Islande #4 – Myvatn : Sa majesté des mouches

Chers tous,

Le trajet de Neskaupstadur à Akureyri a réservé bien des surprises.

4h de route nous ont permis de voir de somptueux paysages une fois de plus. Pendant que Louise joue avec ses Legos à l’arrière (et surtout avec sa Wonder Tatie, qui ressemble à s’y méprendre à Wonder woman), on file sur la route n°1 et on voit l’horizon se transformer. Tout s’aplanit progressivement et les couleurs brunissent. On entre en territoire clairement volcanique et on a hâte de voir les trésors que la région a à nous offrir !

On fait un premier arrêt… sur Mars. On a l’impression d’avoir « changé de pays » pour paraphraser Guy. Plus de fjords, de montagnes, de vert émeraude. Place aux volcans, aux montagnes de scories et aux vastes plaines qui s’étendent à perte de vue. Toutes les teintes de brun, rouge et noir sont déclinées et se dégradent subtilement le long des douces pentes des dunes de sable.

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Il fait un froid glacial et le vent qui souffle n’aide pas à réchauffer les corps. C’est sous un phénomène solaire étrange (en tout cas, jamais vu par nous → un halo gigantesque entourant le soleil) que nous nous installons pour pique niquer au bord d’une rivière. Pique nique de courte durée puisque nous sommes harcelés par des hordes de moucherons hyper tenaces. Nous, pas Louise. Peut-être qu’elles considèrent qu’elle est trop près du sol. Toujours est-il que rien n’y fait : s’assoir, changer d’endroit, se mettre au vent, sous le vent… les mouches nous suivent comme un petit essaim d’abeilles ultra agaçant autour de son pot de miel. Vous les voyez les mouches là autour de Guy ?

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On finit par manger nos nouilles (on tourne aux nouilles chinoises, vous vous souvenez ?) en marchant face au vent et LA, on parvient à s’en débarrasser (et puis comme ça, le vent se charge de refroidir les nouilles). Puis quand le vent décide de faiblir, on décide de tout remballer. On est à 40km du lac Myvatn. Le lac Myvatn, de « Vatn : lac » et « My : mouches ». CQFD.

On quitte momentanément la route 1 pour bifurquer vers les chutes Dettifoss. Des chutes larges de 100m avec le débit le plus puissant d’Europe, doublé en été (en ce moment donc) puisqu’elles charrient de la farine de roche et l’eau des glaciers. Je n’ai qu’un mot : impressionnant. Des cascades, depuis qu’on est ici, on en a vu. Des pelletées. Mais de cette ampleur, jamais. Le clou du spectacle ? Un énorme arc-en-ciel qui s’esquisse au gré des embruns en travers de la cascade.

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On arrive enfin sur le lac Myvatn et on repère déjà les endroits que nous allons arpenter : là, le cratère Viti ! Ici, les bains ! Là, le départ d’une rando. ! Tout est hyper alléchant. En attendant, puisqu’on a réservé au dernier moment (chers lecteurs, si vous envisagez de venir en Islande… RE-SER-VEZ en avance. LONGTEMPS en avance), nous n’avons pas trouvé d’hébergement à proximité. On a donc une petite heure de route pour rejoindre Akureyri, la capitale du nord.

On prend nos quartiers dans un Hôtel Edda (jadis, internat inoccupé pendant les vacances d’été et qui ouvrait donc ses portes aux voyageurs). C’est moins cosy et charmant que Neskaupstadur mais c’est fonctionnel. Par contre, c’est un hôtel. Donc pas de cuisines pour se faire à manger le soir et pas moyen de se trouver un petit endroit où allumer notre réchaud. On fait un premier petit tour en ville et on découvre une petit centre aussi charmant que l’Église (en béton) est laide. Enfin, disons qu’en matière d’Eglise, on a vu bien plus somptueux ailleurs. Partout ailleurs. On se promène et on regarde les cartes des restaurants. Inabordables. Pour vous donner une idée, un plat unique tout simple va chercher dans les 3500ISK soit 25€ en moyenne. Et on est trois alors je vous laisse calculer l’addition au bout de quelques jours à ce régime.

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Le 20 juillet, nous sommes allés découvrir les alentours du lac Myvatn. On avait promis à Louise la piscine comme à Budapest, alors on a filé aux bains dès notre arrivée. Dès la caisse, on nous donne les consignes et on nous rappelle qu’il faut se doucher « sans son maillot de bain » avant d’entrer dans l’eau. Dans les vestiaires, des panneaux fantastiques expliquent à tous les zones sensibles à récurer avant de pouvoir prétendre à plonger ne serait-ce qu’un orteil dans l’eau ! Une fois aptes, on sort et, saisis par le froid qui règne, on se précipite mais pas trop pour ne pas glisser (je vous laisse imaginer la scène), vers le bassin. L’eau est d’un bleu/blanc laiteux saisissant.

