Puces et Gauguin

Chers tous,
Nous sommes allés découvrir un nouveau quartier de San Francisco que nous n’avions pas encore arpenté : Bernal Heights. C’est un de ces quartiers éloignés du centre, compliqués à atteindre qui en font un espace totalement à l’écart des flux touristiques. Clairement pas une priorité lorsque l’on vient quelques jours à San Francisco. Tant mieux pour nous. Au bout d’1 an et demi, on se rend compte qu’on commence à taper « dans les coins ». Les coins de San Francisco, ceux qui ne sont pas sur les « to do lists » des touristes. C’est sympa.

Alors, il y a quoi à faire à Bernal Heights ? On a commencé par se balader sur un Flea Market (un marché aux puces) : Alemany Flea Market. Loin des dorures du Treasure Island Flea Market (que nous avions visité en avril dernier), Alemany est un vrai marché aux puces. Pas de professionnels ici, que des particuliers qui vendent leurs bric-à-brac. C’est un joyeux désordre savamment orchestré. La population est incroyablement bigarrée. Nous qui vivons dans le coin de la Baie sacré récemment « zone la moins diverse » (on s’en était rendus compte) sommes ravis de voir des noirs, des hispaniques, des asiatiques, des blancs tous mélangés et affairés à dénicher la perle rare. On fait comme tout le monde, on se promène, on s’arrête sur des étals, on regarde les prix. Il y a de tout. De la vieille carte allemande de 1916 aux marionnettes géantes, en passant par des vêtements et tout un tas de choses parfaitement inutiles mais qui feront le bonheur de certains acheteurs. Il y a de la musique, des gens qui s’interpellent et de nombreux promeneurs. C’est agréable.

A proximité, il y a la rue qui détient le titre officieux de rue la plus escarpée de tout San Francisco : Bradford Street. On s’y rend joyeusement en faisant des pauses régulières. En effet, la rue est très pentue : 41%. Mais on est finalement peu impressionnés : Napa Street juste derrière chez nous est certes plus courte, mais bien plus pentue. Le genre de rue qui fait monter l’adrénaline rien qu’en s’y engageant… à pied (alors en poussette ou pire, en vélo, je ne vous explique pas).

Les hauteurs de Bernal Heights sont occupées par une de ces collines dont San Francisco a le secret. Une colline à la végétation rabougrie, assortie de mottes de terre et d’une touffe d’arbre à son sommet. Mais depuis là-haut, on a une vue à couper le souffle sur Downtown, Mission et la Baie. Et puis surtout, on peut y faire de la balançoire et avoir l’impression de se balancer au-dessus de la ville. C’est bête, ce n’est qu’une balançoire mais… quelles sensations !

On descend manger sur Cortland de délicieuses Carbonara et burgers au Red Hill Station, un petit restaurant qui paie pas de mine mais propose des plats délicieux. Puis Cortland nous tend les bras : entre l’Eglise Saint Kévin, les petits cafés et les boulangeries microscopiques on a l’impression de se promener dans un gros village. Des familles, des poussettes, des petits chiens bichonnés partout et de délicieuses tartes au chocolat et caramel de chez Little Bee Baking. Un régal sous le soleil doux d’un dimanche après-midi.

Nous sommes allés hier voir l’exposition consacrée à Gauguin au De Young Museum. Une façon de boucler la boucle et de refermer notre petit chapitre polynésien. Comme d’habitude, j’essaie – quand je le peux – de ne pas « traîner » Louise dans les musées et donc de l’intéresser au maximum en sélectionnant quelques oeuvres (voire une seule comme je l’avais fait il y a quelques années au Musée du Louvre, en recréant pour elle un tableau « à toucher ») à regarder. Cette fois-ci, il sera question – en observant bien les tableaux – … de trouver les erreurs. J’ai passé certains tableaux au grill « Photoshop » et enlevé des détails. Je les imprime et voilà Louise partie dans un jeu des 7 différences grandeur nature ! Du coup, avec une petite dans les bras intriguée par les allées et venues des gens, et une autre absorbée par sa quête des erreurs à travers 7 tableaux, autant vous dire que l’exposition a été un régal pour les parents. J’ai même eu droit à des compliments d’une mamie américaine épatée par l’activité et à des demandes techniques de la part d’un papa français. Allez. Je vais me reconvertir !

L’exposition est une réussite. On remonte le temps en partant des périodes impressionnistes et pointillistes de Gauguin, influencé par Pissarro. Puis on arrive sur sa période Tahitienne et on redécouvre des paysages, des visages. L’exposition se tourne aussi largement sur ses sources d’inspiration liées à ses voyages à la fin du XIXe siècle en Nouvelle-Zélande. Les Tiki, la mythologie, les sculptures traditionnelles. On a accès à ses croquis, des dessins. Et on découvre son travail autour des trans-genres polynésiens.

Depuis 1 semaine, nous sommes en pleine tempête. Il pleut, il y a des rafales de vent incroyables mais… les nombreux pansements mis sur notre toit ces 2 derniers mois par Alfredo semblent tenir : il ne pleut plus dans le salon ! C’est déjà ça de pris.

Bonne semaine à tous et à dimanche prochain,

C, G, L&L

Quelques réponses à vos commentaire :

@Josiane: Merci ! Les photos semblent retouchées et pourtant… tout est naturel ! Ah la Réunion… un autre rêve, un autre paradis !
@Fanny: Oui c’était tout de même bien dense… Allez. On revient : )
@Pierre: J’en prends bonne note. Pour le prochain post, mettre une photo où je fais la tête. Rien que pour toi ! Je te rassure, je n’ai pas du tout cette tête depuis le retour, quand Lucie, en pleine période de dents nous réveille chaque nuit à 4h du matin : ) Ni quand mon petit élève à lunettes au 3ème rang de ma classe de 5ème se met à bavarder et à faire des bruits malgré mes 15 rappels à l’ordre… : )
@Manuella: Merci ma chère Manue ! Ce sont les paysages qui font tout ! Les filles poussent comme des champignons c’est vrai… On te présentera Lucie bientôt !
@Serge : merci pour ce petit message ! Le voyage a été un régal… grâce à mon frère et ta fille : ) On vous embrasse !
@Gaëlle Cesbron: J’avais raté ton message ! Bonne année également à vous 4 ! Je vous embrasse !

3 thoughts on “Puces et Gauguin

  1. On peut dire que vous avez le sens du teasing : en lisant votre titre, on croirait presque que vous avez acheté un vrai Gauguin au marché au puces !! Plus sérieusement, avez-vous acheté quelques souvenirs ?

    Je vois que Louise a bien grandi (au point d’être presque aussi grande que Guy, c’est dingue, merci la pente !). Je suis toujours aussi épatée de voir les idées que tu as pour l’initier à l’art. Je compte bien t’engager à ton retour pour « traîner » Victor dans quelques musées parisiens !

  2. J’adore comment tu inventes des activités ludiques pour découvrir des oeuvres d’art 😮 Je veux les faire avec Louise aussi !

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