il fait un froid abominable dans l’église (on peut voir nos souffles comme en hiver !) et on tape du pied tout en prenant le temps tout de même. Les salles adjacentes sont celles du réfectoire entre autres et à force de visite on tombe sur un charmant cloître bien vert et tout ensoleillé qui réchauffe les corps et les esprits.

DSCF3017Autre chose à faire à Florence : prendre le temps de déambuler dans les rues sans but précis et en refaisant le monde. Un quartier de prédilection ? Certainement pas le centre historique qui est blindé de touristes du monde entier, de boutiques de souvenirs, de vendeurs à la sauvette, de marchands de glaces (mais… il fait 2° !), de boutiques de Luxe (Prada, Gucci, Salvatore Ferragamo, Dior…) et de restaurants prêts à vous facturer le pane i coperto à 10euros/ personnes. Non, un quartier sympa à arpenter en toute quiétude pour tâter du vrai Florence : les quartiers de San Frediano et de Santo Spirito, de l’autre côté de l’Arno. On ne vous fera pas l’affront de vous dire que l’on marche là « en dehors des sentiers battus ». Mais les rues sont plus simples ici : pas de boutiques touristiques, pas de chichi, pas de restaurants racoleurs, pas de vendeurs et de fait… plus de florentins que de touristes. DSCF2982ret2 On se promène l’esprit léger, à la chasse aux graffitis (un de mes péchés mignons… je trouve qu’ils nous apprennent beaucoup sur une ville) et aux petites ruelles tout en prenant garde à ne pas marcher dans une m**** de chien (oui c’est un peu l’envers du coup). Il y a peu de passage, on marche au milieu des rues, ça sent parfois les égouts et au détour d’une ruelle (Drago d’Oro par exemple), on tombe sur des petites chapelles, la vraie boutique de Gepetto (sans vitres aux fenêtres, et en mode « bric-à-brac » complet), des voitures vintage et des restaurants pas référencés dans le guide du routard.

DSCF3269Aller voir la vue en haut de la Piazza Michelangelo. C’est la dame de l’hôtel qui nous en a parlé. On s’attendait (naïvement j’en conviens) à un plan sympa genre couché de soleil romantique à deux. Que nenni, il y a foule. Bon pas des cars entiers non plus, mais on est loin d’être seuls. La vue est très belle et permet d’apprécier les dimensions imposantes de la coupole de Brunelleschi. Le must ? Arriver pile avant qu’il ne fasse nuit. Comme ça, on peut voir les monuments s’illuminer (ah mais quel dommage cette lumière blanche crue sur Santa Maria Del Fiore quand tous les autres sont baignés d’une lueur orangée). Bon il y a du monde, mais au moins, il n’y a pas de chiens prêts à te mâchouiller le mollet à la descente (cf. les plans routards de Guy à Athènes. Pour le coup, là, on était tout seuls.)

DSCF3307Se balader le long de l’Arno de jour comme de nuit. Histoire de voir que sur l’Arno, y’a pas mal de gens qui font de l’aviron. Histoire de constater que la nuit y’a d’énormes bêtes poilues qui barbotent tranquillement le long des berges (d’énormes ragondins). Histoire d’avoir une vue splendide sur le Ponte Vecchio et de voir que les berges sont pour la plupart restées « à l’état quasi naturel ». C’est herbu, des gens promènent leurs chiens, y’a du buisson. On est loin des berges cyclables et « roulables » de Paris.

ret9Aller prendre le soleil sur les places. On a adoré la Piazza Santa Croce. Une belle grande place rectangulaire, des musiciens itinérants qui produisent une jolie musique, une atmosphère surannée et une voiture à trois roues. Un banc et le tour est joué : il n’y a plus qu’à regarder les florentins déambuler, les mamies rentrer avec leurs courses… et les touristes coréens faire des photos de groupe. On repassera pour la solitude. Mais après avoir visité la basilique, la place est assez agréable. Et puis quand on a eu bien froid pendant la visite de la basilique, c’est sympa de savoir qu’il y a des toilettes publiques (propres ET avec du papier) pour 1euros à proximité. On a aimé aussi la Piazza della Signoria. Plus touristique et aucun endroit pour s’asseoir mais le sol fera l’affaire. Guy, un brin machiavélique, repense à Savonarole : c’est là qu’il a été pendu puis brûlé au XVème siècle pour hérésie. La place est un musée à ciel ouvert : le Palazzo Vecchio, de nombreuses statues, un graffiti de De Vinci… il y a de quoi faire !

ret7Manger sur le pouce tout en déambulant (à condition qu’il ne pleuve pas !) des focaccias au prosciuto (jambon sec), des bruschettas à la tomate ou des parts de pizzas improbables à tous les goûts.

Et vous, vous avez des coups de cœur à Florence? Dites nous ce qu’on a raté, que l’on puisse planifier une autre visite…

Céline & Guy

6 thoughts on “Itinéraire Florence 4 jours et 3 nuits – 9 coups de coeur (Février 2015)

  1. Waaaaaa…
    partie là-bas après vous, et mon ENORME coup de coeur, c’est le monastère San Marco…

    il vous manque le tombeau des Médicis, avec les sculptures de Michelange qui ont tant impressionné Baudelaire!

    1. Le Monastère San Marco c’est vraiment… Exceptionnellement exceptionnel …!! On a adoré aussi (d’où le fait qu’il soit dans nos coups de coeur ;)) et on a eu du mal a s’en remettre 😉 Le tombeau des Médicis on n’avait pas assez de temps… Et bien bingo, il va falloir qu’on y retourne ! 😉

  2. J’ai hâte de découvrir par moi même Florence et ce depuis que j’ai travaillé dessus pour préparer un exposé avec Mme Radeff sur la cité des Médicis..
    Merci pour les déambulations virtuelles qu’ont permis tes quelques lignes à mes yeux, en attendant d’arpenter le lieudit 😉

    Miss couscous au makrout avé un peu de piment d’espeletteuuuuuh

    1. Merci mon Makrout ! 😉
      Oui Florence est une ville qui vaut vraiment la peine d’être arpentée, c’est une ville que tu adoreras … Ah Mme Radeff 😉 que de bons souvenirs !

  3. Bonjour et bravo pour le blog !
    Même coup de coeur pour le Convento San Marco !
    Dommage pour le Baptistère : nous sommes restés scotchés , assis 3/4 h , la tête en l’air …
    Pourquoi y retourner ( puisque vous le demandez ! ) ?
    Voilà 2 choses que vous n’avez pas vues, semble-t-il :
    – la Capella Brancacci, dans l’Eglise Santa Maria del Carmine , Oltrarno.
    – dans le Palazzo Medici-Riccardi , la toute petite chapelle couverte de fresques peintes par Gozzoli .

    __ une 3ème ? : Museo dell Oper du Duomo ( un j de foule : il n’y a personne)
    Et dans un autre genre , le Mercato Centrale ( alimentaire ! ! ! )

    Beaux futurs voyages !

    1. Merci Beaucoup Brigitte !
      En effet, il va falloir que nous y retournions au plus vite 😉
      Merci pour vos conseils !

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