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Et que dire de la température ? On est autour de 38/39° et on se prélasse mollement en regardant les voluptueux panaches blanc de fumée s’échapper des Enfers ou en détaillant le profil rondouillard d’un volcan. On refait le monde tandis que Louise « vole » en position étoile de mer dans nos bras, émerveillant tout un tas de personnes hommes comme femmes, qui s’arrêtent pour le regarder et répondre à son « Hello » qu’elle distribue maintenant à qui veut bien l’entendre.

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L’après midi est consacré à la découverte des phénomènes géothermiques de la région. On file déambuler entre les mares de boue qui bouillonnent et on se promène dans la Solfatare au son des sifflements, bouillons et dans une odeur de souffre tellement forte qu’elle en est presque écoeurante. On dit à Louise qu’elle marche sur un volcan et elle est aux anges. Elle râle tout de même un peu parce que « ça sent l’oeuuuuf ».

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Puis on part pour une petite randonnée d’1h du côté du cratère Viti. Louise, à peine installée dans sa coquille chenille, s’endort instantanément. On fait le tour de non pas 1 cratère, mais une succession de petits cratères tous très différents. Dans l’un, un énorme lac aux tons bleus azur, dans l’autre, des émanations de souffre et des couleurs dorées, dans le dernier, d’étonnantes fleur-cotons qui lui donnent une atmosphère presque romantique.

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Nous sommes assez étonnés par ce site, car une énorme centrale géothermique y est installée et elle fait un bruit de cocotte minute en fin de cycle très bruyante. D’énormes tuyaux gris strient les collines et défigurent un peu le paysage. Mais il faut bien se servir de cette ressource.

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Puisque la petite dort, on décide de rejoindre à pied le site suivant, distant de 1km tout au plus. Il s’agit d’aller à la découverte d’une coulée de lave gigantesque qui a, entre 1972 et 1984, recouvert 32km2 de territoire. On marche 2h dans ce qui s’avère être un paysage de cataclysme fantastique. Ce n’est ceci étant dit pas nouveau pour nous. Nous avons arpenté à maintes reprise le sol chaotique de l’enclos du Piton de la Fournaise et même marché sur de la lave encore tiède au Grand Brûlé (une éruption avait eu lieu en février/mars, et nous avons marché sur la coulée en août). Mais c’est une joie sans cesse renouvelée que de contempler un tel paysage.

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On est fasciné par les cordées, les failles, les plaques de lave, les fumerolles et on avance avec pour seul bruit, celui de nos pas dans les scories. A l’entrée du site, on tombe sur un lac et on contemple l’inédit entrelacs de couleurs où toutes les teintes se juxtaposent en un camaïeu presque indécent. Du rouge, du vert, du jaune, du bleu, de l’orange. Cette région est un vrai feu d’artifice.

Le 21 juillet a été une journée off. Le temps de recharger les batteries (parce que mine de rien, on arrête pas). A 200m de l’hôtel, se tient l’une des plus (si ce n’est LA plus) belles piscines d’Islande. Sauna, hot pots à 37°, 39° et 42°, bains froids, toboggans et piscines à 35° pour les enfants avec glissades et baleines. On emmène Louise et on se retrouve au milieu de famille d’Akureyri. Il fait 12° et il pleut mais on se prélasse comme tout le monde dans nos bains extérieurs. Guy joue au viking : bain glacé à 10° qui paralyserait tout ce qui n’est pas islandais ou breton, puis bain chaud à 42°. Il sort rouge comme une écrevisse. Mais content de lui.

On prépare nos excursions suivantes, à très vite et merci pour vos petits messages !

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Céline, Guy & Louise

5 thoughts on “Islande #4 – Myvatn : Sa majesté des mouches

  1. Les paysages sont sublimes, vous aussi ! Merci pour ces jolis récits qui donnent vraiment envie d’aller faire un tour tout là-haut ! 🙂

  2. C’est ma série de l’été préférée : j’attend chaque épisode avec impatience ! 😉
    Vos photos sont magnifiques ! Et j’adore les commentaires de vos découvertes et excursions ! Ah, les bains chauds naturels d’Islande, et les fleurs coton qui ont l’air aériennes et toutes douces, et tout ces camaïeux de couleurs en contraste avec les paysages lunaires ! Louise aura bien des choses à raconter lors de votre retour et son langage sera peut-être enrichi de quelques expressions islandaises 😄. Gros bisous à vous 3 ! Et dites à Louise que Mamie et Papy lui font de gros gros bisous !

  3. Je pense que si j’étais un tout petit peu plus riche, je ferais installer une piscine comme ça ! En tout cas les paysages restent époustouflants, on a toutes les nuances de couleur !

  4. Encore de belles choses pour en mettre plein les pupilles ! J’adore les fleurs au milieu du cratère et les piscines… (bon pas celles réservées aux bretons et islandais hein!).
    Bisous à tous les 3 !

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