Chers tous,

Voilà une semaine que nous sommes installés. On découvre Sausalito. Ses rues extrêmement pentues et défoncées, ses bourrasques de vent, sa végétation luxuriante et son humidité ambiante. Il semble loin le temps des 30 degrés à Terra Linda, de l’herbe jaunie et des incendies. Sausalito a un petit quelque chose de la Réunion. Des arbres du voyageur au coin de la rue, des néfliers  qui ploient sous le poids des bibasses boudés par les voisins et cette brume qui encercle les hauteurs et nimbe les montagnes. Et la douce et éphémère odeur de pétrichor après la pluie, dont on s’emplit vite les poumons.

 

Ici, à l’heure où la lumière du jour redonne tout doucement ses couleurs aux paysages, on peut parfois voir le brouillard se déverser du haut des montagnes et glisser le long des pentes vertes de la ville. Le vent fait tourner la tête aux cheminées et à mesure que le jour décroît, les lumières de la ville habillent de mille feux les collines environnantes. On distingue la 101 qui déverse son flot infini de voitures qui semblent poussives de loin et dont les phares arrières se perdent dans l’infini des montagnes.

On vit ici, au numéro 4,  dans une maison rose adossée à la colline. Tudor et Jai, deux motards à l’air débonnaire seront nos sympathiques voisins. Chris, une quadra baba-cool habite dans la maison d’à côté et nous accueille elle aussi à bras ouverts. Des escaliers fatigués qui grincent nous mènent sur une petite terrasse en bois d’où la vue est prodigieuse. On fait face au Sud et au Mont Tam. De là où nous sommes, on dépasse des arbres et on est sur la trajectoire d’un certains nombre d’oiseaux qui viennent gambader sur notre toit. On vit à deux pas de Caledonia avenue, une rue commerçante dynamique où se côtoient de désuètes boutiques de vêtements vintages, d’authentiques petit restaurants japonais, des antiquaires, des pubs ou des galeries d’art avant-gardistes. Et puis il y a un playground aussi. L’occasion pour moi de côtoyer toutes les nourrices mexicaines de la ville, venues avec leurs blonds bambins pique niquer à l’ombre des arbres.

Le 4th of July, l’Independance Day, une parade réputée a parcouru la ville. Sur KCBS (la radio locale), on ne parle que des bouchons qui paralysent le Golden Gate dans un sens ou dans l’autre pour voir la parade de Sausalito ou celle de San Francisco. Nous, on a 5mn de marche (bon, il faut affronter l’effrayante pente de Napa Street tout de même. Oui oui, j’ai bien dit effrayante. En montée et surtout en descente) pour arriver sur l’artère principale, là où la parade prend fin. On se place entre la dame couverte d’un drapeau et le petit chien patriote et Louise peut admirer les vieilles voitures, attraper des bulles, regarder l’orchestre des Golden Bears se déhancher  et saluer de drôles d’oiseaux.

Une dame lui offre un drapeau américain qu’elle agite fièrement. Une autre me montre sa pancarte demandant que les piscines de Marin County soient enfin accessible à tous (il faut déségreguer les piscines me dit-elle). L’ambiance est très bon enfant. On dirait une fête de village, très familiale et agréable. C’est tout Sausalito qui se dirige ensuite vers Dunphy Park pour pique-niquer et… se lancer des oeufs (le « egg tossing » une grande tradition ici). Il ne s’agit pas de dégommer ses camarades à coup d’œufs de poule (je vous vois venir), mais de se les envoyer sans les casser, en s’écartant de plus en plus !

Le soir, Sausalito, comme un seul homme, afflue vers Gabrielson Park. De là, la vue sera incroyable pour assister au feu d’artifice. Et cerise sur le gâteau ? Pas de brouillard aujourd’hui alors, les pieds dans l’eau, on assiste à deux spectacles.  Le feu d’artifice de Sausalito et en arrière plan, celui de San Francisco. La foule est extatique et crie des oooh et des aaah à chaque détonation. Et en toile sonore, un orchestre joue l’Hymne américain puis des airs d’accordéon. Un petit goût de 14 Juillet à la Française  (d’ailleurs ici, on célèbre également le Bastille Day… on vous fera un compte rendu évidemment !).

 

Nous sommes enfin fin prêts et installés. On va plutôt se plaire ici. Bon, le parquet grince (dur d’être discret pour aller voir si les filles dorment) mais les murs sont blancs et ne demandent qu’à être décorés ! On a laissé une caution de 4200 dollars… autant vous dire que l’on envisage de ne rien percer, clouer ou coller définitivement. Quelques papiers japonais, d’énormes gommettes, de belles cartes, quelques astuces d’accrochage temporaire et… le tour est joué !

La suite du programme est prometteuse.

Guy est enfin en congé paternité (je peux vous dire qu’on a lutté pour l’obtenir celui-ci) et ce, pour six semaines  (quand on vous dit que la Californie – et surtout San Francisco – est progressiste…). Il a effectué son dernier shift à Décathlon vendredi, quittant temporairement son équipe et notamment son Giovanni, petit cycliste italo-américain avec lequel il s’est lié d’amitié. On a passé le week-end à nettoyer notre ancienne maison et à profiter de la piscine et à partir de demain… on reprend les découvertes. Et surtout, mes parents arrivent mercredi pour rencontrer la nouvelle petite-fille. On a commencé à visiter le coin et, incroyable, aux pieds de notre colline on trouve tout à la fois des marais et une plage. Pendant que Louise construit un rempart contre le Pacifique, on pense à la suite :  au mois d’août, à nous le grand départ ! On envisage de partir un bon mois mais… où ? Des suggestions ? Par ici les idées… à vos claviers !

A dimanche prochain !

C, G, L&L

Quelques réponses à vos commentaires :

@Jojo – Finalement on ne va pas vivre du côté de chez Corinne mais bien à Sausalito ! Merci pour tes encouragements !

@Evelyne – Merci !! Ca y est je peux enfin me relaxer tu as bien raison… il me faudrait un petit Spa avec une super voisine pour parfaire le tableau ! ; )

@Amande Inn : Toi ici ! ; ) Oui tout est en train de rentrer dans l’ordre… ouf ! Merci, je t’embrasse toi et ton petit bonhomme !

@Charron : Merci ! Pour en faire une maison parfaite, faudrait que je me remette à faire du pain-charron tiens… et là on sera bien !

@Marie-Odile – Merci merci !! Ca n’a pas été de tout repos mais… c’est fait au moins !

@Sébastien – Yolo county… c’est vrai ça tiens ! Totalement prédestiné… !

@Colette – Merci pour cet adorable message. On va faire en sorte de remplir cette nouvelle maison de tout ça, promis !

 @Marie S. – Tiens voilà la vue sans brouillard : )