Une légère mais âpre odeur d’oeuf pourri nous chatouille les narines quand on ouvre les robinets ou quand on prend notre douche c’est selon.

De vastes plaines brûlées couvertes de coulées de lave pluriséculaires, elles même couvertes de mousse bien verte.

De gros cochons roses qui ornent les sacs de course.

Une mélodie et des sons complètement inconnus quand les gens s’adressent à nous.

Des couronnes dans le porte monnaie.

Une route toute droite, appelée « numéro 1 » qui file à travers des paysages somptueux.

Un glacier à gauche.

Une cascade a droite.

Une plage de sable volcanique noir en bas.

Des macareux qui filent dans les airs au dessus de nos têtes.

Pas de doute.

On est en Islande.

Après un vol parfait pendant lequel Louise s’est payé le luxe de dormir les 3/4 du temps, bien avachie en travers des trois sièges, nous sommes arrivés sous le beau soleil de Keflavik, par un petit 13°. On sort les polaires et on file récupérer notre voiture. « La voiture de mamie ! » s’écrit Louise quand elle voit arriver notre bolide rouge flamboyant. On s’arrête faire quelques courses dans une grande surface low cost (Bonus !) et on s’en tire tout de même pour un prix exorbitant. C’est décidé : on ne mangera que des nouilles asiatiques à 50c.

Il est déjà 18h quand nous faisons un arrêt chez Gudrun et son mari. Nous sommes accueillis comme des rois tandis que Louise est couverte de bisous… et de jouets ! Notre petite chambre est douillette et Louise s’endort à 20h pour ne se réveiller que …13h30 plus tard. Le temps d’empaqueter toutes les affaires et de prendre le petit déjeuner, nous discutons quelques instants encore avec nos exceptionnels hôtes qui offrent à Louise un seau et un ballon (qui appartenaient à leurs petits enfants) et nous filons vers l’Est. Nos premières heures en Islande et nos premières rencontres sont PARFAITES.

 

Le temps est magnifique, 2h de route nous attendent. Nous faisons un premier arrêt à une station service pour acheter du gaz et nous nous trouvons enfin face à la succession de cascades que nous visions : les Seljalandsfoss. Il est déjà l’heure de manger (on est partis un peu tard, on a l’impression de se trainer une ado avec nous…) et, en bons pieds nickelés que nous faisons, on installe tout le matos pour cuisiner mais… on a pas de briquet. Les randonneurs du dimanche !

  

Le déjeuner est vite avalé et on file voir la première cascade de plus près. Il faut rentrer à l’intérieur d’une énorme paroi pour la voir se déverser violemment sur le sol. On prend une énorme douche au passage ! 

La cascade suivante est fantastique: on peut en faire le tour. Je m’amuse donc à attendre que Guy et Louise (qu’on a du coup soigneusement emballé dans le porte bébé avec le protège-pluie) en fassent le tour pour les photographier pile au moment d’arriver de l’autre côté de l’énorme rideau d’eau.

 

On reprend la voiture pour faire quelques dizaines de kilomètres encore, lorsque l’on tombe sur un panneau indiquant un glacier a proximité. Quelle ne fut pas notre surprise lorsque, au bout d’à peine 10min de marche, nous avons pu nous trouver aux pieds dudit glacier et même le toucher ! D’ici, des excursions partent pour faire des randonnées sur le glacier. La vue est en tout cas très impressionnante. Nous qui nous étions contentés de voir le glacier Grey de loin en Patagonie, on est soufflés ! Nous sommes un peu étonnés par sa couleur, tantôt bleue, tantôt noire. On apprendra que le bleu correspond à la glace non encore oxydée et le noir… vous aurez compris. 

On file sur la route pour s’arrêter aux Skogafoss, les splendides chutes suivantes. Puis on fait un dernier arrêt à la plage de sable noir de Dyrholaey, pour observer les macareux – fantastiques petits oiseaux qui me font penser à un mélange entre des petits pingouins dodus et des toucans – prendre leur envol. Le vent souffle et on fatigue tous les trois. Cette première journée a été bien remplie alors on file dans notre hébergement suivant passer une nuit de repos bien méritée.

On est très déçus de ne pas pouvoir prendre davantage le temps mais les hébergements étaient tous complets 2 mois avant notre arrivée. Nous qui ne réservons jamais rien, quelle déconvenue ! Pour être sûrs de pouvoir profiter malgré tout de la région, nous avons du nous lancer dans un véritable Tétris d’hébergements fin mai. On a donc de la chance d’avoir pu trouver 1 nuit par ci par là disponible !

Aujourd’hui nous sommes allés randonner dans le Skaftafell, en bordure du plus grand glacier d’Europe qu’est le Vatnajoküll. En route, nous traversons des paysages grandioses et désolés: des champs de lave à perte de vue, tantôt très récents, tantôt aussi vieux que le laisse à penser leur épaisseur de mousse. On ne résiste pas à la tentation de s’arrêter pour aller déambuler dans ces champs de lave à l’allure douce et molle. La sensation est étrange: les pieds s’enfoncent presque dans la mousse et on se demande si on ne va pas sombrer d’un coup dans une crevasse. On avait promis de la lave à Louise, elle est ravie de s’y promener « sans se brûler ». On longe enfin un hallucinant glacier de près de 30km de large avant de bifurquer vers l’entrée du parc national.

Une première promenade d’une heure aller/retour nous emmène au bord de la « plage » pour reprendre les termes de la patate et on observe avec un plaisir à peine dissimulé les icebergs flotter sur le lac. On est éblouis par la vision de cet autre glacier – on ne sait pas encore que l’on va en voir beaucoup ! et on se laisse aller à quelques courses dans le sable tout en profitant du panorama.

Pour le pique-nique, on est désormais mieux organisés et on file vers nos 6km de randonnée le ventre plein. Louise s’endort et pendant ce temps, nous allons de cascades en cascades et on s’installe pour observer le panorama époustouflant sur l’immense plaine de lave.

On termine notre journée bien remplie dans une guest-house où l’on se sent comme à la maison. Le temps de cuisiner quelques pâtes, de prendre une douche et d’écrire ces lignes…

A bientôt pour la suite du voyage !

Céline, Guy & Louise